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EAN : 9782505075769
720 pages
Kana (24/08/2018)
4.04/5   14 notes
Résumé :
Le fleuve Shinano est le fleuve le plus long du Japon. Les conditions de vie dans la région du bassin de ce fleuve ont toujours été difficiles : longs hivers enneigés, maigres récoltes... rien n'épargne les habitants. Même si la modernisation entreprise par l'État japonais depuis 1868 a développé les manufactures de tissage, les jeunes filles sont les premières victimes des difficultés économiques de la région. Et avec la crise des années 1930, elles ont le choix en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Plus sauvage et viscéralement lié à la nature dès le départ via son titre, le fleuve Shinano est un bijou de 700 pages. Une oeuvre sombre et d'une violence morale assez forte malgré les tours de passe-passe visuels pour la cacher derrière des traits esquissés et des noirs et blancs faussement chastes. Kamimura démontre la maîtrise de son art graphique tout en suggestion (malgré deux ou trois sexes masculins censurés) : les scènes de sexe, souvent à peine dessinées, n'en prennent pas moins tout leur sens face à une nature qui semble exprimer les émotions que les hommes et femmes gardent pour eux. Véritable chef d'oeuvre, le fleuve Shinano m'a rappelé Ayako de Tezuka dans la dénonciation du destin familial, malédiction héréditaire, que notre protagoniste n'essaie toutefois pas de fuir comme l'héroïne de Tezuka. Au contraire, dès sa prise de conscience de la tare présente dans son sang, Yukie s'interroge puis perpétue la "tradition". Refusant d'être une victime, Yukie agit de façon irraisonnée et peut-être immature, mais elle déploie toute son énergie à vivre. Et je crois que c'est l'une des idées que le mangaka aurait souhaité qu'on retienne.
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Le Fleuve Shinano est un seinen manga réalisé par Kazuo KAMIMURA (Lady Snowblood, Une femme de Shôwa, le Club des divorcés) Hideo OKAZAKI. Au Japon, l'oeuvre fut publiée pour la première fois en 1970. En France, une première édition en 3 tomes parut en 2008, avant une réédition en une intégrale de 18€, en août dernier, dans la collection Sensei des éditions Kana. Honte à moi, mais cette oeuvre est ma première lecture de KAMIMURA, un maître mangaka respecté depuis 10972 avec son Lorsque nous vivions ensemble. Si l'envie de lire Lady Snowblood a toujours été présente en moi, je n'ai jamais franchi le pas. Il faudrait d'ailleurs que je le fasse puisque les éditions KANA ont réédité cette histoire en une intégrale également. le récit se déroule en 1930, où les mangakas nous invites à suivre la vie de Yukie dès son plus jeune âge en pleine campagne. Son père étant un riche commerçant, Yukie possède un statut de “privilégié”, ce qui au contraire de l'idée qu'on peut en avoir ne lui rendra pas forcément service tout au long de son existence. le contexte difficile de l'époque, entre deux-guerre, impose directement un ton dramatique surtout en le plaçant sur les rives du fleuve Shinano sujet à des inondations fréquentes, se révélant fatales pour ses habitants. le coeur du récit se situe dans les histoires d'amour troublantes de notre héroïne au caractère souvent contraire à ce que la norme de la société de l'époque attend des personnes, notamment d'une femme. C'est ainsi que nous la voyons évoluer dans des histoires libertines et passionnelles dès son adolescence. Elle entretiendra, par exemple, un relation charnelle et interdite avec un de ses professeurs de pensionnat.

Chaque amour qui rythme l'existence de Yukie se veut passionné, trop même, jusqu'à la conduire à l'abandon de sa personne pour se dédier corps et âme à celui qu'elle aime. Nul besoin de dire que chacune de ses histoires se finit mal. Mais il serait injuste de ne jeter la pierre qu'à cette jeune femme puisque dans une relation on est en général deux. Corrompue par des adultes censés avoir une morale plus proche de ce que dicte la loi, KAMIMURA, ne se gêne pas pour pointer les vices de chacun de ses hommes. La narration est agréable et très poétique, avec une grande part de mélancolie sans faire dans l'excessif inutile. La notion de drame passe par le portrait que les auteurs dressent de ce Japon de l'époque, à travers la lente chute d'une femme n'écoutant que les sentiments qui l'animent quitte à choquer la bienséance. À noter que certains passages seront parfois rudes puisqu'il y est question de viol, de scènes à caractère sexuelle (vous vous en doutiez vu ce que j'en ai dit…), de dépression et aussi de suicide. de ce fait, ce manga de plus de 700 pages se doit d'être lu en étant averti avant. le dessin est sobre mais beau, avec une touche de sensualité ici et là qui vient ravir nos yeux. le trait est exécuté avec précision et finesse, rendant justice au scénario. La mise en scène se tient avec une poésie, et nous offre des moments forts. L'édition intégrale par Kana est magnifique, et ne souffre d'aucun défaut. En conclusion, le Fleuve Shinano est une histoire audacieuse et troublante, avec une approche artistique d'un drame social et relationnel mené par les mains de Kazuo KAMIMURA et Hideo OKAZAKI impressionnants d'intelligence. Une oeuvre éclatante de modernité malgré ces 50 ans d'âge.
