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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
D'après ce que j'ai pu voir aux bains, la gamine est encore pucelle. – ça, y'a aucun doute là-d'ssus. – Quand on est seule au monde, qu'on a encore sa fleur, et qu'en plus on est jolie comme elle l'est… – Seize printemps, l'âge où la fleur s'éveille…

La botanique chez moi, c'est comme une seconde passion. Les jeunes pousses en fleur, c'est admirable de beauté. J'ai envie de sentir leur parfum, de les toucher les caresser, les choyer, les serrer et les prendre voluptueusement. Je sens l'âme d'un poète monté en moi. Un peu de vigueur, bon sang !

Présenté de cette façon, j'ai l'air d'un détraqué, d'un malade psychopathe qu'il faudrait camisoler de force au plus tôt. C'est que la Nature est si belle. La Nature de la femme surtout.

Il ne faut pas voir le mal partout, surtout là où il n'y est pas. Après tout, ces quelques messieurs qui veulent s'offrir du bon temps ne commettent pas l'irrémédiable. Cette jeune fille, Timo, aux seize courts printemps qui n'a pas encore connu la jouissance de sa vie. Elle est belle, même plus, avec ses cheveux noir de jais, sa peau si blanche et ses petites veinules toutes bleues, et ce parfum… Quelle est donc cette odeur ?

Parce que pour retrouver un peu de vigueur, redresser fièrement son membre, il faut – je résume – une jeune fille en fleur, pucelle bien entendu, et… fraîchement morte. C'est dans les moeurs de l'époque, un remède de grand-mère ou de sorcière malsaine. C'est donc ça l'odeur. Voilà donc le thème principal de cette courte nouvelle, la nécrophilie ou thanatophilie – tu l'appelles comme tu veux-, sans honte et sans tabou.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Voici une histoire d'amour sublimé et de vengeance à l'allure de conte, de fable...pour adulte uniquement.
L'histoire se déroule à l'ère d'Edo (ancienne Tokyo), il y a près de 2 siècles. Koto, ancienne courtisane, a eu un amant, Yoshinosuke, qui est parti après lui avoir fait une fille, Tomi. En chemin pour le retrouver, elle meurt, épuisée. A l'heure de rendre l'âme, elle confie à sa fille le dessin qu'elle a produit avec du sable représentant son sexe...véritable talisman, il doit permettre à Tomi de retrouver son père. Mais le chemin de vie de Tomi s'arrêtera lorsqu'elle-même épuisée tombera sur un couple de vieux malfaisants pervers et cupides, Senkichi et O-Den, qui vont finir par la tuer et vendre les "charmes" du cadavre avec la complicité d'une vieille avorteuse, O-Roku.
Plusieurs hommes, des commerçants et bourgeois, désireux de recouvrer une vigueur sexuelle perdue, vont se succéder sur le cadavre...le dernier à se présenter, qui n'est autre que Yoshinosuke, sera refusé, le cadavre commençant à se décomposer...
Senkichi qui veille sur le cadavre aura la surprise de voir un bébé, une fille, éclore du ventre de la morte...
Dès lors, grandissant, la jeune fille partira elle aussi sur le chemin du Tokaido, à la recherche de Yoshinosuke, reprenant en cela le flambeau de sa mère...Mais cette fille sans prénom, "incarnation transitoire du ressentiment de Koto et Tomi", a en route une vengeance à assouvir envers ces hommes qui ont souillé sa mère...Dès lors, munie de son bâton de pèlerin, annoncée de son grelot et leur présentant ses dessins au sable, elle viendra les précipiter vers un funeste destin...Jusqu'à retrouver Yoshinosuke...

Cette histoire présente des atouts indéniables : d'abord, l'oeuvre est dérangeante, le sexe et la mort sont omniprésents et intimement liés, voire indissociables, alliés à une pointe de fantastique.
C'est très japonais, ce qui est renforcé par l'ambiance bien rendue des quartiers populaires nippons de l'époque, avec ses petits commerçants souvent sans scrupules, ses prostituées, ses bas-fonds de pauvreté...c'est coloré et typé.
Et puis il y a cette belle histoire de femmes, passeuses de vie, de rêve, d'amour à travers les années...

Cependant, les détails morbides et scabreux sont permanents, ça frise parfois l'écoeurement.
Quant au style, il est un peu à l'emporte-pièce : les évènements sont racontés très vite, très condensés parfois (on saute plusieurs mois voire années en quelques lignes), mais pour satisfaire ce désir de mettre en avant les aspects scabreux, on ne va pas lésiner sur plusieurs pages à nous décrire avec force détails comment les 4-5 hommes vont successivement et à leur manière lutiner le cadavre de la morte ! Sans compter une délectation à nous expliquer comment et de quoi la fille de Tomi va se nourrir pour grandir...au corps du vieux Senkichi qui n'en espérait pas tant, je vous laisse deviner !

