Une place de choix au rang des chefs d'oeuvre méconnus, si l'on peut qualifier de tel un journal tenu à Auschwitz.
Ana Novac, très jeune à l'époque écrit avec l'énergie du désespoir, le style est brut, parfois argotique, ce qui est absolument gage d'authenticité en la circonstance. On ne manque ni de situations absurdes, ni d'humour parfois gras (en quelque sorte une forme de vulgarité du désespoir). Dans la description, ce journal est comparé à celui d'
Anne Frank, je me permets de le comparer plutôt à
Virgil Gheorghiu, qui passe un certain temps à expliquer que son déporté n'est pas juif dans
la vingt-cinquième heure. "A 14 ans je fus déportée à Auschwitz, parce que juive."
Ernüchterung.