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EAN : 9782234057333
120 pages
Stock (05/01/2005)
3/5   9 notes
Résumé :
" Arnold Duplancher croise la vie de Marianne Denicourt en 1990, au mitan de ces années-là. Entre deux deuils. Il n'est alors qu'un aspirant cinéaste qui cherche des acteurs pour son premier film. Elle vient faire des essais devant sa caméra, installe son fils et ses petits soldats dans un coin, puis commence. Duplancher, qui a appris à se souvenir des lieux, des gens, de ce qui se dit, connaît son histoire. Il est en manque d'histoire. C'est un chasseur de fantômes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En pleine sortie du dernier film de Desplechin Frère et Soeur, j'ai eu envie de me pencher avec beaucoup de retard sur le récit de Marianne Denicourt mettant en scène le réalisateur. Je voulais écrire un billet aussi lapidaire que celui-ci (120 pages) et puis… impossible tant cette histoire me parait passionnante et problématique sur le processus de création.

Contexte : En 2002, Denicourt, ex compagne de Desplechin et actrice de ses 3 précédents films, apprend par le petit milieu du cinéma parisien qu'un scenario de son ex fait le tour des actrices du moment. Problème, cette histoire reprend des épisodes à peine décalés de la vie de Marianne Denicourt, épisodes tragiques et encore douloureux (mort d'un amoureux a 20 ans alors qu'elle était enceinte, mariage posthume afin de donner le nom du père à son fils, maladie puis mort de son propre père…).
Ce film se fera finalement et s'appellera Rois et Reine. Denicourt se sent dépossédée de sa propre histoire et intente en 2006 une action en justice pour atteinte à sa vie privée dont elle sera déboutée, le Tribunal considérant que, malgré les évidentes similitudes et l'annexion par le réalisateur de sa propre vie, celui-ci «a créé une oeuvre de fiction qui ne saurait se réduire aux identifications alléguées ». L'auteur se trouve protégé et justifié par la Justice, même si le Tribunal convient de la souffrance de l'actrice et d'un manquement du réalisateur aux « exigences de délicatesse ».
A partir de là, que reste-t-il à l'actrice ? Quel moyen pour se faire entendre ou plutôt faire comprendre de l'intérieur ce que signifie de se sentir dépouillée de sa propre vie ? Marianne Denicourt, aidée de Judith Perrignon , a pour moi choisi la voie la plus digne et ludique, la voie de la création, rendant coup pour coup avec panache. Arnaud Desplechin devient ainsi Arnold Duplancher, égérie de l'intelligentsia parisienne, en recherche éperdue de reconnaissance et s'abreuvant d'idées de penseurs trop grands pour lui, onctueux, lâche et j'en passe. La théorie de Denicourt serait la rancune d'une séparation mal digérée et en effet, je serais plutôt prêt à la croire, ne serait-ce qu'au souvenir d'une lettre proprement dégueulasse (et inventée celle-ci) qu'un père écrit à sa fille sur son lit de mort dans le film en question, prétexte de Desplechin pour déverser toute son amertume envers l'actrice ayant inspiré le personnage. le portrait est à charge mais souvent drôle, cette vengeance a de la classe. La lettre de l'actrice au réalisateur à la toute fin du récit (réelle/inventée ?) nous laisse avec un petit sourire narquois et cathartique, bien joué, il l'aura pas volée celle-là ! le costard bien taillé lui servira pour les vingt prochaines années.

Alors, oui, on assiste à un règlement de comptes par oeuvres interposées mais avec vivacité et esprit, une réponse de la bergère au berger nous présentant l'auteur en vampire, suçant la substantifique moelle de ses proches et n'étant pas à son coup d'essai. Tout cela remet l'oeuvre entière de Desplechin en perspective, lui qui puise nombre de ses scènes et personnages dans la part douloureuse de sa vie, de ses rapports à ses proches pour les fictionnaliser, au risque d'en froisser plus d'un. L'auteur est-il tout puissant, les personnes de chair et d'os à l'origine de certains de ses personnages ont-ils droit à la parole, droit de réponse, ou sont-ils condamnés à l'exsanguination ? Où se situe la frontière entre l'inspiration et l'appropriation ? Un auteur peut-il vous exproprier de votre propre vie, cette vie que vous savez votre jusque dans la mémoire de votre corps marqué par vos expériences ? OK, je redescends.

Bref, Marianne Denicourt a parfaitement réussi son coup et son récit… et cela n'empêche en rien le nouveau Desplechin d'être un énième règlement de compte tout en étant formidable.
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Comment être dure sans être méchante avec quelqu'un d'odieux ?
Marianne Denicourt, sans doute aidée par les grandes qualités de plume de Judith Perrignon y réussit fort bien. En plus c'est intéressant de lire sa réflexion, ou plutôt le démontage de pseudo réflexion sur la création.
Comme dans tous les conflits où on est pris à partie, on est soit témoin compatissant, et même réjoui par le pugilat et la semble-t-il victoire (l'odieux ne l'atteint plus), soit pris en otage par celle qui prend la parole.
Je ferais plutôt confiance à cette dernière .
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Vidéo de Marianne Denicourt
Avec Bertrand Belin, Jeanne Cherhal, Marianne Denicourt, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier Musique : Joël Grare
Pour célébrer la Fête de la librairie qui se tiendra samedi 15 avril, nous dévoilons en avant-première, en lecture et en musique, l'ouvrage réalisé pour l'occasion, Plumes : des portraits d'oiseaux imaginés par vingt-cinq écrivains, des illustrations flamboyantes par l'artiste Michaël Cailloux et une anthologie de textes, expressions et poèmes sur les oiseaux réalisée par Marielle Macé.
Jeanne Cherhal fera le lever de rideau. Bertrand Belin, Patrick Deville, Diaty Diallo, Marielle Macé, Yves Pagès, Lucie Rico, Jean Rolin, Anne Serre & Fanny Taillandier dévoileront le portrait de leur oiseau favori… accompagnés du percussionniste et compositeur Joël Grare.
Ce dernier, en compagnie de la comédienne Marianne Denicourt, nous offrira ensuite un florilège de textes qui ont célébré de tous temps les volatiles, en espérant que le chant de ces horlogers du ciel vous extirpera de la cacophonie du monde…
À faire – 25e Fête de la librairie indépendante, samedi 15 avril dans plus de 500 librairies en France.
Lumière : Patrick Clitus Son : William Lopez
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