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3,77

sur 275 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Joyce Carol Oates.

Ca en jette quand même comme nom, non?

Bref, je m'attaque à cet auteur légendaire américain pour la première fois. Je n'ai pas été déçu du voyage.

Daddy Love, un homme monstrueux kidnappe des jeunes enfants puis les tue lorsqu' « ils deviennent trop « vieux ». Robbie Whitcomb va devenir sa prochaine victime et nous allons suivre son calvaire, ainsi que celui de ses parents.

L'écriture est fine. La psychologie des personnages approfondie. Rien que les 4 ou 5 premiers chapitres qui racontent tous la même scène décrite de plusieurs façons m'ont séduit. Puis elle m'a entraîné jusqu'à la fin dans cette terrible histoire. Il y a une puissance d'écriture chez elle qui emporte le lecteur.

Daddy Love, un livre marquant qu'on referme un peu soufflé. La force d'un grand écrivain.

Je pense dans les mois à venir me faire une cure de Oates. Mais l'oeuvre semble gigantesque ! Je ne sais où donner de la tête !!

Pour mon plus grand plaisir.
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C'est avec un frisson d'horreur que je referme ce livre…Un roman court, ponctué de phrases courtes également, mais qui ne fait pas dans la délicatesse.

Michigan, 2006. Robbie Whitcomb, un enfant de cinq ans, est enlevé sur le stationnement d'un centre commercial. Sa mère était en train de regagner la voiture en tenant bien comme il faut – comme toujours – le petit par la main, quand un homme à bord d'un monospace le lui arrache purement et simplement. La chose se passe si rapidement qu'on a le sentiment que ça ne peut pas être arrivé. Au point que les trois premiers chapitres sont pratiquement répétés mots à mots, avec quelques variantes ajoutées à chacun, martelant, éclaircissant ainsi les faits et comment tout cela s'est passé, en incluant au fur à mesure un sentiment de culpabilité grandissant pour Dinah (la mère). Ça démarre avec force et violence. Parce le sujet est grave.

Ce sera dès lors la descente aux enfers non seulement pour l'enfant mais aussi pour la mère, qui ne s'en sortira pas sans séquelles. Un drame familial épouvantable de chaque côté de la médaille; un calvaire pour le fils mais aussi pour les parents. Imaginer l'attente, ne pas savoir, l'effritement psychologique vécu par chaque partie…

C'est un livre que j'ai trouvé dur car tellement près de la réalité ! L'auteure a très bien su comment s'immiscer dans l'univers du pervers de même que dans celui de la famille dévastée. Et cet homme, qui se surnomme lui-même Daddy Love auprès de ses proies, est loin d'en être à sa première expérience ! le ravisseur sait effectivement s'y prendre en méthodes d'enlèvement, il sait cerner les gens et aussi comment façonner ses personnages pour endormir son entourage. Il réussit à maquiller la réalité et, tel un gourou, entourloupe même les plus fins esprits. Il ne montre son vrai visage qu'aux petits garçons qu'il enlève. Heureusement, Joyce Carol Oates n'a pas besoin de tout décrire, on y parvient très bien tout seul en lisant à travers les lignes et en cela le texte est un peu moins cru. Autrement, je ne sais pas si j'aurais été capable de poursuivre ce genre de lecture…Un cauchemar inimaginable !

On nage entre espoir, désespoir, colère, culpabilité, peur…les émotions sont fortes et cela égratigne notre coeur de lecteur. Une histoire qui dérange, beaucoup ! Ça nous saisit parce que ça semble tellement vrai…et tout ce qui semble réaliste n'est pas nécessairement plaisant à lire. Ce qui est extraordinaire, par contre, c'est le talent de l'auteure à nous transporter dans son monde et dans la psychologie de ses personnages !

Petit bémol pour la chute, qui se termine bizarrement en queue de poisson et qui nous laisse sur notre faim…je me demande pourquoi elle a choisi cette finale…mais sinon, c'est vite fait bien fait.

C'était la première fois que je lisais Joyce Carol Oates et ce ne sera pas la dernière ! Merci à Iz43, son billet m'avait donné envie de lire ce titre et j'en suis heureuse car c'est une histoire qui continue de tourmenter l'esprit même après l'avoir terminé. J'appelle ça un talent d'auteur ! C'est brut et puis c'est tout.

CHALLENGE USA
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Ce livre est perturbant.
Robbie, petit garçon de 6 ans est enlevé et séquestré par Daddy Love.
La 1ère partie du livre décrit l'enlèvement, puis les premiers jours de l'enfant en compagnie de Daddy Love. Ce n'est pas une narration descriptive traditionnelle. Il s'agit plutôt de ressentis, comme des souvenirs fugaces...
Dans la 2ème partie du livre, on saute directement 6 ans plus tard.
Puis la dernière partie du livre, on retrouve Robbie de retour dans la maison parentale.
Durant tout la lecture, on ressent un malaise. Chaque personnage est perturbé (on le serait à moins). On ressent ce malaise, mais aussi parfois de la colère face aux évènements.
Comment sortir de cet enfer ? Peut-on, peuvent-ils, en sortir indemnes ?
Ce livre nous questionne... mais y a t il des réponses ?
Ce roman noir est superbement écrit. On ne s'apitoie pas, on ressent. le style d'écriture n'est pas traditionnel, on se sent happé par la narration... Quelques secondes, un évènement se passe et le retour en arrière est impossible... On n'est pas maître de notre destinée, nous ne sommes à l'abri de rien...
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Quoi de plus horrible pour une mère que de voir son enfant de cinq ans kidnappé? Quoi de plus horrible pour un enfant de cinq ans que d'être aux mains d'un psychopathe pédophile?