L'emploi du présent, la syntaxe et les dialogues parfois un peu bancals, ainsi que l'absence de narrateur "interne" au récit rendent, m'ont rendu le texte un peu confus et sans émotion, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, même si cela s'est arrangé au fil des pages...

Finalement, il faut vraiment attendre le point final, réfléchir, prendre de la hauteur, pour juger l'ensemble et voir si on a apprécié.
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Tomi, jeune fille, part à la recherche de son père qu'elle n' a jamais connu et reçoit de sa mère mourrante un dessin qui permettra à son père de la reconnaître. Seule, sans attache et sans le sou, elle rencontre Senkichi qui l'accueille chez lui et lui donne de quoi s'habiller. Il faut dire que Senkichi s'occupe des morts. Son épouse O-Den,elle, s'occupe de trouver des jeunes femmes mortes à des hommes en panne d'érection puisqu'il semblerait que face à une morte l'homme retrouve ses capacités érectiles. Aussi, en voyant Tomi, O-Den fait passer la jeune fille de vie à trépas afin de redonner à certains messieurs une vigueur à leur sexe.

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Un bref roman qui nous plonge dans une histoire étrange de laquelle émergera du fantastique avec des foetus avortés qui vont se rebeller, une vie qui surgira de la mort et des dessins fait d'une surprenante façon.

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Je ne savais pas à quoi m'attendre en lisant cette histoire d'autant plus que le titre et la couverture font gentillets. Finalement, surprise par le virage de ce récit, j'ai vraiment bien apprécié ce que l'auteur m'a raconté. Si l'on m'avait résumé le livre je ne l'aurais jamais lu. Comme quoi, vous ne devriez pas vous arrêter à mon résumé.
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Je referme ce livre complètement chamboulée.
C'est mon premier livre de Nosaka et donc ma première plongée dans son univers. Un univers où règne la mort, le sexe, la poésie, le beau, le morbide, l'âme japonaise, le plaisir, la violence... Tout se mêle, s'entrechoque, se complète.
J'aurais pu en sortir dégoûtée. J'en suis sortie subjuguée. Un monde totalement inconnu qui va à l'encontre de toute bienséance et de toute morale m'a ouvert ses bras l'espace de ces pages. J'ai appris. J'ai voyagé. J'ai été captivée.
Un mystère plane...
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Sous l'ère d'Edo (approximativement 1600 -> 1870), quand on se vengeait, on faisait sinon les choses bien, en tout cas on ne les faisait pas à moitié.

Perturbante cette vindicte, elle n'en reste pas moins un vrai petit makizushi à se mettre sous la dent. Livre court s'apparentant plutôt à une longue nouvelle, on suit avec délectation les destins cruels que Akiyuki Nosaka entreprend de nous conter d'une plume dégoulinante tout autant de stupre que d'élégance.

Quand on dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, il faut parfois le comprendre au sens propre.
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Nosaka Akiyuki a eu une vie compliquée, et une carrière littéraire chaotique. Si certaines obsessions demeurent sans doute d'un bout à l'autre ou presque, et ce Dessin au sable en témoignera, le ton, le propos, peuvent différer profondément. le Dessin au sable n'est pas pour autant une anomalie dans cette oeuvre : à vrai dire, il m'a beaucoup fait repenser à La Vigne des morts sur le col des dieux décharnés, que j'avais adorée. Mais qui ne connaîtrait Nosaka Akiyuki que pour La Tombe des lucioles (sans même parler du hélas médiocre Nosaka aime les chats, dans un tout autre registre) pourrait bien être surpris par ce petit livre ; et si l'obscénité y règne comme dans Les Pornographes, une obscénité tellement extrême qu'elle suscite un rire nerveux, le ton me paraît assez différent – mais ça se discute.



Pour ce que j'en ai compris, le Dessin au sable et l'apparition vengeresse qui mit fin au sortilège, pour donner le titre complet, n'a pas été publié au Japon sous forme de livre indépendant, mais en tant que récit figurant dans un recueil de nouvelles – c'est une longue nouvelle, certes. Je ne saurais dire du coup comment elle s'insère dans le recueil, sinon dans la bibliographie de l'auteur.



