J'ai découvert J.C. Oates avec ce roman et je dois avouer que dès le début j'ai été happé par l'univers envoûtant et brum
eux des Chutes du Niagara. L'écriture, l'intrigue, l'atmosphère, l'anti-héroïne Ariah, Dirk et sa croisade, tout est captivant.
Oates nous conte l'histoire d'Ariah, « la veuve blanche des Chutes », une femme torturée, pas vraiment jolie, passionnée de piano, une amante comblée, une mère surprotectrice, névrosée, colérique, têtue, associable, suspicieuse mais malgré tout attachante et entière.
Autour d'elle gravite Dirk son mari et ses trois enfants. Ils sont aussi attachants car très humains, doutant d'
eux, un peu perdu mais aussi courag
eux (je pense à Dirk essayant de confondre les industriels dans l'affaire de Love canal), autodestructeurs dans leurs tentatives d'héroïsme (Chandler en tentant de sauver un forcené), touchant dans leurs tentatives de bonheur sentimental ou amical (Chandler, Royall et Juliet). Les trois enfants ont en commun, qu'ils sont tourmentés par leur passé… sans dévoiler l'intrigue ils ont été marqués à vie par un évènement qui s'est passé pendant leur enfance.
Ce livre aborde beaucoup de thèmes très intéressants : La préférence d'une mère pour l'un de ses enfants au sein d'une fratrie et ses répercussions psychologiques. Les différences sociales entre mariés qui entrainent des bouleversements au sein des familles. La solitude d'une mère élevant seule ses trois enfants dans les années 60. le début d'une conscience écologique dans les années 50/60. La description
d'une justice inapte et corrompue devant les puissants.
Le seul reproche que je pourrais faire du livre concerne
les Chutes du Niagara. Elles sont un personnage à part entière du roman et malheureusement elles deviennent presque inexistantes au fil du texte.