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Je suis un peu embêtée pour parler de ce titre. Je m'attendais à avoir un énorme coup de coeur pour lui et ça n'a pas été le cas même si je lui reconnais tout plein de qualités.Avec ce titre patrimonial, je découvre non seulement le trait de Kazuo Kamimura mais aussi un nouveau pan des mangas de la mouvance gekiga. de ce point de vue, c'est une vraie réussite, j'ai appris plein de choses et surtout j'ai adoré la performance graphique. Malgré des visages pas toujours réussis selon moi, il y a une grande maîtrise graphique de la part de Kazuo Kamimura qui transfère une vraie force à son titre. La composition des planches, le choix des points de vue et les émotions qui en ressortent sont de toutes beauté. C'est très poétique et on sent que les métaphores sont choisies avec soin. Cela rend l'histoire d'autant plus forte.L'histoire, justement, c'est là que le bas blesse pour moi. J'ai trouvé celle-ci beaucoup trop théâtrale et dramatique pour moi. Tout est surjoué, tout est dans l'extrême et j'ai vraiment du mal avec ça. J'entendais presque ces vieilles chansons japonaises hyper tristes dans mes oreilles en lisant cette histoire, c'est dire. Je peux comprendre que cela plaise à certains mais ce n'est pas mon cas. Il n'arrive que des drames à Yukié, c'est une accumulation et parfois même une surenchère, la pauvre. Pourtant, son histoire  peut aussi se révéler très intéressante par certains côtés. On apprend comment on vivait dans cette région, les ravages de la crise économique, les mesures que certaines familles en sont venues à prendre etc. Ça permet de voir une nouvelle facette du Japon des années 30 et de ses habitants que je ne connaissais pas, ce qui m'a donné très envie d'en apprendre plus sur l'histoire intérieure de ce pays.Pour finir comme parfois au théâtre, j'ai eu la sensation de voir des scènes juxtaposées qui manquent du liant qu'apporte normalement la narration des romans qu'on retrouve aussi dans les mangas plus modernes. Cela ne m'a tout de même pas enlevé l'envie de découvrir d'autres titres de Kazuo Kamimura pour affiner mon avis, mais ce ne sera pas pour de suite, j'ai eu ma dose de drame ^^.
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(MC976) Long manga de près de 700 pages mais qui se lit très bien et relativement rapidement. le graphisme est superbe et ce, dès les premières pages. On suit les aventures amoureuses de Yukié à la recherche d'elle-même à travers des questionnements sur son passé et notamment sur la vie dissolue de sa mère. Pour moi, c'est non pour le concours car trop long et beaucoup de scènes érotiques pour les élèves.
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J'ai terminé ce livre il y a quelques jours et je suis toujours aussi dubitative. Je ne peux pas nier la poésie de cet ouvrage dans la première relation de la jeune fille. Mais, je ne peux pas non plus faire l'impasse sur l'omniprésence des tribulations sexuelles malsaines de ce même personnage. J'aurais peut-être été plus touchée avec un développement moins tapageur.
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critiques presse (1)
BDZoom
24 septembre 2018
Presque cinquante ans après sa publication, « Le Fleuve Shinano » reste une œuvre moderne à la fois dans son graphisme, mais également dans son traitement narratif. Si vous ne l’avez pas encore fait, laissez-vous porter par le tumulte du fleuve Shinano en suivant le destin de Yukié. Cette nouvelle édition étant clairement à la hauteur des attentes des lecteurs.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'eau est une chose singulière. Sa contemplation vous soulage spontanément le coeur, éteint le feu des passions amoureuses ainsi que la joie, la tristesse, parfois même le désespoir.
p. 406
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Plus l'image est vide, plus elle est belle.
Kazuo Kamimura, 1973
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