Mais, à vue de nez, c'est un texte assez singulier de manière générale : déjà parce que c'est un récit historique, situé durant l'époque d'Edo, et dépeignant un monde passablement sordide, où la misère la plus crasse et la prostitution jouxtent la bourgeoisie en plein essor et très portée à faire étalage de sa vulgarité caractéristique – un univers en fait qui m'a pas mal fait penser à celui des récits de Saikaku, et je suppose que cela n'est pas un hasard (les deux auteurs exposent, mais ne jugent pas forcément, par ailleurs).



En même temps, le Dessin au sable est un récit fantastique, et en cela il fait davantage penser à des récits un tout petit peu plus tardifs, même si datant toujours de l'époque d'Edo, ces histoires de fantômes qui étaient en vogue durant notre XVIIIe siècle, et dont les Contes de pluie et de lune d'Ueda Akinari sont probablement le plus fameux exemple – la matière dans laquelle piocherait ultérieurement Lafcadio Hearn pour son Kwaidan. Ceci dit, l'approche graveleuse de Nosaka évoque les plus populaires de ces récits, dont la tradition remonte peut-être à la partie profane des Histoires qui sont maintenant du passé ? D'où une parenté plus moderne avec certains contes d'Akutagawa Ryûnosuke, si ça se trouve...



Ces deux aspects se mêlent pour justifier un style assez alambiqué, aux longues périodes, plutôt baroque à vrai dire, même si mêlé de savoureux dialogues louchant plus qu'un peu sur l'argot le plus gouailleur. Ce dernier point mis à part, on est aux antipodes des Pornographes, mettons – mais peut-être pas tant que cela de la Vigne des morts sur le col des dieux décharnés.



Tout commence par une histoire d'amour triste des plus classiques : la charmante Koto était amoureuse d'un beau jeune homme du nom de Yoshinosuke, qui désirait devenir peintre, mais tout conspirait contre leur union – les amants ont été séparés, non toutefois sans avoir eu l'occasion de concevoir une fille du nom de Tomi, qui n'a du coup jamais connu son père, lequel n'était probablement même pas au courant de son existence. Koto a dû se résoudre à une carrière de courtisane, qui l'a amenée à rencontrer bien des hommes, la plupart plus répugnants les uns que les autres. Mais, l'âge passant, Koto, qui n'a jamais oublié, et qui regrette que Tomi n'ait jamais connu son père, décide de partir sur le Tôkaidô avec elle pour retrouver l'amant perdu.



Las, Koto affaiblie meurt en chemin – non sans avoir confié à sa fille un bien étrange talisman, un dessin que nous qualifierons… d'intime. L'ex-courtisane assure Tomi que cette oeuvre d'art d'un goût très particulier lui permettra de retrouver son père.



Mais voici la jeune Tomi seule dans un monde hostile. L'adolescente naïve ne sait rien de la cruauté des hommes et des femmes, elle est une Justine japonaise, en somme, et en paiera le prix comme sa contrepartie française. Trop confiante, elle atterrit entre les mains cruelles d'un certain Senkichi-des-lavoirs-aux-morts, qui gagne sa vie, notoirement, en profanant des sépultures, et d'une certaine O-Roku, faiseuse d'anges (qui était censée avoir « fait passer » Tomi des années plus tôt, et avait visiblement raté son coup – une coïncidence parmi tant d'autres dans ce récit qui en est forcément riche), prostituée et proxénète aussi, vaguement chamane et/ou apothicaire, escroc dans tous les cas. Deux compères pas exactement étouffés par la morale, et qui comptent bien tirer de l'argent, beaucoup d'argent, du véritable don du ciel qu'est cette sotte beauté.



L'affaire dérape, on s'en doute. Je n'ai pas envie de trop en dire ici, pour le principe, mais sachez du moins que le plan d'O-Roku pour faire fortune est probablement bien plus sordide et grotesque que vous ne l'imaginez…



Tant de méfaits, toutefois, appellent une cinglante et irrépressible vengeance : tandis que le dessin rapproche Tomi de son père (d'une certaine manière…), l'apparition du sous-titre fait un sort aux coupables, tous les coupables, les châtiant par où ils pèchent – ce qui laisse un certain nombre d'options, si la quéquette et le porte-monnaie sont assurément des cibles prioritaires.



Le sexe et la mort. Nosaka n'est certes pas le premier ni le dernier écrivain à être obsédé par les rapports entre les deux, mais c'est visiblement un thème important pour lui : La Vigne des morts sur le col des dieux décharnés en témoignait particulièrement, mais c'est encore plus vrai du Dessin au sable, d'autant que la coloration fantastique du récit lui permet de mettre au premier plan ce duo, de la manière la plus frontale et premier degré qui soit.



