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4,02

sur 1448 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après cette deuxième incursion dans l'oeuvre de J.C Oates je ne peux qu'admettre la légitimité du succès de l'auteure tant critique que public.
Composition rigoureuse du récit , approche fine des personnages, progression dramatique sans failles, écriture fluide.
Pourtant là encore l'impression d'un voyage organisé d'une recette que l'on applique , certes avec brio, mais avec la raideur que requiert la maîtrise érigée comme colonne vertébrale du Roman ou tout semble scrupuleusement dosé ou rien ne semble laissé au hasard et ou les personnages semblent s'emboîter miraculeusement dans leur environnement.
Comme dans des vases communicants ce que le livre gagne en cohérence et en équilibre , il le perd en liberté, en précieuse fragilité .
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Cela fait un moment que j'ai envie d'écrire sur ce roman. Mais voilà, il s'agit de Niagara, il s'agir d'un roman impétueux, puissant, tumultueux, une histoire qui s'accomplit au fil des pages, une histoire de femme, marquée par l'incroyable mésaventure qui lui arrive lendemain de ses noces. Mésaventure, le mot est faible au regard de la puissance des chutes et du flot narratif de Joyce Carol Oates.
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. Peu après la guerre, Ariah et son époux, de la bonne société WASP, partent en voyage de noce aux chutes du Niagara. le lendemain, ce dernier décide de se suicider en se jetant d'un promontoire.
J'ai trouvé ce livre brillant. Les chutes, symbolisent tous les non dits, de génération en génération, qui influent le cours de nos vies et peuvent finir par désagréger les famille . On plonge dans la vie d'ariah , de sa famille, au sein de la ville de Niagara.
Un des meilleurs de cette Autrice que j'ai pu lire.
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J'ai découvert J.C. Oates avec ce roman et je dois avouer que dès le début j'ai été happé par l'univers envoûtant et brumeux des Chutes du Niagara. L'écriture, l'intrigue, l'atmosphère, l'anti-héroïne Ariah, Dirk et sa croisade, tout est captivant.

Oates nous conte l'histoire d'Ariah, « la veuve blanche des Chutes », une femme torturée, pas vraiment jolie, passionnée de piano, une amante comblée, une mère surprotectrice, névrosée, colérique, têtue, associable, suspicieuse mais malgré tout attachante et entière.

Autour d'elle gravite Dirk son mari et ses trois enfants. Ils sont aussi attachants car très humains, doutant d'eux, un peu perdu mais aussi courageux (je pense à Dirk essayant de confondre les industriels dans l'affaire de Love canal), autodestructeurs dans leurs tentatives d'héroïsme (Chandler en tentant de sauver un forcené), touchant dans leurs tentatives de bonheur sentimental ou amical (Chandler, Royall et Juliet). Les trois enfants ont en commun, qu'ils sont tourmentés par leur passé… sans dévoiler l'intrigue ils ont été marqués à vie par un évènement qui s'est passé pendant leur enfance.

Ce livre aborde beaucoup de thèmes très intéressants : La préférence d'une mère pour l'un de ses enfants au sein d'une fratrie et ses répercussions psychologiques. Les différences sociales entre mariés qui entrainent des bouleversements au sein des familles. La solitude d'une mère élevant seule ses trois enfants dans les années 60. le début d'une conscience écologique dans les années 50/60. La description
d'une justice inapte et corrompue devant les puissants.

Le seul reproche que je pourrais faire du livre concerne les Chutes du Niagara. Elles sont un personnage à part entière du roman et malheureusement elles deviennent presque inexistantes au fil du texte.

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On entre en fanfare dans Les Chutes : Ariah se marie et l'époux se jette dans le Niagara pendant la nuit de ses noces. le premier chapitre est la narration épique de l'évènement de multiples points de vue : le gardien des chutes, l'époux, l'épouse, le concierge, le propriétaire de l'hôtel des nuits de noces.

Puis viennent les répétitions : « Ils se marièrent » est le titre d'un chapitre et une anaphore sans doute répétée 50 fois. C'est aussi la séduction des contes « Ils se marièrent et vécurent à Niagara Falls dans la maison de grès brun de Lunapark. Là, ils firent l'amour tout le temps. Ou presque » (p 169), un mélange de joliesse et de fine observation : « Ils faisaient l'amour le jour, ils faisaient l'amour la nuit. Peu à peu, si progressivement que le changement serait presque imperceptible, les étreintes de la journée (avec leur côté illicite, comme des chocolats avant un repas), pâliraient, comme doit pâlir la nouveauté agitée de la vie conjugale, mais les étreintes nocturnes, passionnées et déférentes, se poursuivraient un certain temps » (p 173).

L'écriture est rapide, habile, fourmillant de détails, de reformulations, de contradictions (« Ariah savait, et pourtant ne savait pas. Comme une épouse ne sait pas, et pourtant sait. Ou croit savoir » p 297), de parenthèses et d'italiques, d'images parfois comiques : « Sa bouche était d'un rouge ardent de voiture de pompier » (p 219), et parfois douteuses « un jour comme un mouchoir mouillé qui se désagrège » (p 482). Tout cela participe à la séduction du style. Quant à l'histoire, contre toute attente un pasteur se suicide, contre toute attente le propriétaire de l'hôtel épouse la veuve, contre toute attente il accepte de plaider pour une pauvre famille victime de la pollution, contre toute attente il meurt aussi dans le Niagara, etc. (l'anaphore est contagieuse !).

