Et bien qu'avons nous là? Un épisode bien sombre et pessimiste axé sur la famille et la perte de proches.
Olivier Péru nous dit tout dès la première page. Il sera question de famille, de perte, de deuil, puis d'espoir dans ce noir d'encre. ( jetez donc un oeil à la citation d'Alfaric pour vous en convaincre)
Cet épisode est sombre d'une part par le thème sous-jacent qui y est développé et d'autre part par la forme, très violente, gore, qui pourra rappeler à certain(e)s d'entre vous parmi les plus cinéphages et/ou cinéphiles, un certain genre de cinéma axé sur la torture en milieu clos; je parle de franchises comme Saw, Hostel et tout le toutim...
Car oui, nos protagonistes, qui forment une famille, comme aime à se le répéter notre brave Lardeur comme une rengaine qui le tient en vie, vont devoir subir des épreuves toutes plus machiavéliques et sanglantes les unes les autres pour espérer sortir d'un labyrinthe dans lequel ils se sont bêtement laissé piégés par trois vieillards excentriques et vraiment pas nets.
Ce genre de récit n'aurait pas convenu à une autre série des Terres d'Arran, la noirceur et la violence, autant des corps, de la chair que des esprits, atteignant une ampleur telle que nos cul verts étaient les mieux placés pour endurer ce genre de choses.
La famille, donc est omniprésente dans ce récit, tant par l'histoire personnelle de Lardeur ( il cherche plus son frère que ses autres compagnons en réalité, et il n'a de cesse de faire référence à son père lorsqu'il parle de famille) que par l'histoire qui lie les membres de sa troupe, sa famille. Lardeur cherche t'il la reconnaissance dans cette famille, qu'il n'a pas eu de la part de son père...? À vos mouchoirs...
En tous cas cela façonne un personnage tout en profondeur rarement développé chez un Orc, quoique en cherchant bien...! ce qui le rend attachant et digne d'intérêt.
Olivier Péru insiste au détour de chaque page, de chaque épreuve sur les liens qui l'unisse à chacun des membres de sa famille, illustrant à quel point chaque perte est un puits de douleur vécu par Lardeur.
La noirceur et la violence basculent dans une horreur insoupçonnée, même pour qui s'y attend, digne des séries de films cités plus haut.
Olivier Péru est bien décidé à faire vivre les affres de l'enfer à son personnage principal, et cela résonne presque comme une autobiographie. Péru se cacherait il derrière les traits de Lardeur... J'en doute à peine tant les scènes de perte sont intenses, au delà de la dimension craspec, tant l'auteur insiste dessus...
En définitive,
Olivier Péru nous parle de mort, de perte, de deuil familial, de douleur, de souffrances et de désespoir mais qui trouve l'énergie pour se relever et avancer, trouve l'espoir et la lumière...
Petit mot pour terminer sur les illustrations de
Ma Yi dont le style colle parfaitement au lieu ( le désert puis la forteresse) et lui donne toute son ampleur tragique,
Olivier Péru n'ayant pas choisi au hasard de situer l'action de son récit loin de tout, en cette terre inconnue qu'est la Terre des Ogres, au sud de l'Empire Assanide ( et ce n'est pas pour me déplaire, car ses régions ont déjà servi de théâtre à d'autres tomes de la série parmi les meilleurs!).