Ces horreurs, c'est ce que Joyce Carol Oates raconte dans ce roman et sa plume habile plonge le lecteur au coeur des calvaires de l'enfant et de ses parents.

Une femme se promène innocemment au centre commercial avec son petit garçon et en traversant le parking pour retrouver la voiture, elle est assommée par un inconnu et l'enfant est emporté. Un drame qui change pour toujours la vie de la mère et du père du petit Robbie. Peut-on ne pas se sentir coupable d'avoir été là, d'avoir lâché la main de l'enfant, ou de ne pas avoir été là pour l'empêcher l'enlèvement?

Et un petit garçon, soumis aux sévices, avec un homme qui lui dit être son « Daddy Love », puisque ses parents l'ont abandonné. Avec ce père adoptif qui devient son seul univers, l'enfant peut-il éviter d'oublier peu à peu ses parents? Comment pourrait-il même penser à s'enfuir?

Un roman tragique, tout à fait déconseillé aux jeunes parents…
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Première immersion chez Joyce Carol OATES.
La première partie raconte la vie de famille de Robbie, 5 ans, qui va être enlevé à sa mère sur le parking d'un centre commercial, mère qui sera gravement blessée lors de cet enlèvement.
La deuxième partie raconte la vie de Robbie avec son kidnappeur qui se fait appeler Daddy Love, vous parlez d'un petit nom. L'auteure nous évite le côté trash des sévices infligés, elle les laisse sous entendre. Elle se concentre plus sur l'emprise psychologique de cet homme sur cet enfant pendant plusieurs années et comment les deux vivent cette "relation". Robbie devenant un pré adolescent, on sent bien que les choses vont devoir évoluer dans un sens ou dans un autre. La relation change.
En parallèle, nous suivons la famille de Robbie pendant toutes ces années de doutes, de recherches, de douleurs.
Je ne parlerai pas de la troisième partie afin de ne pas spoiler mais les dernières pages m'ont vraiment laissé perplexe.
Un livre que j'ai trouvé dérangeant, en effet un sujet pas facile à traiter. Mais j'ai bien aimé le style de l'auteure, j'essaierai sûrement un autre livre.
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Lu quasiment sans interruption, Daddy Love est un terrible roman qui nous fait pénétrer sans coup férir dans les méandres de la monstruosité humaine, celui de l'esprit d'un prédateur sexuel, puis dans celui de sa proie, un tout jeune enfant victime, pendant des années, de son tortionnaire.

Au fil des pages, et des alternances entre la vie de Robbie avec Daddy Love, et celle de ses parents à qui il a été enlevé, nous découvrons les conséquences de cet enlèvement sur chacun, avec toujours la même réalité crue et crasse grâce à laquelle Joyce Carol Oates parvient à nous faire ressentir toute l'horreur qu'elle souhaite justement nous faire ressentir.

