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Ce court roman se passe dans une petite ville près de Niagara Falls. Tina subit un viol collectif sous les yeux de sa fille de douze ans qui la laissera quasiment pour morte. Elle devra endurer la haine et les quolibets d'une partie de l'opinion publique de cette petite bourgade car, pour eux, si Tina a été violée, c'est qu'elle l'a bien cherché.
Un récit dur, révoltant qui ne laisse pas indifférent de par son thème central : le viol, mais il aborde également l'injustice des défaillances judiciaires, les "inconvénients" de vivre dans une ville où tout le monde se connait et se côtoie. L'écriture de Joyce Carol Oates est incisive, précise à la manière d'un scalpel. Un livre succinct qui va à l'essentiel mais non dépourvu d'émotion. La voix narratrice est à tour à tour donnée à la mère ou à la fille. Une histoire difficile et noire mais qui ne sombre pas dans le scabreux. Voilà tout le talent de l'auteur. Un livre dont je recommande la lecture.
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@viol, une histoire d'amour est ma première lecture de JCO tant adulée par de nombreux lecteurs sur Babelio.

Niagara Falls, 4 juillet 1996, Tina Maguire et sa fille Bethie se font violemment agressées en rentrant par le parc à la suite d'une soirée pour l'Independance Day. Bon je vous passe les détails le titre est assez explicite quoique... Quelle est donc cette histoire d'amour évoquée  ?

Avec ce roman JCO règle ses comptes avec la société américaine.

En premier lieu la justice américaine qui nomme le juge Schripo phallocrate comme pas deux ou l'avocat, brillant mais prêt à tout pour nuire à la réputation de Tina afin de faire acquitter les coupables (Bon  ! C'est son job après tout). L'audience préliminaire m'a rappelé le procès de «  les accusés  » avec Jodie Foster, ou ce ne sont plus les actes horribles qui sont jugés mais la réputation de la victime.

Puis les habitants de Niagara Falls colportant les ragots comme s'il s'agissait de vérités incontestables. Que cherchait-elle en traversant le parc en pleine nuit habillée de cette façon  ?

La presse n'est pas en reste  :

«  VIOL COLLECTIF : LA MERE ET LA FILLE VICTIMES ?
Était un titre autrement captivant que les unes habituelles sur les sites contaminés d'enfouissement de déchets, ou les poursuites engagés par l'Agence de protection de l''environnement contre les usines chimiques et les raffineries de pétrole de la région.  »

Les agresseurs quant à eux paradent en ville au volant de leur voiture passant la nuit devant la maison des victimes en criant «  Tinaaaaa  !  ».

Et les victimes dans tout ça  ! Elles subissent, Tina sombre dans l'alcoolisme et les antidépresseur et Bethel est terrorisée, elle croise même Fritz Haaber, Son Agresseur à la sortie du supermarché.

« Ton treizième anniversaire arriverait brusquement, trop vite, en août, et passerait quasiment inaperçu. Car l'enfance appartenait à avant, maintenant que tu en étais venue à vivre après.  »

Bon présenté comme cela je ne sais pas si cela donne envie de lire ce livre. Sauf que sous ses allures de drame féministe le roman est un bon petit thriller, intelligent, très bien écrit. La narration sous formes de flashes, où la narratrice JCO s'adresse aux victimes, est particulièrement originale et donne du peps au texte.

Malgré toute cette noirceur, cette violence extrême infligée que j'ai ressenties, il y a toujours un espoir, un ange protecteur qui connaît la musique jouée dans les cours de justice, et qui compte bien faire peser la balance du bon côté.

Ce court roman coup de poing m'a beaucoup plu et suffisamment intrigué pour explorer un peu plus son oeuvre.


Challenge Riquiqui
Challenge Multi-défis
Challenge solidaire
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L'histoire débute un 4 juillet, jour de l'Independance Day, à Niagara Falls. L'instant doit être festif, joyeux et amical. Pétards, concerts de klaxons, matchs de base-ball et feux d'artifice. D'ailleurs Tina et sa fille sortent d'une petite fête pour cette occasion. Tina est fatiguée et veut simplement rentrer tranquillement chez elle. Quoi de plus naturel de prendre un raccourci à travers le parc… Cela lui fera gagner quelques minutes, l'air y est si pur et il y fait si bon pour s'y promener.

