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4,02

sur 1454 notes

J'ai un problème avec Joyce Carol Oates : je l'ai découverte avec "Nous étions les Mulvaney" que j'ai adoré, j'ai poursuivi avec "Délicieuses pourritures" qui m'a laissée écoeurée et mitigée et je termine "Les chutes" qui me laisse désemparée. Alors est-ce que j'aime ou non cette auteure, eh bien je n'en sais rien.

Dans ce livre, beaucoup, beaucoup, beaucoup trop long et empli de digressions, je me suis parfois demandé si l'auteure avait fumé la moquette ...

L'histoire nous entraîne vers les chutes du Niagara et vers les chutes de nombres de ses héros. Un climat malsain, poisseux, un texte bien écrit mais décousu avec des chapîtres dont on se demande ce qu'ils viennent faire dans l'histoire, par exemple la rencontre de Royall et de la femme en noir dans un cimetière ....

Au tout début, Ariah Littrell, 29 ans épouse Gilbert Erskine, pasteur et fils de pasteur. Ils ne sont pas du tout amoureux l'un de l'autre et au lendemain d'une nuit de noces désastreuse, Gilbert se suicide en se jetant dans les chutes.
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Après une première découverte enthousiaste de Joyce Carol Oates avec l'excellentissime "Nous étions les Mulvaney", ces Chutes m'ont donné un peu plus de fil à retordre. Pour filer la métaphore aquatique qui berce ce roman, disons qu'il m'a fallu beaucoup d'énergie pour pagayer dans ses eaux lourdes.

Sortie du premier chapitre époustouflant, mené sur un rythme à couper le souffle qui vous donne l'impression de vous être vous-même jeté dans Les Chutes, j'ai en effet eu un peu plus de mal à me maintenir à flot tout au long de la longue suite du roman menée dans des eaux trompeusement plus calmes.

Outre le fait que j'ai été dérangée par l'hystérie plus ou moins (plutôt plus que moins) latente de l'héroïne, j'ai peiné à croire au couple qu'elle forme avec son deuxième mari, tout comme à l'évolution de celui-ci en justicier social. A certains moments (comme dans la scène du cimetière), j'ai carrément posé les rames.

Il ne m'en reste pas moins cependant une empreinte saisissante du paysage contrasté de cette "Cataract city" miséreuse opposée à l'opulence tranquille du monde bourgeois sur l'autre rive, et surtout les traces de plume tout en méandres et fluidités de Mrs Oates, qui est décidément un écrivain hors du commun.

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Les Chutes du Niagara: tout tourne autour d'elles. Fascination morbide, légendes indiennes, terroir géologique, lieu touristique, de détente, accidents, et plus récemment source d'énergie pour une industrie sale, Joyce Carol Oates fait le tour de l'un des plus prodigieux sites naturels mondiaux.
Sans les Chutes, ce roman n'aurait pu exister, et Ariah Littrell serait peut-être encore mariée, malheureuse sans doute mais mariée. Mais il y a cet hôtel au pied des Chutes, une résidence qui dans les années 50 accueille les jeunes mariés pour leur lune de miel. Chambres romantiques, terrasse sous les embruns et vue sur des arcs-en-ciels perpétuels, parfait pour un jeune couple amoureux!
Pourtant, à peine vingt-quatre heures après le mariage, Gilbert, le mari d'Ariah, se jette dans cette dévoreuse de corps qui crache l'équivalent d'un million de baignoires par seconde et sa jeune épouse se réveille dans un lit déserté.

Voici le début du roman, mais ne pensez pas pouvoir, à partir de là, imaginer la suite! Oates a l'art de nous mener là où on ne s'y attend pas.
Les Chutes, c'est le récit d'une famille maudite, mais aussi des premières questions sur l'environnement dans une société de plus en plus consommatrice.
Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce roman, mais je l'ai trouvé parfois décousu et manquant de rythme dans la deuxième partie, donc j'ai été un peu déçue mais parce que c'est Joyce Carol Oates, quand même.
Les personnages féminins de Oates ont toujours une psychologie particulière, complexe qui permet au récit de partir dans des directions inattendues que l'auteur peut creuser.
Ce roman ajoute également une part importante de mystère à ces Chutes incroyables. Ca reste une belle découverte et comme pour les romans de Stephen King, ma vision de ce point géographique ne sera plus jamais le même.
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Je trouve difficile de parler de ce livre.....Le résumer, en raconter l'histoire,c'est raconter l'histoire d'un sombre mélo, or c'est plus que cela à mon avis.
C'est dans le décor, le contexte, que Joyce Carol Oates nous expose les violences, les malhonnêtetés , les perversions de son pays. Ou plutôt de notre monde. Elle le fait en petites phrases sèches, d'un réalisme cru dans la moindre des descriptions ( d'un cadavre qui remonte après un séjour prolongé dans l'eau, ou de caves envahies de boue......) . Aucun détail n'est laissé au hasard, comme pour dire au lecteur: " là, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.."
Ici, le contexte, c'est Niagara Falls. Haut lieu touristique , petite, puis grande bourgade, avec ses chutes -qui attirent les couples en voyage de noces et les suicidaires , et même ceux qui se suicident après un voyage de noces ( ce qui est très mal élevé, convenez en!) - son élite , ses industries et ses zones d'ombre, en l'occurrence les quartiers hautement insalubres ,suintant de benzène et autres produits toxiques aimablement déversés par les usines voisines où les pères se tuent à nourrir leurs enfants qui meurent prématurément de leucémies ou autres cancers directement induits par les toxiques.Les services d'hygiène , quelque peu corrompus, attribuent ces pourcentages très anormalement élevés de décès à des gènes défaillants chez cette population , et mettront des années à être contraints à reconnaitre les faits. Et encore.......
Dans ce décor, Joyce Carol Oates fait évoluer, au fil du temps, des personnages qui me semblent en lutte constante contre un destin tracé par leur milieu social , même si certains en sont tout à fait inconscients.