C'est perturbant, c'est dérangeant, et c'est franchement brillant, encore une fois.
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Robbie a 5 ans. Il est arraché à sa mère sur un parking de centre commercial. le ravisseur gardera l'enfant auprès de lui pendant plusieurs années le soumettant à des abus sexuels, des violences physiques, de la maltraitante psychologique.
Lorsqu'il revient dans sa famille, Robbie est plus âgé mais ce n'est certainement sa métamorphose la plus fondamentale.
L'auteure passe au scalpel les protagonistes de ce roman mais aussi l'environnement, la perception des gens d'un homme qui fait passer le message d'un homme doucereux et qui semble si impliqué dans le devenir de son fils ; le ressenti de ceux qui côtoient un couple dont l'enfant a disparu depuis si longtemps.
Le personnage de Daddy Love est répugnant. Il m'a fait penser à Humbert Humbert de Lolita.
Cet homme est le monstre tel que défini par la société : celui dont le comportement ne permet pas de l'inclure dans l'Humanité. Il est plus facile d'accepter que ces personnes ne fassent pas partie de notre espèce.
Et pourtant, l'auteure le démontre ici, le monstre est le plus souvent un Homme comme les autres mais dont les défauts sont inacceptables au regard de l'Humanité. Faut-il encore le voir et le regarder.
Si le propos est répugnant, la plume est magnifique, à la hauteur de l'oeuvre de Joyce Carol Oates.
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Un roman bouleversant. Je découvre la plume de Joyce Carol Oates aujourd'hui et je suis bluffée. En moins de 300 pages, l'autrice réussit à créer une ambiance tellement pesante et révoltante, nous transmettre une intensité et densité de douleur déchirante. Depuis que je suis maman il m'est très difficile de lire des romans avec disparition et sévices sur enfant. J'ai été évidemment horriblement touchée par ce récit mais ravie de cette découverte.
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Une lecture très difficile dont on ne ressort pas indemne, mais qu'il est impossible de lâcher avant le dénouement.
Un récit factuel, les choses sont clairement énoncées, sans être crûes cependant. Les personnages sont finement analysés sur le plan psychologique, et nous semblent réels, bien que terrifiant, en ce qui concerne ce "héros" diabolique pervers. La détresse des parents est touchantes, l'évolution du petit garçon victime est dure à appréhender, mais très réaliste, hélas. Ce roman donne à comprendre les processus psychologiques mis en oeuvre lors d'une longue séquestration d'enfant.
Jusqu'au bout, on croise les doigts pour cet enfant martyre, tout en nous interrogeant sur la possibilité d'un avenir digne de ce nom, après avoir vécu un tel traumatisme ?
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Robbie, gamin de cinq ans donne la main à sa maman et l'aide à rechercher la voiture de papa dans le parking du supermarché...un homme frappe la mère avec un marteau et emporte le petit. En tentant de le sauver, elle est grièvement blessée et défigurée.
L'agresseur, un pasteur de l'Église de l'espoir éternel, n'en est pas à son coup d'essai et explique, avec calme, comment passer inaperçu, quel est le meilleur moment de la journée pour commettre ces forfaits, comment échapper à la police...
Il aime les enfants, son monospace a été aménagé et conçu pour ses forfaits, tout est prévu, calculé. Il est persuadé qu'il commet ces forfaits pour le bien des enfants, parce que leur mère était une mauvaise mère....Un prédateur en liberté, calculateur, manipulateur, qui explique au gamin qu'il sera dorénavant son père et sa mère, Daddy Love.
A partir de ce moment, sans être le moins du monde inquiété ni soupçonné, il va "dresser"le gamin, alterner punitions, enfermements et récompenses, et lui donner un nouveau nom biblique, Gideon: "son instinct naturel le poussait à récompenser et à punir de manière à instiller l'amour, la peur, un respect et une loyauté absolus envers Daddy Love chez le sujet-enfant."
Un gamin qui finalement fera tout pour lui faire plaisir, pour le satisfaire. Un gamin qu'il compte garder, comme il l'a déjà fait avec trois autres gamins jusqu'à l'âge de onze douze ans maximum. Au delà ils perdent tout intérêt, ils sont notamment moins attirants sexuellement parlant. le gamin sera inscrit à l'école, sera présenté comme son fils dans les églises dans lesquelles il crache son délire. Daddy Love sera un parent d'élève attentionné. Père élevant seul son enfant, il sera même admiré pour son courage...il sait si bien manipuler son monde.
Le petit oubliera son passé, son nom, ses parents, mais ne sera jamais un enfant ayant un comportement normal.
Personne ne s'en inquiétera et ne soupçonnera son "père", Daddy Love sera sa nouvelle vie.
Joyce Carol Oates que je découvre avec ce livre dérange son lecteur à toutes les pages : elle met tant de précision dans la description de la turpitude morale du Prédicateur, de ses punitions, du "dressage" du gamin, dans la passivité de celui-ci.
Les sévices sexuels sont évoqués mais non directement décrits, ne font pas l'objet de pages entières. Leur effet sur le gamin n'en est pas moins fort.
Elle nous décrira pendant plusieurs pages en renouvelant chaque fois ses propos, la même scène, celle du kidnapping, comme si Daddy Love la tournait en boucle dans sa tête, satisfait de son forfait, de son ingéniosité.
Un livre qui ne laisse pas le lecteur tranquille.
Quand on est parent, on ne peut empêcher de se projeter dans le désespoir des parents de Robbie
On s'attend toujours au pire de la part de ce détraqué. Joyce Carol Oates donne presque un cours sur le thème : "Comment kidnapper un gamin ?". Malsain
Son propos ne s'arrête pas là. Son livre dénonce, avec force et sans complaisance, ces églises américaines, aux noms tous plus biscornus et trompeurs les uns que les autres, animées par des charlatans, des prêcheurs, des manipulateurs, et parfois des prédateurs sexuels, des pédophiles. Elle décrit avec précision les effets du syndrome de Stockholm, cette forme d'empathie, de sympathie qui se crée entre l'otage et son geôlier, cette passivité qui empêche, un temps, l'otage de se révolter, de s'évader.
Elle dénonce aussi cette justice américaine qui laisse en liberté, sans une surveillance poussée, sans contrôle judiciaire, ces prédateurs sexuels déjà emprisonnés, ces pédophiles qui auront avec l'aide d'un bon avocat et malgré la noirceur de leur forfait, de leurs crimes, la possibilité de plaider"non coupable", afin d'éviter l'injection fatale.
Un chapitre final, un peu court peut-être, sur les difficultés diverses de réinsertion dans la vie de ces gamins, sur la reconstruction de ces couples et de ces enfants qui ont affronté ce traumatisme..
Noir et dérangeant. Beauté et noirceur de l'âme humaine
J'en redemande

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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