Une longue et belle scène d'anthologie au chapitre Otages, celle du forcené, scène lente, tragique, absurde, solennelle, comme doit se vivre une négociation sans issue (p 475 sq).

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Sur fond de semi policier politico-environnemental écologique, Joyce Carol Oates nous entraîne avec elle pour une longue traversée des Chutes du Niagara en 500 pages. C'est l'histoire d'Ariah, de ses maris et de ses trois enfants. Tout au long du roman, l'auteur instaure une certaine tension ce qui nous pousse à aller toujours plus loin dans l'histoire. Les personnages sont intéressants, particulièrement celui d'Ariah, jeune femme forte et faible à la fois. Cela fait quelques romans que je lis de Madame Oates et ma foi je n'ai pas été souvent déçue mais quelque chose m'a manqué dans ma lecture, certains passages sont un peu longs et gâchent le rythme général. D'ailleurs j'ai du mal à en parler. Pour le moment je la préfère dans des romans plus courts.
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Sans conteste l'un des meilleurs romans de Joyce Carol Oates, et l'un des mieux écrits. L'intrigue est extrêmement prenante et le style original. Les Chutes du titre, ce sont bien sûr celle du Niagara, implacables mangeuses d'hommes aux yeux d'Ariah, mais aussi les chutes physiques et psychiques des personnages du roman, ainsi qu'une chute spirituelle : Ariah, fille de pasteurs, se croît vouée à la damnation éternelle... Les personnages sont extrêmement bien construits, pleins de profondeur. le tout nous renvoie à nos propres démons, et surtout à la complexité de notre âme, mais aussi à nos préoccupations économiques et écologiques. Un très beau roman !
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Gros coup de coeur pour ce roman fleuve découpé en 3 parties.
La première créé le mythe, celui d'une jeune veuve rousse, mariée de moins de 24h, qui voit son jeune époux succomber à l'appel des chutes, ne résistant pas à la pression d'une vie conforme. Cette jeune femme, fiancée sur le tard, rousse évanescente se remarie rapidement à un avocat de prestige, le beau Dirk, auprès de qui elle découvre le frisson de l'amour et du sexe.
La seconde partie déroule leur vie de famille en apparence conforme au modèle américain. Mais ce n'est sans compter sur le caractère d'Ariah et ses possessions, ses fantômes, ses peurs. Trois enfants naissent, toujours à la marge des désirs de leur mère, plus dévorante que jamais. le père, Dirk, enquête sur le territoire sombre des Chutes entre scandale sanitaire et magouilles politiques.
La dernière partie reprend les voix des enfants hantés par le tabou de la mort de leur père.
Le roman déroule une trentaine d'années des personnages et offre un portrait sans concession de l'Amérique WASP. Une super lecture !
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Ce livre était depuis longtemps dans ma bibliothèque, et je me suis enfin décidée à le lire. Roman sombre autant par l'histoire que par les personnages qui l'habite, ce livre, dont le succès a été évident, m'a presque un peu déçue dans sa fin, tant la construction m'a emmenée vers une inéluctabilité que je n'ai pas trouvée.

Les chutes du Niagara sont le vecteur par lequel toute l'histoire s'articule. Cause, conséquence, alibi, elles sont d'abord le point de départ du roman, où on fait la connaissance d'Ariah, jeune mariée qui cherche son époux, disparu le lendemain de leur nuit de noces. Dès le début on sent une femme étrange, un peu paumée, seule. D'une cause, ce lieu va devenir une conséquence sur la façon de vivre de cette femme, qui va refaire sa vie, et avoir des enfants, qu'elle va protéger ou plutôt exclure de leur environnement, les amenant avec un amour curieux lui aussi vers une marginalité qu'ils vont traduire à leur façon.

Enfin ces célèbres chutes vont être un alibi, ou un prétexte pour certaines industries peu scrupuleuses, qui vont détruire des vies que certains vont essayer de sauver. L'analyse faite par Oates est à ce titre passionnante, et le livre devient à son tour le prétexte à la description d'une certaine société américaine.

Si Ariah est la première victime indirecte des chutes, tous les autres personnages vont l'être à leur tour. Attachants alors qu'Ariah ne l'est pas, ils vont vivre dans une opacité qu'elle va créer, par angoisse de revivre un drame. Pourquoi me suis-je tant attendue à ce qu'elle soit elle-même l'actrice d'un drame ? Peut-être parce que j'ai lu ce livre comme un policier, alors que c'est un roman, enrichi d'analyses dont Oates nous gratifie avec talent.
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http://www.youtube.com/watch?v=cfoLYTKObiU. Pour tous ceux et toutes celles qui ont aimé Les Chutes de J.C. Oates, j'ai copié ce lien vers une video de 5 mn réalisé par drone des chutes du Niagara. Je suis tombée dessus par hasard alors que je venais de finir cet excellent roman. Dommage que le bruit assourdissant de l'eau, très présent dans le livre, ait été remplacé par une musique d'ambiance...
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