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EAN : 9782752905901
108 pages
Phébus (18/08/2011)
3.12/5   13 notes
Résumé :

Lindsay a quarante ans. Sa vie s’est arrêtée le jour où Whit, son mari, brillant écrivain buveur et bagarreur aujourd’hui décédé, l’a quittée pour une autre. Sous prétexte d’aller rendre visite à ses parents dans l’Est, elle entame un périple en train qui la conduit du nord de la Californie à New York en passant par l’Idaho, le Montana et surtout le Wyoming, dernier ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Lindsay, divorcée, la quarantaine. Whit, brillant écrivain mais piètre mari, l'a abandonné il y a quelques années pour une autre femme dont elle ignore tout jusqu'à son nom. Il est décédé, maintenant. Et la vie de Lindsay est toujours au point mort. Trouver un prétexte, rendre visite à ses parents qui habitent la côte Est, New-York. Trop rapide de prendre l'avion, même à la fin des années 50. le train s'impose. Plusieurs trains même. de belles locomotives à vapeur encore rutilante et les paysages qui défilent.

L'Idaho, le Montana, le Wyoming… et puis… quelques minutes d'arrêt. Une tempête de neige, un blizzard à cacher la grandeur des Bighorns. Des rencontres dans le train, autour d'un café ou mieux d'un whisky qui brûle la gorge mais qui enivre de sa chaleur provocante comme une douce sensation de mystère. le train n'ira pas plus loin. Attendre que la tempête se calme, que la voie soit déneigée, que la fièvre tombe. Fièvre des grands espaces, fièvre humide d'une peur indicible.

La femme de Whit, petite-fille de Menno, veuve maintenant, sur le quai vide de monde, entouré du silence profond de la neige. Je suis la lente transformation de Lindsay. Elle avance au rythme de ces vieux tchou-tchou de métal brillant, de charbon ardent. Elle regarde défiler le paysage, ces grandes plaines presque vides de sens, je la regarde procéder à son introspection. Elle avance dans sa vie, là où le train s'arrête. Intempéries salutaires, whisky chaleureux.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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« Je crois qu'il faut avoir perdu quelque chose pour en connaître la valeur »

Si vous avez envie de voyager dans le Wyoming, Lindsay vous fera sans doute une place à l'arrière de sa vieille Nash des années 50. Si vous êtes chanceux, vous occuperez le siège juste à côté, mais gardez-vous de lui parler, elle entreprend un voyage intérieur. Terminus Redding, Californie, où elle montera à bord du Cascade, un train à haute vitesse qui filera à travers les paysages de l'Ouest « barbouillés » de couleurs, entre Seattle, l'Idaho, le Montana – juste le temps d'apercevoir un troupeau de bisons qui broutent goulûment dans les grandes étendues de terres arides - et Gatchell, un trou perdu du Wyoming profond.

Lindsay est retourné vers ce village où Witt, son ex-mari, a vécu avec une autre en laissant tout tomber. Elle avait besoin de donner un sens à cette rupture en faisant revivre leur histoire. du jour au lendemain, il avait disparu, même au boulot on le cherchait. Il faut dire qu'il en buvait un coup le Witt dans les dernières semaines, à croire qu'il distillait sa peine dans l'alcool. Quand il revenait de la cabane où il avait écrit quelques lignes destinées à un roman qui ne verrait jamais le jour, il s'enfilait plusieurs rasades de whisky. Il y a fort à parier qu'il s'agissait d'un Wyoming Whiskey. Ou d'un McCarthy's Oregon, de toute façon, une fois qu'il s'en serait versé quelques-uns dans le gosier il ne ferait même plus la différence. Tiens, ça me rappelle une histoire de whisky, mais j'y viendrai plus tard...

Les rails défilent et Lindsay poursuit sa quête. Entre ses doigts les années se sont faufilées, sablier fuyant laissant sur son passage quelques grains de souvenirs, mais sans plus. À peine le temps d'en retenir l'essentiel. Sur le siège face à elle, un homme est plongé dans la lecture de « Voyage de nuit ». À son contact, les émotions se dénoueront et ses sens prendront vie. Il lui offrira un verre, un doigt de whisky (voilà, je l'adore celle-là...). « Un doigt d'abord », pour un voyage « first class » c'est réussi! Au deuxième verre ils feront l'amour. Quelques minutes volées au temps et aux pensées qui affluent en elle dans un tourbillon sans fin. Retour à la réalité. Flash back : amertume, colère, tristesse... Qu'était-il arrivé à Witt? Pourquoi ce trou perdu de Gatchell? À quoi pouvait bien ressembler cette Alex? Et que s'attend-t-elle à trouver là-bas?

