À peine avais-je lu la quatrième couverture de
Celle que je suis de
Claire Norton que j'ai su qu'il fallait que je lise ce roman.
Alors, quand Babelio m'a proposé de m'inscrire pour tenter d'en recevoir un exemplaire et de rencontrer l'auteure, je n'ai pu qu'accepter et croiser les doigts très fort en espérant faire partie des 30 personnes sélectionnées.
Ce qui fut le cas et je remercie Babelio et Robert Laffont pour l'envoi du roman.
Valentine vit avec son mari, Daniel, et Nathan, son fils de 6 ans, dans un appartement situé dans une petite ville de province.
Elle est vendeuse à temps partiel au rayon librairie d'une grande surface culturelle.
Le reste du temps, elle est emprisonnée chez elle. Son mari contrôle sa vie et gare à elle si elle ose le contrarier.
Elle vit constamment dans l'angoisse qu'il s'en prenne à son fils, ou que celui-ci assiste à l'irréparable, alors elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour satisfaire son mari.
Son réconfort, elle le trouve dans les câlins de son fils, la lecture mais également l'écriture d'un journal intime.
L'arrivée d'un couple de voisins âgés dans l'appartement d'en face viendra bouleverser sa vie.
Suzette deviendra sa bouffée d'oxygène quotidienne et Guy se comportera comme un grand-père aimant avec Nathan.
Mais ces moments de bonheur ne seront malheureusement que de courte durée car elle commettra une imprudence qui éveillera les soupçons de son mari et les conséquences seront dramatiques.
Mais la différence, c'est qu'elle n'est désormais plus seule pour les affronter.
Claire Norton nous livre ici un roman bouleversant car il décrit le quotidien d'une personne victime de violences conjugales.
Elle ne tente pas de protéger le lecteur en édulcorant son récit. Elle le confronte à cette réalité, à ces angoisses, ces douleurs, cette honte que ressent la victime.
Elle le confronte également à l'inaction d'un entourage qui voit, qui juge mais qui n'intervient pas car « ce n'est pas leur problème » ou « ça va leur retomber dessus ».
Ce récit est criant de vérité. Je le sais car j'ai été à la place de Nathan pendant 18 ans et que le quotidien de Valentine était celui de ma mère. Je le sais car à l'adolescence, alors que j'étais presqu'une femme, j'ai fini par recevoir les mêmes châtiments qu'elle.
Je le sais parce qu'on reproduit souvent le schéma familial même quand on pense faire le contraire et que j'ai été la Valentine d'un homme pendant presque 10 ans.
Ce roman est indispensable pour comprendre ce que vivent ces femmes, ces hommes, victimes de violences conjugales, ces enfants victimes de violences familiales.
Certains passages sont très difficiles à lire et peuvent donner envie de refermer le livre. Mais on se dit que ces femmes, elles, vivent cela au quotidien et aimerait pouvoir faire une pause aussi simplement qu'en refermant un livre. Sauf qu'elles ne le peuvent pas.
On ne referme pas le livre car on veut s'assurer que tout ira bien pour Valentine et Nathan.
On a envie de rester à ses côtés et on espère que cela se terminera en happy end, comme beaucoup de romans.
Mais dans la vraie vie, il n'y a malheureusement pas que des fins heureuses.
Je pense que ce roman,
Celle que je suis de
Claire Norton, devrait être lu par le plus grand nombre et ce afin d'ouvrir les consciences et tenter d'améliorer les choses à défaut de pouvoir les changer.