J'aime beaucoup cette histoire à contre-courant de ce qui se fait le plus fréquemment dans les histoires pour enfants.
En effet, ici, Hector, un jeune chiot de race plein de bon vouloir arrive dans une ferme où deux gros vieux corniauds tiennent les rênes depuis de nombreuses années.
Le nouveau venu se montre d'abord très désireux de satisfaire ses maîtres, mais les deux oisifs acariâtres ne l'entendent pas de cette oreille car si le petit se montre trop bon élève, leur fainéantise et leur inaptitude n'en sera que plus criante.
Il faut donc à tout prix contrecarrer les perspectives de bonne éducation de ce gêneur et en faire, si possible un allié plutôt qu'un moyen de comparaison.
C'est ainsi que Sissi et Pablo vont s'ingénier à ne lui faire prendre que de mauvaises habitudes qui vont faire chuter Hector dans l'estime des fermiers...
C'est vraiment drôle et, sous une apparente légèreté, bien plus riche qu'il n'y paraît si l'on feuillète l'album d'un regard distrait.
Je ne suis pas forcément ultra thuriféraire quant aux dessins, mais ils ont le mérite d'être assez différent de ce qui se fait de nos jours et apportent un brin de diversité dans le paysage très numérisé de l'illustration...
Donc, je vous le conseille bien volontiers sans toutefois vous demander de suivre cet avis comme un chien obéissant, car celui-ci pourrait bien, dans le fond, ne pas valoir grand-chose.
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Sissi et Pablo se chargèrent alors d'apprendre à Hector des choses plus importantes à leurs yeux : mordiller les pantoufles du fermier par exemple, déterrer des arbustes ou chiper — ni vu ni connu — une saucisse dans la cuisine, ou encore pourchasser un chat dans toute la maison. Hector était un très bon élève, sauf pour ce qui était de la chasse au chat ; Attila, le chaton gris, lui donna un tel coup de griffe sur le museau qu'Hector préféra ne plus s'en approcher.
« Ce cabot est vraiment stupide, dit le fermier, voilà qu'il a peur du chat à présent ! »
Hector était triste. « Je crois que le fermier ne m'aime plus... dit-il. Il me gronde sans arrêt et il m'a même traité de stupide cabot ! »
« Ne t'en fais pas, dit Sissi, essaie plutôt de lui faire plaisir. Apporte-lui quelque chose... une poule, par exemple ! »
« Tu crois qu'il sera content ? » demanda Hector.
« Bien sûr ! Ça lui plaira d'avoir un chien de chasse », ajouta Pablo.