Après mon commentaire de "Et l'acier fut trempé", roman autobiographique où Nicola Ostrovski (1904-1936) [à ne pas confondre avec l'écrivain
Alexandre Ostrovski (1823-1886)], meurt jeune, atteint de sclérose en plaque, paralysé et aveugle, et se met en scène sous le nom de Pavel Kortchaguine, voici un roman de 1936 qui relate aussi les luttes contre les Polonais, mais pas en 1919, en 1918. Après le départ des Allemands, les aristocrates polonais, arrogants et arbitraires comme le comte Moguelnitski, alliés évidemment à l'Eglise et aux riches bourgeois, dépeints de manière tout aussi caricaturale, se préparent à résister au petit peuple idéalisé, c'est à dire aux bolcheviques, mais le chateau sera pris d'assaut. C'est le même schéma sans nuances que "Et l'acier fut trempé", presque un copier-collé. Les caractères sont simples. Il y a les bons et les mauvais, les héros positifs et les ennemis de classe-repoussoirs. C'est le genre de livre fort naïf, mais le "réalisme socialiste" fait partie de l'histoire de la littérature, et il est donc utile d'en avoir une idée. Il y a quelques scènes spectaculairement bien écrites, comme le combat solitaire d'un ouvrier dans la chaufferie d'une usine encerclée et des descriptions de la nature.