Helter-Skelter

Lili a un visage et un corps parfait. Derrière ce dernier se cache une réalité sordide. Il n'est que le fruit de la chirurgie esthétique. Lili est refaite de la tête aux pieds et est maintenant totalement dépendante des médicaments et des opérations sous peine de devenir un "monstre".

Ce livre est une parfaite dénonciation de la société qui érige les femmes-mannequins au rang le plus haut, où le diktat de la beauté est de mise, et où les rondeurs sont à proscrire.

Néanmoins, le personnage de Lili est impressionnant de rancune. Elle en veut au monde entier et se venge principalement sur sa manager en lui faisant faire tout et n'importe quoi... et surtout n'importe quoi. Lili se sent obligé de rabaisser les autres pour se sentir bien dans ce corps qui n'est plus le sien depuis dès années. Mais cela la rend si détestable. le personnage du procureur m'a paru presque inutile. La nouvelle mannequin de l'agence n'a pas de rôle très pertinent non plus. Tous ces personnages sont là pour faire exister les problèmes existentiels de Lili. Cela m'a posé problème.

Malgré tout, le thème était plaisant et l'histoire prend à la fin une tournure intéressante. Conseil de lectrice : lisez-le d'une traite sinon vous risquez de ne pas vous y retrouver en reprenant le livre ou pire encore, de vous ennuyer.

C'est difficile d'écrire cette chronique tant cette oeuvre est atypique et compliquée à transmettre aux autres sans qu'ils l'aient lue. Helter Skelter est un one-shot dense, en pente inéluctable dans les tréfonds des émotions humaines. Il n'y a pas beaucoup de lumière dans ce titre, peu d'espoirs, mais beaucoup d'humanité. L'humanité sous son jour crasse, égoïste, manipulateur, sadique et pervers. Helter Skelter met en lumière la consommation de l'image de l'humain(e) parfaite, la consommation des idoles/stars, la façon dont les médias et la société s'en accaparent pour vendre des idéaux et déformer le corps, l'esprit.
C'est un titre qui retourne la tête, qui nous fait compatir à des êtres pervertis et déperdus. La compassion passe d'un personnage à un autre au fil des coups bas et des trahisons. Je n'ai aimé vraiment aucun personnage, mais difficile de les détester aussi… Helter Skelter secoue, autant ses personnages que ses lecteurs. À la fin, j'étais un peu sonnée, je ne savais plus quoi penser, je ne savais pas si je devais être soulagée ou frustrée. Vraiment, c'est une expérience singulière et pas forcément agréable. Pour autant, je pense que c'est à tester rien que pour la façon dont les personnages sont traités sans pitié et pour les thématiques assez peu exploitées de façon générale.
Petite note de fin pour le graphisme. C'est mon premier Kyôko Okazaki mais j'avais déjà vu des planches, alors j'étais prête à me faire à son style. Car K. Okazaki a une patte graphique bien à elle, aussi singulière et dérangeante que le ton de l'histoire. Si vous êtes un peu rebutés par le style, je vous assure qu'on s'y fait pourtant sans trop d'obstacles !

Apostrophée par la couverture aguicheuse de "Helter - Skelter", j'ai entamé la lecture de ce manga réalisé par Kyôko Okazaki, sans beaucoup d'attentes - même si la biographie de l'auteure a titillé ma curiosité.

Au final, ce portrait un peu cru qu'une mannequin sur le déclin aborde effectivement des thèmes intéressants : le diktat de la Beauté, les dérives de la chirurgie esthétique, etc. mais ni les dialogues, ni les graphismes ne m'ont convaincue.

Par contre, ça m'a remis de (re)découvrir une chanson des Beatles que je poste ici - au cas où : https://www.youtube.com/watch?v=kLWSQRNnGY8