Ce récit est un récit en trompe l'oeil ou l'histoire se cache derrière les mots mais quels mots!
Cette lecture se déroule comme si l'on "regardait" un film en audiovision, la description ne pourra jamais suivre le rythme de l'action, surtout que lorsque cette description se fait poésie et prend le temps de faire certains arrêts sur image. Amateur d'action, passez votre chemin, elle est ici reléguée au second plan et sert simplement d'excuse à l'écriture, les rôles sont ainsi inversés. N'en déplaise à ces dernier, ce livre reste malgré tout un bijou, une pièce d'orfèvrerie qu'il faut prendre le temps de contempler dans son écrin. Comme le dit Espai dans sa critique du premier tome, je ne suis pas sur d'avoir tout compris et j'ajouterais même que je suis certain de ne pas avoir tout compris tant il faut prendre le temps pour apprécier mais notre patience est payée de retour par la beauté des mots, par le dépaysement qu'ils nous procurent dans la forme et dans le fond.
Les Lettres de la Loi et l'Esprit de la Loi sont de connivence mais présentent également une altérité. Et si défendre l'usage de la magie demandait de malgré tout connaitre la Loi qui la régit? Et si la Loi n'était pas simplement le meilleur facteur de destruction de la magie?
Autant de question qui ne trouveront vraisemblablement jamais réponses, pour notre grand malheur!
A lire et à savourer simplement pour le plaisir champêtre d'une balade incogrue dans la langue française.
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Fira rejeta sa lime dans un coin. À quarante-deux ans, elle était une vraie belle femme ; en tout cas c'est ce qu'il te semblait, à toi, une fille de vingt ans. Tu aurais payé cher pour avoir son habileté à se comporter, à se tenir, à utiliser des cosmétiques et à porter des toilettes chères.
En fait, tu payais déjà.
Cher.
Sauf que tu n'avais pas encore compris à quel point c'était onéreux. Devenir PRESQUE comme Fira la Cocotte, et comprendre, voyant le ravissement d'autrui, que le gouffre de ce PRESQUE est insurmontable...
Comprends-moi, Drouts, tête sotte : si le maître est toujours meilleur que son élève, alors c'est la fin. La mort !