Le hasard a voulu qu'elle emprunte donc la voie du parc, le hasard a également fait croiser son chemin avec une bande de jeunes défoncés et ivres ; et c'est ainsi que tout bascula. Les jeunes violèrent la mère, sous les yeux de sa fille également brutalisée, avant de les laisser pour morte dans un hangar à bateaux.

Mais Tina doit être trop belle. Elle est un peu trop marginale pour cette société et au procès, toute la ville la condamne. « Cette femme l'a bien cherché » se murmure-t-on dans les salons de thé. Une mère qui s'habille encore comme une adolescente, qui porte des mini-jupes, cela ne peut-être qu'une garce, une pute qui ne mérite que ce qu'elle a eu. Il parait qu'elle était ivre et qu'elle avait fumé quelques substances illicites à la fête, elle a donc du provoquer ces jeunes. Au final, cette pauvre fille a eu juste ce qu'elle méritait et ce qu'elle voulait : se faire baiser par de beaux et jeunes mâles en rut, sinon pourquoi est-ce qu'elle serait passer par ce parc, désert, à minuit passé !

Et si ça se trouve Tina a bu même quelques bières avec eux. Peut-être même qu'elle s'est droguée avec eux. On ne le saura jamais. Voilà ce qui arrive quand on écoute du rock'n roll ! Quand on aguiche les autres, ces jeunes enfants tout émoustillés de tripoter une mère de famille ! Franchement, ce sont eux les victimes qui risquent de voir leur vie basculer à tout jamais s'ils sont condamnés à faire de la prison…

Viol, une histoire d'amour : un roman à classer dans mon Top Five des Joyce Carol Oates !
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Viol, juste quatre petites lettres pour un mot qui claque, qui signe la fin d'un monde, la fin de l'enfance, l'avant et l'après. « Après durerait des années. Tu vis encore ces années. Après durerait le reste de la vie de ta mère. »
Audience, justice, tribunal, accusation, des mots lourds, pesants, savants qui sonnent comme une agression de plus.
Elle l'a cherché, elle leur a fait des avances, elle avait bu et puis, telle mère telle fille.
Une écriture sèche, sans ostentation, qui va droit au but.
« Hé là Sexy, où tu vas ? »
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Comme toujours, avec cet auteur nous suivons des cercles concentriques pour arriver au coeur du récit et de sa pensée. Et Joyce Carol Oates sait appuyer là où ça fait mal. J'attends son Prix Nobel cette année, puisqu'on aura droit à deux!
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L'histoire d'un viol collectif commis dans un hangar par un groupe de jeunes, sous les yeux de la petite fille de la victime cachée dans un coin. le point de vue de la narration est celui de l'enfant qui se tutoie elle-même. Un livre choc qui dit une vérité brute et laide, et qui se lit quasiment d'une traite.
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Etant une grande fan de Joyce Carol Oates, je savais sans surprise que j'allais aimer cette nouvelle, même si ce n'est pas ce que j'ai préféré de l'auteur.
Je préfère ses romans plus longs aux nouvelles car elle y détaille avec beaucoup plus de précisions toute la psychologie des personnages.

Cependant, dans cette nouvelle, les personnages sont comme d'habitude réalistes, sordides pour certains, et l'histoire se lit d'une traite.

Comme souvent avec JCO, l'histoire se déroule à Niagara's fall. Tina Mcguire rentre un fameux soir du 4 juillet avec sa fille Bethie âgée de seulement 12 ans lorsqu'elles se font sauvagement agressées par une bande de jeunes délinquants ; et même violée et laissée pour morte pour la mère.
Comment se reconstruire après cette nuit d'horreur ? Comment le procès va-t-il se dérouler avec un avocat hors pair pour la défense ? Quels ressentis pour les victimes qui passent de victimes à "elles l'avaient bien cherché" ?