Ce sont toujours des personnages au bord d'un gouffre, prêts à être détruits à la moindre défaillance, ou le moindre écart hors des sentiers tracés.Prêts à tomber dans les eaux tourbillonnantes des chutes. Pas de place pour les faibles, pour les gentils, pour ceux dont le cerveau un jour s'attarde sur la question:
" Oh, Monsieur Burnaby! Pourquoi les gens sont ils aussi mauvais? "
Le premier personnage, constant au cours du roman, est une femme, Ariah. Et quelle femme! Grâce au suicide de son premier mari au matin d'une nuit de noces cauchemardesque, elle échappe donc à un destin assez lugubre ( les premiers chapitres sont saisissants......) . Et dès lors, enfin, c'est comme cela que moi je la vois, elle se construit des rôles. Dans lesquels elle s'investit entièrement, de façon passionnée et même psychiatrique à certains moments, mais dont elle se départit de même, brutalement, sans aucun altermoiement dès lors que ces rôles ne lui plaisent plus, où qu'ils ne remplissent plus dans son existence ce qu'elle leur a demandé d'être. Elle semble construire des cloisons, des murs entre les différents épisodes de sa vie, comme si ceux ci n'avaient en fait jamais existé.La reine du déni, cette Ariah.

Et donc le rôle de la "veuve blanche des Chutes",qui attend des jours sans aucun repos la remontée du fleuve de l'homme qui a préféré mourir que de vivre avec elle, et va jusqu'au bout de l'horreur.
Celui d'épouse d'un notable de la ville, sans aucun recul, aucune concession,et dont l'ego n'admettra pas que cet homme joue pour une autre femme ( et quelles qu'en soient les raisons) le rôle qu'il a joué pour elle, c'est à dire le sauveur, le bienfaiteur, celui qui se porte au secours.
Celui de mère, enfin, d'enfants qui ne sont que des petites créations personnelles, des revanches, qu'elle veut modeler à sa guise, ce sont ses possessions.

Le deuxième personnage est donc son mari, Dick Burnaby .Avocat, riche, membre important de l'élite de cette charmante cité.....Sauf que déjà, et sans le savoir, en léger décalage. Un des ses aieux ( le genre dont on ne parle pas...) avait, à une époque, amusé les foules en marchant sur un fil au dessus du fleuve, jusqu'à sa chute, prévisible.
Dick Barnaby, c'est l'innocence du bien-né, attiré malgré lui par autre chose. C'est celui qui par deux fois a trahi sa caste , et la deuxième lui sera fatale. Celui qui commet l'erreur, inacceptable ,de "sousestimer la pourriture morale de l'adversaire",simplement parce que l'adversaire était à son image.

Et enfin ( ça commence à être long, mon résumé....), les enfants de ce couple. Tous trois porteurs d'une fêlure, d'un manque, chacun le sien selon leur âge au moment de la mort du père ( devenue un secret de famille dont Ariah n'a jamais accepté de reparler), et ce qu'ils connaissent ou découvrent de lui. Et plus il y a d'absence et de secret, plus il y a de souffrance.

Tous les trois trouveront quand même la force de résister ,chacun, de même, à sa façon. Par la raison chez l'aîné , l'opposition chez le second, la marginalité chez la troisième. Ce seront eux qui redonneront ensemble une identité- et une valeur- à leur père.
C'est en tout cas un beau roman, un de ceux que l'on lâche difficilement, construit un peu à la manière d'une tragédie, vibrant d'émotions, de colère et de révolte......
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Niagara années 50, l'avocat Dirk Burnaby, séduisant gosse de riche, tombera-t-il amoureux de la veuve blanche, Ariah, vieille fille rousse pas trop jolie dont le presbytérien de mari s'est précipité dans les chutes au lendemain de sa nuit de noce? Acceptera-t-il de défendre les pauvres gens victimes de la pollution industrielle et survivra-t-il à la chute de sa voiture dans la zone de non-retour? Leur fils aîné, Chandler, arrivera-t-il à convaincre le forcené de relâcher l'otage? Son frère, Royall, fera-t-il l'amour à la femme en noir rencontrée au cimetière la veille de son mariage? Leur soeur Juliet et son copain Stonecrop réussiront-ils à cuisiner une omelette baveuse? le chien disparu Zarjo s'est-il précipité dans les chutes?