Il en résulte un conte baignant en permanence dans l'obscénité la plus sordide, parfaitement outrancière, et tant d'excès suscitent donc comme un rire plus ou moins nerveux chez le lecteur, et à vrai dire un peu gras aussi à l'occasion – et si on se pince parfois le nez en détournant les yeux, c'est avec un certain ravissement plus qu'un peu pervers.



Nosaka prise l'obscénité – comme Imamura Shôhei, qui l'a adapté au cinéma avec le Pornographe (introduction à l'anthropologie). Tous deux, par ailleurs, et dans la lignée de Saikaku peut-être, apprécient ce monde interlope et miséreux, notamment celui qui se situe à la frange de la classe marchande urbaine. Cela contribue, pour partie, à rendre la dimension morale du texte un peu ambiguë : sans doute, le caractère fantastique du récit, qui est donc en définitive celui d'une apparition vengeresse, implique un dénouement « moral » au sens où les coupables sont châtiés. Pour autant, l'auteur se délecte à mettre en scène la vilenie de ses personnages, très humains dans leur abomination, et le lecteur, idéalement, s'en délecte aussi – et si l'apparition peut se permettre de « juger », au fond l'auteur ne le fait pas vraiment, ou pas plus que ça… Il a visiblement une certaine sympathie pour Senkichi – et peut-être même pour la Merteuil du caniveau qu'est O-Roku, encore qu'avec bien plus de réserves. Les bourgeois qui profitent de leurs services, c'est peut-être une autre histoire… Maintenant, cette sympathie pour l'ordure et le crime, qui est bien plus flagrante que la compassion chargée de pathos pour la pauvre Tomi j'imagine, rapproche Nosaka d'un Sade ; mais, d'une certaine manière, et peut-être plus pertinente, la « morale » du Dessin au sable, c'est un peu, et assez logiquement au fond, celle du rape and revenge au cinéma : oui, elle est passablement ambiguë, voire nauséeuse, car la satisfaction des bas instincts les plus coupables prime sans doute sur le châtiment un tantinet hypocrite des méfaits.



Le style a sa part dans l'effet produit par le récit : le contexte historique incite donc Nosaka à broder sur la manière du temps, et il en résulte une forme bien plus contournée et baroque que d'usage. C'est assez savoureux, pour le coup – et de même, on l'a dit, pour ces répliques grasses et vulgaires qui caractérisent tous les échanges de Senkichi et O-Roku, et quelques autres, représentants typiques du bas peuple, le plus authentique qui soit, tandis que les bons bourgeois, à peine extraits de la fange, en présentent parfois encore les symptômes dans leur conversation. Je suppose que la traduction de Jacques Lalloz est plutôt bonne, si j'ai l'impression qu'il en fait parfois un peu trop, au risque notamment de susciter la confusion du lecteur en abusant des longues périodes. Mais, oui, c'est assez savoureux.



Le Dessin au sable, pour peu que l'on ne soit pas rétif à son approche particulièrement sordide du récit historico-fantastique, est un bon livre. Toutefois, pour ce que j'en ai lu, je ne le placerais certainement pas au sommet de la bibliographie de Nosaka : le Dessin au sable n'émeut pas comme La Tombe des lucioles, à l'évidence, et ça n'était pas le moins du monde le propos, il n'est pas aussi vigoureusement hilarant que Les Pornographes, il ne produit pas la même fascination baroque que La Vigne des morts sur le col des dieux décharnés – en revanche, il est incomparablement plus convaincant que le très dispensable Nosaka aime les chats (mais ça n'était pas placer la barre bien haut).



Pas une lecture incontournable, donc, mais ceux qui apprécient Nosaka, et ils ont bien raison de le faire, pourront y jeter un oeil pour découvrir, au milieu des réminiscences thématiques, une approche formelle éventuellement surprenante chez cet auteur.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Le roman est si court qu'il est difficile d'en parler sans déflorer (les futures lectures comprendront que le mot n'est pas choisi au hasard) une partie de l'histoire.
C'est d'ailleurs une sorte de conte, mais pas pour les enfants, loin s'en faut.
On est plus dans une variation autour du theme du tabou, dans des paraphilies difficilement acceptables.
Nosaka Akiyuki est un sade au pays du soleil levant (l'a t'il lu ?) et à l'instar du marquis, le style est là. Alliant le cru, le brut au non dit et à la retenu. Mais encore comme avec Sade on peut s'en lasser assez vite, comme se fut mon cas.
Avis au amateur du genre qui assume, ce dont je ne suis pas.
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