Cette année, je m'étais promis de faire l'impasse sur le roman d'
Amélie Nothomb. Non pas que je n'aime pas la lire. Bien au contraire. Mais il faut parfois varier les plaisirs. Puis, les échos de lecteurs et de la presse, l'attribution du Prix Renaudot me laissèrent penser que ce n'était pas le roman à mettre de côté. On parlait d'un roman différent, peut-être le meilleur depuis plusieurs années. J'ai donc renoncer à ma promesse.
Je rejoins les critiques : ce roman est différent. Plus personnel, il raconte l'histoire de son père,
Patrick Nothomb. de son enfance auprès de ses grands-parents maternels, suite au renoncement de sa mère affligée par la mort brutale de son mari, deux ans après son mariage jusqu'à son premier poste de diplomate au Congo.
Jugé un peu trop fragile par son grand-père maternel, Patrick est envoyé en vacances chez son grand-père paternel,
Pierre Nothomb, avocat et poète. Dans le misérable château de Pont d'Oye, malgré la faim et le froid, Patrick vit les meilleures années de sa vie.
Malgré la période de guerre, la misère du clan mené par l'égoïste chef de famille et sa douce femme qui s'évertue à cultiver de la rhubarbe pour nourrir ses enfants, l'innocence de l'enfance adoucit la noirceur. Cette légèreté de ton,
Amélie Nothomb la garde aussi pour témoigner de la prise d'otages de Stanleyville où son père diplomate joue au négociateur. C'est cette fois avec les exécutions d'otages un peu plus difficile à accepter.
Léger, divertissant, mais dans ce roman personnel, je n'ai pas trouvé ces petites phrases d'Amélie qui, négligemment, ouvrent la réflexion. Contrairement à l'avis général, ce côté ouvertement personnel qui fait la différence, est pour moi source de retenue. J'ai retrouvé dans ce récit la pétillance d'Amélie dans le style mais pas dans l'esprit.
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