Quand les éditions Flammarion jeunesse m'ont contacté pour découvrir le nouveau
Marie Pavlenko, j'étais plus qu'enchantée de pouvoir enfin lire un ouvrage de cette auteure dont j'entends souvent parler. Alors imaginez mon plaisir et sur tout mon impatience, en parcourant le résumé plus que tentant de
Je suis ton soleil !
"Je vais finir vieille fille. Sur ma tombe, on lira : "Ci-gît Déborah, la fille qui aimait les grenouilles. Las, aucune n'eut la décence de se transformer en prince charmant.""
L'héroïne de
Je suis ton soleil s'appelle Déborah. C'est une lycéenne qui ne sait pas encore à quel point elle est forte, drôle et attachante. Grande lectrice de classiques grâce à Carrie, elle n'a, au premier abord, rien de bien particulier. Certes elle n'a qu'une véritable amie, Eloïse à la fois branchée et excentrique, mais elle est dans la moyenne en classe, a des parents un peu incompréhensibles, rien de très anormal à cet âge là, et comme la majorité des gens sur cette terre, elle subit le jugement des autres et elle-même considère les gens en fonction de leur apparence ou de leurs particularités. Sauf qu'elle ne s'imagine pas à quel point elle peut aimer et être aimée par ses proches, préférant parfois les épargner de la vérité, se reposant à d'autres sur eux. Finalement, elle est ce qu'on peut appeler une fille lambda qui, avec ces qualités et ses défauts, qu'elle les mette en valeurs ou tente de les cacher, arrive à faire rire, attendrir et donner du courage à son entourage. Jamal n'y ait pas pour rien avec sa propre individualité et Victor non plus, temporisant le caractère des autres. Mais sachez-le, Déborah est bien la force de ce livre et la suivre dans son quotidien d'ado proche de l'âge adulte, fait de hauts et de bas et pourtant assez commun ne pourra que vous toucher.
Deux thèmes m'ont particulièrement touchée dans
Je suis ton soleil et pourtant ils sont loin d'être les seuls abordés. Tout d'abord, il y a la quête de soi, de son plaisir, des ses envies, de ce qui nous rend heureux ou nous fait du mal ainsi que le fait de s'accepter et d'accepter ses choix. Que ce soit avec Déborah, ses deux parents ou ses amis, chacun est à un croisement de sa vie. de belles valeurs nous sont partagées : le fait de s'assumer, d'avancer vers l'avenir et de ne pas rester dans le passé sans pour autant l'oublier, réfléchir à faire ce que l'on aime et se battre pour aller au bout de ses rêves et projets, ne pas regretter ses choix et faire de ses échecs une force, ne pas changer pour faire plaisir aux autres... Toutes ces réflexions ont fait écho en moi, car elles concernent tout le monde et chacun y trouvera résonance avec son propre vécu. Et
Marie Pavlenko va encore plus loin en mettant en avant ces éléments qui nous caractérisent à notre manière, qui se répètent dans notre histoire, même si ils sont aussi loufoques qu'un chien obèse, des coquillettes, des post-it, des mouchoirs et le soleil, le tout bien mélangé surtout !
"Je tâte mes fesses et constate que ma plastique irréprochable s'est fait la malle, elle aussi. À la place, il y a le royaume de dame Cellulite, implantée sur le territoire depuis des générations, décidée à ne pas lâcher un centimètre. Ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère y ont eu droit. À bien regarder les albums de famille, la cellulite coule dans nos veines."
Ensuite, le deuxième point qui ne m'a pas laissée indifférente est aussi important que le premier : le regard que l'on a sur la vie, les autres, les apparences et les jugements hâtifs. Encore une fois, le sujet touche tout le monde et nous en sommes tous à la fois les acteurs et les victimes. L'apparence est malheureusement matière à la moquerie et c'est bien dommage. Que ce soit dans ses manies, son apparence physique, ses goûts (vestimentaires, littéraires, musicaux, télévisuels ou filmographiques, créatifs...), ses choix de vie ou son orientation sexuelle, etc... tout est prétexte à la raillerie et c'est bien dommage.
Je suis ton soleil nous rappelle à quel point juger les autres sur ce genre de détail est absurde. Tous ces éléments font partie de l'ensemble d'une personne, mais ne la représentent pas entièrement. Et c'est pourquoi ces réflexions ont eu un impact sur moi, car il est toujours bon de rappeler que l'apparence ne fait pas le bonheur, c'est ce qu'il y a au fond de chaque personne qui la définit. Tout le monde devrait lire cette histoire pour se remettre aussi un peu en question et se souvenir que l'essentiel n'est pas ce que l'on montre ou ce que l'on voit. Avec en plus l'humour présent du début à la fin du récit, ce n'est que du bonheur.
"C'est l'angoisse ce chien. Un mélange improbable de Droopy en fin de vie, Beethoven (le chien, pas le compositeur) atteint de psoriasis, et Milou passé entre les mains d'une esthéticienne sous acide."
Je suis ton soleil m'a beaucoup touchée, autant par son héroïne que pour les autres personnages et
Marie Pavlenko a su mettre en avant de belles valeurs par des réflexions parfois hilarantes et à d'autres moments dures et émouvantes. Un grand merci à Flammarion Jeunesse pour cette belle découverte et sa soirée de lancement.
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