L'inspiration m'a semblé un peu laborieuse, compensée par des personnages peu crédibles. Quand Oates trouve le filon elle s'y enlise mais bon, ça se laisse lire.
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Roman psychologique qui , avec pour décor les chutes du Niagara, nous entraine dans un tourbillon d'émotions. le personnage principal va subir un choc lors de son voyage de noces, dont elle ne se remettra pas et cela aura des conséquences désastreuses sur les membres de sa famille.
Ils subiront le poids d'un secret de famille terrible. L'atmosphère du roman est souvent dramatique, à la limite de la folie. On verra l'évolution des trois enfants, marqués par une enfance difficile, sous l'emprise d'une mère trop et mal aimante, leur faisant des remarques cinglantes, les étouffant à force de vouloir les protéger.
L'atmosphère de danger imminent est présent tout au long du roman, avec la présence des" chutes", de l'attirance que leur gouffre exerce sur les personnages, les attirant pour qu'ils n'échappent pas à leur malédiction légendaire, à leur appel au suicide, qui essaie de les précipiter vers la zone de "non retour".
C'est un roman qui donne beaucoup de profondeur aux personnages, on sonde leur âme. On ressent leur douleur, leurs failles mais aussi leur force.
Ce roman m'a donné envie de découvrir d'autres lectures de cette auteure qui a beaucoup de talent.
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Joyce Carol Oates... on aime ou on déteste, mais ses livres ne peuvent laisser indifférent, il ne peut en être autrement.
Nous avons toujours des personnages forts, à la psychologie plus que détaillée... disséquée, fouillée en profondeur ; des histoires qui, souvent, reposent en partie sur des faits réels, et dont le déroulement se trouve bien souvent tout près du bord du gouffre... ici, du bord "des chutes". Tombera ? tombera pas ? ; une écriture au rythme fluctuant... par moment intense, puis ralenti par quelques digressions qui ne font qu'amplifier l'atmosphère pesante.
Bien que ce ne soit pas mon livre préféré de l'auteure (mon n°1, "nous étions les Mulvaney"), je suis persuadée, qu'une fois de plus, c'est une lecture qui restera bien ancrée dans ma mémoire, comme toutes celles que j'ai déjà pu apprécier d'elle.
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Quasiment une lecture sous contrainte pour finir le Challenge Plume Féminine ! Il y a quelques années j'avais adoré Nous étions les Mulvaney et après maints essais pour lire d'autres romans j'ai laissé tomber l'idée, ça n'accrochait pas !

J'admets la prévention dont j'ai fait preuve mais il y a tellement à lire que je refuse de m'asséner des textes qui ne me parlent pas du tout et où du coup je ne comprends pas le sens donné par l'auteure.

Ça aurait pu le faire avec un jeune marié qui se jette dans les Chutes du Niagara le lendemain de ses noces mais dès ce moment-là l'attitude de sa veuve m'a semblé quasi mystique et elle ne m'a tiré aucune sympathie ! La suite n'a pas fait défaut avec quelques moments intéressants malgré tout mais ce fut long, très long, inintéressant et je ne sais toujours pas ce qu'a voulu dire J.C. Oates mais surtout ça ne m'a pas du tout intéressée !

Désolée pour les fans !

Challenge ABC 2021/2022
Challenge PLUME FEMININE 2021
Challenge PAVES 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
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J'ai enfin fini ce bouquin !! Voilà la seule chose qui me vienne en tête en tournant la dernière page. Je n'arrive pas à y voir les qualités que d'autres y voient. Comme quoi, même en littérature, les goûts sont personnels. J'avais bien aimé Daddy Love. Je ne me suis pas rendu au bout de Blonde. Et lui, je le fini avec peine. Je crois que je suis très bien de me dire que le genre Oates n'est pas pour moi. Je m'attendais à aimer, à lire les critiques fort élogieuses, mais cette lecture m'a paru lourde, hermétique, étouffante presque. J'avais peine à y retourner. Mais je peux tout même pas renier que Oates sait écrire par contre ; elle écrit très bien... mais bon, trop lent, trop long, trop lourd pour moi. Aller, c'est décidé, je garde ceux que j'ai encore d'elle dans ma PAL, question de donner une autre chance... en espérant que ce soit une meilleure rencontre la prochaine fois.
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Une légère appréhension en prenant le livre : 725 pages, pourvu que ce ne soit pas trop indigeste.
Et bien non ! Elles se tournent à toute allure sans que jamais la lassitude ou l'ennui ne gagne le lecteur.
ARIAH ! Quel personnage ! Si étrange, entière, tranchée et tranchante, exaspérante et émouvante à la fois. Femme et mère tentaculaire sans concessions.
Et les chutes du Niagara, pesantes, envoutantes, omniprésentes, attirantes !
J'ai été complètement prise par la famille Burnaby, déconnectée du réel pendant toute cette lecture.
C'est mon premier livre de Joyce Carol Oates, et j'ai hâte d'en découvrir d'autres.
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