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Patrice Lajoye (Traducteur)Viktoriya Lajoye (Traducteur)
EAN : 9782251453934
174 pages
Les Belles Lettres (13/01/2023)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Célèbres écrivains ukrainiens russophones, Oleg Ladyjenski et Dmitri Gromov sont les co-auteurs de nombreux romans publiés sous le pseudonyme de Henry Lion Oldie.
S’ils œuvrent ordinairement dans le domaine de la fantasy et de l’imaginaire, c’est la réalité de l’agression russe en Ukraine et sa brutalité qu’ils décrivent dans ce journal d’invasion.

Les romanciers vivent à Kharkiv, importante cité située à l’est du pays, ex-capitale de la Répub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est le journal des premières semaines de guerre en Ukraine tenu par Dmitri et par Oleg, co-auteurs de romans de fantasy sous le nom d' Henry Lion Oldie. C'est du quotidien, pour des raisons matérielles partiellement écrit sur leurs smartphones. Ils l'ont mis en ligne sur leur site puis en ont fait un livre vendu au profit de dix équipes de bénévoles humanitaires (en plus de leurs autres livres). Ils ont arrêté ce journal à la mi-avril, ne voyant plus l'utilité pour un lecteur. C'est vrai qu'a priori tant d'un point de vue littéraire qu'informatif, l'intérêt est faible. A priori … Nos deux écrivains habitent tous deux Kharkov, dans le même immeuble. Ils ont le même âge. Les premières pages de leur journal sont sur le même ton, leur vécu, leur ressenti et leurs inquiétudes sont similaires. Tout juste peut-on noter que Dmitri est plus prolixe et qu'Oleg est un poète (ce que j'ignorais). Ensuite, à deux jours d'intervalle ils prennent la route et deviennent des réfugiés. le journal de Dmitri et celui d'Oleg changent alors de ton. Ce n'est que vers la fin que j'ai commencé à y trouver une explication, ou plutôt un début d'explication. Je m'avance peut-être beaucoup, je ne connais pas le caractère de Dmitri ni celui d'Oleg, alors que le tempérament personnel joue certainement un rôle majeur. Je sais juste que l'un a une formation scientifique, et l'autre, le poète bien sûr, est un littéraire. Dmitri, réfugié à Lvov, avec son fils et sa belle-fille (sa femme, avec son beau-père malade, est réfugiée en Europe), s'active beaucoup pour coordonner du bénévolat pour aider les habitants restés à Kharkov ainsi que les réfugiés. Oleg me semble beaucoup plus abattu, dégouté des hommes, presque plus soucieux des animaux auxquels il consacre toute son empathie. D'abord, visiblement, ils n'ont pas vécu la même chose en ligne. Oleg a eu affaire à plus de trolls. Et pourtant, au début, c'est lui qu'un russe de Belgorod, ami et lecteur, habitant tout près de l'aéroport militaire, appelait à chaque fois qu'il voyait un bombardier s'envoler en direction de Kharkov, pour qu'il puisse se mettre à l'abri quelques instants avant que les sirènes ne retentissent. Ensuite, réfugié, Oleg est plus loin des siens, hormis sa femme, et la belle-famille de sa fille est restée sur place. Et puis, et je crois que c'est l'essentiel, il y a ce leit-motiv, cette très belle chanson composée par son père un peu avant d'émigrer aux USA en 1990, dont chaque strophe s'achève par « Tout cela, tout cela, tout cela est une maison,
La maison,
Que je ne voulais pas quitter... » et dont la dernière strophe se termine par « Tout cela, tout cela, tout cela est une maison,
La maison,
Qu'on ne peut pas fuir... » Il faut dire que le titre en russe n'est pas Invasion, mais «La maison que je ...»
Cet écart qui s'est creusé entre leurs ressentis, leurs façons de réagir, m'interpelle. Je rassure les lecteurs d'avance, ils vont bien tous les deux (autant qu'ils le peuvent) et ont même recommencé à écrire ensemble. Ce livre est un beau témoignage de la solidarité des Ukrainiens entre eux, unis comme jamais, hélas à cause de cette guerre !
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Oleg Ladyjenski et Dmitri Gromov sont deux écrivains ukrainiens russophones et contemporains qui ont l'habitude de travailler ensemble. En effet, ils publient régulièrement, sous le pseudonyme d'Henry Lion Oldie, des ouvrages fantastiques qui jouissent d'un succès certain dans le monde russophone. Cette écriture à deux est relativement fréquente dans cette littérature de l'Europe de l'Est.

Ils habitent Kharkiv, en Ukraine, dans le même immeuble. Et puis, le 24 février 2022, l'armée russe pénètre en territoire ukrainien. Les bombes tombent sur Kharkiv.

Nos deux écrivains vont nous raconter, sous forme d'un journal, ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient, ce dont ils sont témoins. Chaque jour, chacun d'eux raconte un ou deux évènements de son quotidien en quelques lignes, quelques paragraphes, selon ce qui le touche. Oleg y ajoute régulièrement quelques lignes poétiques.

Ces écrits sont très poignants. Les textes sont courts : pas de longues descriptions, les auteurs vont à l'essentiel et ils se complètent. Ils se protègent, survivent, s'enfuient, deviennent des réfugiés dans leur propre pays. Et puis, dès qu'ils sont un peu à l'abri, ils aident comme ils peuvent.

Ces textes se lisent très facilement et sont vraiment éclairants sur ce qu'ont vécu des Ukrainiens en 2022.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le lendemain matin, nous avons fait les magasins et acheté le nécessaire : ici, à Lviv, presque toutes les boutiques sont ouvertes et il n'y a pas de queue. C'en est même inhabituel. Et il y a du pain ! De plusieurs sortes, d'ailleurs, et délicieux. Je n'aurais jamais pensé que je me réjouirais et m'étonnerais de la disponibilité du pain dans un magasin.
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L'épée ne se repose pas,
Elle mord, elle frappe,
Cette bête violente.
Je marche, le sac au dos,
La guerre est sur mes pas.
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