Par la fenêtre, Lindsay jette un regard au loin. Il se heurte au rideau de blizzard (fu.. le blizzard!). le temps s'est figé, ils devront s'arrêter. Terminus...

...mais le voyage commence à peine...

Une très belle plume que celle de Roy Parvin, portée par des émotions diverses qui nous happent en même temps qu'elles nous plongent tête première dans le voyage intérieur de ses personnages. Il aborde avec délicatesse le deuil, la tristesse, les souvenirs et la solitude. Les paysages sont rendus avec justesse, on les voit, les imagine, on les touche du bout des doigts et les effleure du regard. Ils nous donneraient envie de se fondre à ce décor de neige et d'étendues sauvages, là-même où un Bison sirote un whisky en attendant le prochain train... Merci Bison! ;-)

Fuck le blizzard! :P

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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La Petite-Fille de Menno, tirée du recueil « La Forêt sous la Neige », a été adaptée au cinéma par Claude Miller sous le titre « Voyez comme ils dansent ». Dans cette longue nouvelle on suit la trajectoire de Lindsay, 40 ans, dévastée depuis que son mari aujourd'hui décédé l'a quittée pour une autre. Profitant d'un long voyage en train à travers les États-Unis pour aller rendre visite à ses parents, Lindsay va s'arrêter au coeur du Wyoming, dans la bourgade où vécurent son ancien époux et sa nouvelle compagne. Une tempête de neige bloquant le train pendant plusieurs jours sera l'occasion pour elle de rencontrer sa « rivale ».


Le long trajet ferroviaire qui l'attend va permettre à Lindsay de faire le point. Revisiter son mariage chaotique, repenser à Whit, un mari buveur et violent, écrivain de talent qui l'abandonna du jour au lendemain pour une autre et finit par se suicider. le voyage ne se fait pas que sur les rails, il touche à l'intime, est empreint de tristesse et de nostalgie. Mais il sera aussi le déclencheur d'un début de métamorphose, d'une prise de conscience libératrice. « Elle se souviendrait toujours de ce moment où la vie s'est remise debout pour reprendre sa marche en avant. »


Très beau texte, très beau portrait de femme, très beau voyage intérieur tout en pudeur et en retenu. Et puis les descriptions des grands espaces traversés par le train et des éléments naturels déchaînés pendant la tempête sont tout simplement somptueuses.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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A quarante ans, Lindsay estime que sa vie s'est arrêtée le jour où son mari Whit, romancier alcoolique et parfois violent, l'a quittée pour une autre femme. Mais le jour où il est mort, elle l'a perdu une deuxième fois et a du mal à s'en remettre. Ce voyage en train qui doit la mener de sa Californie d'adoption dans son Est natal, en passant par l'Idaho, le Montana et le Wyoming sera l'occasion pour Lindsay de revenir sur sa vie. Mais surtout de passer par Gatchell où son mari s'était installé avec sa nouvelle compagne, une ville perdue au fin fond du Wyoming, ce qui ne lui ressemblait pas. Découvrir cet endroit, ne serait-ce qu'au travers des vitres d'un wagon, lui apportera peut-être les réponses aux questions qu'elle se pose depuis si longtemps …

Roy Parvin est l'auteur de deux recueils de nouvelles. La Petite-Fille de Menno est tiré de la Forêt sous la Neige, publié également chez Phébus. Elle a été adaptée pour le cinéma par Claude Miller sous le titre Voyez comme ils dansent.

Au cours de son voyage, Lindsay se remémore son mariage avec Whit, écrivain ombrageux avec qui elle partage la passion de l'écriture et la vie d'artiste. A tel point qu'ils passent beaucoup de temps dans les bars et que le romancier, qui aime épater la galerie, sait aussi se montrer parfois violent, même avec sa femme. Les souvenirs douloureux refont surface, comme le jour où il est parti, lui laissant rien qu'un mot pour l'informer qu'il la quittait pour une femme rencontrée à un congrès. Et puis, cette mort inattendue qui lui a donné l'impression de le perdre encore. Mais ce périple est aussi l'occasion de revenir sur son enfance alors qu'elle s'en va retrouver ses parents dans l'est. Des parents qui n'ont pas été aimants eux non plus.

