Que c'est triste Venise au temps des amours mortes...
Oui Charles, c'est triste, mais c'est aussi passionnant, fascinant, troublant...
Voilà un trio improbable qui déambule dans la cité des Doges : Un intellectuel, philosophe de comptoir, une vraie fausse comtesse au charme envoûtant et le narrateur, un jeune voyou qui subit plus qu'il ne vit ces tribulations. de palais en bistrot, de canal en chambre d'hôtel, de monastère en quartier populaire, j'ai erré avec eux dans ce dédale de ruelles, de cours, de ponts, perdant avec eux la notion du temps et de l'orientation.
Notre héros, tel un pantin manipulé par des « amis » qu'il ne connaît pas vraiment, ne cherche pas vraiment à savoir, à comprendre... Sous la double emprise des discours de L.J, son maître à penser, et de l'attirance pour
l'ensorcelante et imprévisible Livia, Isidore erre dans la Sérénissime, se laissant porter par l'histoire...
C'est ainsi qu'il découvre la tombe d'une femme, Nina, « née en Sibérie », décédée en 1886 à Venise. L 'énigme de cette inconnue l'obsède . Autour de la vie de cette mystérieuse russe du siècle passé, s'ouvre un deuxième récit qui s'entremêle au premier, ajoutant encore un voile de brume sur ce roman qui alterne alors la vie de Nina au XIXè siècle avec les tribulations d'Isidore dans la Venise de la fin des années 70.
Venise est avant tout la cité des mensonges, des masques. Ce qui y paraît vrai n'est parfois qu'un paravent, un simple décor. de tous ces mystères vont émerger quelques signes, maigres indices, qui nous font comprendre que le héro n'est que le jouet d'un drame qui le dépasse dans cette Italie qui vit au jour le jour l'enlèvement par les Brigades rouges d'Aldo Moro, le président de la Démocratie chrétienne qui prônait le compromis avec les communistes.
C'est un premier roman pour un Michel Paulet qui sévit d'habitude dans le monde du théâtre. Je l'ai lu dans le cadre de l'opération Masse Critique pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Thierry Marchaisse.
J'ai aimé cet voyage et j'ai goûté un peu de la magie de Venise, « cette impression étrange de vivre une autre vie, dans un autre monde où l'on éprouve quotidiennement une magie unique dont on ne peut pas plus se passer que d'une drogue dure. »
Commenter  J’apprécie         265
J'ai pu découvrir cet auteur par l'opération masse critique de Babelio et je les en remercie.
C'est un premier roman. L'histoire se passe en Italie, à Venise, à la fin des années 70. On y suit un trio atypique : L.J, un professeur-philosophe, Livia, une comtesse énigmatique et Isidore, un jeune homme un peu naïf qui découvre la ville avec ses deux acolytes. Isidore, qui ne parle pas un mot d'Italien, se laisse guider.
Le trio profite de la ville mais on comprend petit à petit que L.J et Livia ont une activité parallèle aux simples visites touristiques. Pendant ce temps, Aldo Moro est enlevé par le groupe des brigades rouges. Isidore ne voit rien. Il n'a pas conscience de l'instabilité politique du pays. L.J et Livia ne lui disent rien et s'en servent comme couverture. Ils l'utilisent à son insu et Isidore devient complice malgré lui.
Isidore se lance en parallèle dans une enquête sur une femme russe, Nina, dont il a vu la tombe au cimetière San Michele de Venise. Il a été intrigué par l'absence de date de naissance sur la tombe. On suit donc en parallèle cette enquête sur cette femme mystérieuse qui a vécu quelques années à Venise. Pourquoi sa date de naissance ne figure pas sur sa tombe ? Quel âge avait-elle quand elle est morte ? Qui était-elle ? Qu'est ce qui l'avait amenée à Venise, si loin de sa ville natale de Omsk ?
Je suis un peu embêtée pour faire la critique de ce livre car je n'ai pas été emballée. Je n'ai pas détesté non plus. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas réussi à suivre l'auteur. Je suis restée sur ma faim. J'ai hâte de lire d'autres critiques pour savoir ce que les lecteurs en pensent.
Commenter  J’apprécie         30
Excellent livre remarquablement bien écrit. Une nouvelle version de “ L'éducation sentimentale.” Une petite merveille. Enfin de la littérature !
Commenter  J’apprécie         00
Moi je parle comme un voleur, je veux dire tout avant qu'on vienne m’arrêter, avant qu'on ait pris conscience du caractère subversif de ce que je dis. Je parle par effraction, je parle d'une catacombe, je parle sous la menace.
Chaque fois que je suis à Venise, disait-il, mes rêves se déroulent dans un tableau de maître et le lendemain, je dois parcourir les églises pour retrouver l'original et lui présenter mes excuses pour l'affront que je lui ai fait subir dans la nuit.