Un tome triste et douloureux. Il fallait s'y attendre car on sentait que le moment où la vie de Yano allait basculer arrivait à grand pas. Ce retour dans le passé était très bien mené. Il y a une progression très lente de la spirale dans laquelle la mère de Yano se plonge sans qu'il puisse l'éviter. Elle devient paranoïaque et les blessures du passé ressurgissent pour blesser encore plus son fils. Elle le pousse à bout sans s'en rendre compte. Et on finit par voir que Yano a depuis sa naissance l'ombre de son père qui plane autour de lui et qui l'écrase petit à petit. Il finit par craquer malgré tout ses efforts. Ce qu'il a sur le coeur, ses ressentiments envers une mère qui ne le voit que comme la prolongation de son père disparu. Ce déchirement entre la mère et le fils est cruel et douloureux à voir, et je pense que le pire reste le dernier acte de la mère de Yano. Fuir pour ne pas revenir. Yano se retrouve encore une fois avec la mort d'un être aimé sans avoir pu même les choses aux claires. C'est un double abandon, et un retour à la mort de Nana ainsi qu'à la séparation physique avec Nanami.
Yuuki Obata a très bien su faire passer les émotions de cette première moitié de tome. Graphiquement parlant, elle arrive à donner des expressions à ses personnages qui occultent tous les mots. Et c'est déchirant. L'incapacité de ses amis à le sauver, la douleur de notre jeune héros, Nanami qui ne sait rien, la décision de Yano de couper les ponts… Sa « disparition » prend alors tout son sens, et on ne peut que la comprendre. Je n'ai jamais pensé qu'il avait agi par égoïsme, et au vu de tout ce qu'il a vécu jusqu'à maintenant, il n'est pas difficile d'imaginer sa souffrance. Couper les ponts, c'est couper les liens et donc la souffrance en quelque sorte.
Pour le coup, la seconde moitié du tome paraît étrange et un peu déplacée. Nous sommes de retour dans le présent où Nana et
Takeuchi poursuivent leur relation malgré le vide laissé par Yano qui les hante toujours. Pourtant, on ne peut s'empêcher de vouloir les voir heureux. La présence d'Aki, parmi eux, est aussi très agréable. J'aime beaucoup ce personnage, et je suis contente qu'elle puisse interagir avec ceux qui ont tant compté pour Yano.
Yuuki Obata nous laisse encore une fois avec une fin qui nous laisse présager quelques chamboulements, mais on commence à avoir l'habitude maintenant. Espérons juste qu'on ne retombe pas dans un certain schéma…