Heureusement, Droomor, le policier chargé de l'enquête, s'implique et veille de loin...

Sujet glauque pour une belle nouvelle.

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Dans le cadre du challenge Solidaires, pour cette édition 2022, Joyce Carol Oates est une des auteures sélectionnées. J'avais déjà fait connaissance avec elle avec "Nous étions les Mulvaney", que je n'avais pas réellement aimé. du coup, pour cette seconde tentative, j'ai choisi "Viol, une histoire d'amour", parce que d'une part, il est très court, et que d'autre part, j'avoue avoir été intriguée, séduite par l'oxymore du titre...

Alors déjà, avec le style, j'ai eu du mal. C'est rapide et haché, mais surtout, Joyce Carol Oates s'adresse à la fille de la victime et utilise le futur. Déconcertant. Des romans à la première personne, c'est monnaie courante, et à la troisième davantage encore, mais à la seconde, c'est une grande première pour moi, et je n'ai pas vraiment été emballée par le procédé. "Tu feras ci, tu diras ça" ... Ceci dit, c'est ce qui confère au roman son ambiance assez particulière...

Pour ce qui est du sujet, eh bien c'est l'Amérique dans tout ce qu'elle a de plus haïssable ! La victime montrée du doigt par l'opinion publique et une parodie de justice à vomir... Et le poor lonesome cowboy redresseur de torts qui fait justice lui-même. Mouais.

Du coup, j'ai été mise en porte à faux par rapport au drame, le viol collectif dont Tina a été victime, je n'ai pas pu éprouver la compassion et l'empathie auxquelles ce personnage par ailleurs fort sympathique avait pleinement droit, agacée que j'étais par les effets de style et cette histoire de vendetta. Et pourtant, sincèrement, objectivement, le roman est plutôt bon !

Bon, en conclusion, je ne crois pas que je relirai à l'avenir de bon coeur cette auteure. de mon plein gré sans aucun doute, qui peut résister à l'appel des challenges ?! Mais de bon coeur, ça m'étonnerait fort...
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Joyce Carol Oates est une auteure que j'apprécie particulièrement. Elle écrit avec une sincère sensibilité en montrant les failles de notre société sans en avoir l'air. Certes, les histoires se passent en Amérique, mais au fond, l'être humain est partout le même, à savoir, dans le jugement, dans les aprioris, dans la violence...
Ici c'est le viol qui est abordé, et en Amérique comme en France, on a toujours des bien-pensants pour estimer que "elle l'a cherché", "c'est elle qui les aguichait", "elle était surement droguée"... Bref ! Tout est fait pour écorchée l'image de la victime, qui de ce fait, est comme violée une deuxième fois.
Puis il y a celui qui y croit, celui qui ne supporte pas l'injustice, celui qui veut qu'une vraie justice.
Tout est habilement amené, avec subtilité et sensibilité avec ce style qui caractérise Joyce Carol Oates, cette manière qu'elle amène à la réflexion, à l'indignation.
Lien : https://pasionlivres.blogspo..
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Le 4 juillet, Tina décide de rentrer chez elle avec sa fille en passant par un parc. Terrible erreur. Là-bas, près d'un hangar à bateaux, plusieurs hommes vont les agresser, et changer leurs vies à tout jamais.

Le titre est révoltant, comme toute l'histoire d'ailleurs. C'est voulu et c'est parfaitement maîtrisé du début jusqu'à la fin.
Tina a subi un viol collectif. Toute la petite ville va se liguer contre elle. Elle n'avait qu'à pas les aguicher. de toute façon vous avez vu comment elle s'habille ?
Même devant le juge on voit bien qu'elle n'est pas prise au sérieux. La détresse de sa fille est immense, elle qui a assisté au viol, et qui a pu se cacher pour échapper à cette violence supplémentaire.

C'est très dur à lire, j'ai trouvé le courage de cette mère et sa fille très émouvant. C'est une horrible peinture de la société, dans tout ce qu'elle a de plus malsain : les petites villes où les rumeurs vont bon train, les préjugés, la noirceur de certaines âmes, la vengeance. C'est un court roman, mais vraiment marquant.

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