Mais surtout, ce récit nous fait plonger dans les grands paysages sauvages américains comme seuls quelques romanciers savent le faire. Au fur et à mesure que le train quitte la Californie pour s'enfoncer dans les Etats plus sauvages du Montana et du Wyoning, la nature reprend ses droits. le temps change de visage et alors que l'automne n'en est qu'à ses balbutiements, l'hiver décide de faire une première offensive, qui ralentira le train et donnera l'occasion à Lindsay de se perdre dans ses songes.

Roy Parvin possède une écriture magnifique pour décrire les paysages et une puissante force évocatrice qui nous entraîne dans le sillage de cette femme en quête d'un nouveau souffle. J'aurais aimé, comme à chaque fois avec les nouvelles, que le texte soit plus long et le contenu plus développé. N'empêche, un beau récit et un auteur à découvrir même si la brièveté m'a un peu laissée sur ma faim.
Lien : http://www.chaplum.com/la-pe..
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Il y a des livres dont on pourrait tourner les pages indéfiniment, qu'importe l'histoire qu'ils racontent. Juste pour l'écriture qui emporte loin, très loin. Les mots réussissent à vous faire sentir l'odeur métallique du train, à visualiser les plaines enneigées, à vous faire frissonner jusqu'à ce que vous mettiez une couverture sur vos pieds. Oui, qu'importe l'histoire, l'écriture transcende le récit, vous êtes sous son charme.

Avec La petite-fille de Menno, Roy Parvin a réussi ce tour de force. Embarquer le lecteur rien qu'avec les mots. Ne vous fiez pas à la couverture banale et désuète, cette nouvelle issue du recueil La forêt sous la neige est une petite perle littéraire au charme suranné. Une parenthèse suspendue où les règles du temps sont différentes, un carnet de voyage empli d'impressions.

Il arrive parfois, avec les nouvelles, que l'on reste un peu sur sa faim, que l'on en demande davantage. Oui, c'est le cas aussi ici. Si j'ai été touchée par l'histoire de ces deux femmes qui, malgré les apparences, n'ont pas aimé le même homme, c'est véritablement les descriptions lyriques de Roy Parvin qui m'ont transportée. Une écriture portée par une telle sensibilité que je regrette de ne pas pouvoir me tourner vers d'autres titres de l'auteur.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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critiques presse (1)
Telerama
21 septembre 2011
Ce texte court est un superbe carnet de voyage et une réflexion aiguisée sur le couple, l'amour et la liberté.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle se demandait si elle avait jamais admiré plus beau spectacle que ce ballet et ce déluge de flocons, étoiles décochées vers un ciel d’encre. Elle n’était pas femme à s’émerveiller du labeur des hommes et des machines, mais le tableau du train qui fendait la neige avait quelque chose d’exaltant. 
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Elle entendit un sifflement et aperçut dans le lointain un train de marchandises qui fonçait dans la nuit, chapelet presque interminable de wagons frigorifiques, de wagon-tombereaux et de wagons-trémis, semblables aux breloques d’un bracelet.
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- Je vous conseille un whisky à l’eau avec des glaçons, dit-il. Rien de tel quand on est dans un train.

Lindsay éprouvait la morsure de l’alcool au fond de la gorge, sensation pas du tout déplaisante. Ils restèrent ainsi à siroter leur verre tandis que le train filait à travers la prairie noyée dans les ténèbres.
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Elle croisa les bras sur sa poitrine, par pudeur, puis décida de les abaisser parce qu’il lui plaisait de voir le regard d’Atlee parcourir son corps.
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Le ciel charriait les dernières lueurs d'une pleine lune décroissante. La terre semblait s'abîmer dans les profondeurs de la crevasse formée par les gorges de la Sacramento River. Après l'imposante masse du mont Shasta, le strealimer aborda une portion où la voie était moins tortueuse et il prit sa vitesse de croisière.
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Vidéo de Roy Parvin
Une autre bande annonce de Voyez comme ils dansent de Claude Miller d'après une nouvelle de Roy Parvin
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