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EAN : 9782756078304
184 pages
Delcourt (11/05/2016)
4.09/5   11 notes
Résumé :
Prechz, petit village au bord d'une mer intérieure, est traversé par un souffle révolutionnaire qui embrase les passion, mais qui met aussi en danger les habitants....
Josef va bientôt se fiancer à Joliette, mais il croise la route de la belle Vespérine et c'est le coup de foudre immédiat. Soudain, suite à un attentat contre le parlement, les forces de l'ordre lancent une répression sanglante sur la ville. Josef et Joliette doivent absolument fuir clandestine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une mer intérieure qui recule avec un gouvernement qui privilégie la politique agricole. Joseph a laissé tomber ses pinceaux et continue à s'intéresser aux tableaux de style cubiste de sa cousine. Il fréquente Joliette jusqu'au jour où il rencontre la femme d'un révolutionnaire désormais en chaise roulante. Entrecroisement de personnages qui tentent de fuir le pays où sont arrêtés. Violence et ravage de la guerre. Couleurs renforcent l'histoire.
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Nous découvrons une histoire d'amour dramatique dans une ville située au bord d'une mer intérieure qui se meurt dans un contexte politique répressif. C'est une immersion dans un univers particulier que souligne un dessin très raffiné d'Alfred avec un trait surprenant (voir les silhouettes difformes représentant les forces de l'ordre) et des couleurs plutôt froides. J'ai franchement aimé cette audace graphique.

Nous avons également là des personnages charismatiques très attachants ainsi que des sujets abordés assez intéressants comme l'agriculture intensive qui assèche une mer intérieure, le terrorisme de grande ampleur comme forme de révolution, la lutte contre l'oppression. Il y aura également de la poésie et du lyrisme ainsi que des scènes romantiques. Bref, beaucoup d'ingrédients réunis pour une brillante saga sur fond révolutionnaire.

Le second tome est encore plus oppressant, plus sombre et plus tragique que le premier. C'est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. L'histoire se scinde en deux pour suivre la destinée tragiques de deux couples en pleine tourmente politique dans un climat de répression aveugle. Ce récit politique et romantique me subjugue littéralement au point de devenir culte. C'est assez rare pour le souligner quand l'alchimie de la symbiose parfaite se produit.

Le troisième tome marque l'apothéose du drame qui se joue. J'ai été littéralement abasourdi par ce récit romanesque. On pourra certes objecter que le trio amoureux est assez classique dans la littérature. Cependant, la démonstration est parfaite dans sa virtuosité. On remarquera que les personnages dits secondaires ont tous un très grand rôle à jouer. Ils évoluent en ayant une véritable psychologie propre. Et puis, il y a ce contexte de révolution réprimée dans le sang qui rappelle incontestablement l'actualité de ce qui peut se passer à toute époque dans un endroit du globe. Les régimes totalitaires sont malheureusement légions !

Il y a réellement un équilibre parfait entre le récit individuel et l'histoire de ce peuple. Je reprocherai juste à ce dernier tome une action assez longue sur l'épisode ferroviaire. Pour le reste, j'ai été plus que comblé. C'est de la grande bd qui va malheureusement passée inaperçue dans le flot des productions actuelles. Si vous avez la chance de découvrir cette trilogie, n'hésitez pas ! Je maintiens fermement ma note culte.

Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
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Depuis quelques années j'avais envie de lire cette série qui a longtemps trôné dans les immanquables du site. Profitant de l'occasion, j'ai pu me procurer différents volumes en une seule fois, digérant l'intégralité de la série. Et franchement, je suis très comblé.

Ce que j'ai adoré dans ce récit, c'est l'ambiance que les auteurs ont développées. le contexte fait fortement penser à un de ces ex pays de l'URSS (Kazakhstan notamment) bordant la mer d'Aral qui a disparue progressivement. Dictature imposée par des instances locales, militarisation importante, population tenue sous contrôle, peu d'ouverture d'esprit artistique ... le débat n'est jamais central ni mis en avant, mais le contexte de l'ensemble donne un ton, un sentiment d'urgence dans un pays au bord de la crise. Dans ce contexte, tout ce que vivent les personnages devient alors un enjeu suprême, celui de survivre.

C'est surtout ce contexte qui donne tout son sel à l'histoire, somme toute pas forcément originale mais très bien menée. Une simple histoire d'amour impossible, dans des relations qui ne peuvent arriver au bonheur. Chacun finira malheureux à sa façon, comme le disait si bien Tolstoï. Ce que j'aime, c'est que chaque personnage connaitra un drame personnel impossible à résoudre et que chacun de celui-ci sera le moteur de son histoire personnelle. Dans ce cadre-là, les interactions deviennent progressivement dure. La violence s'installe rapidement, implacablement et dans l'action les réflexions n'ont pas leurs places. C'est ce qui tisse la trame du drame qui se dénoue tout à la fin.

J'ai beaucoup aimé certains détails de l'histoire assez important, tels la question des pêcheurs qui est remise en question par le nomade (qui ne les aime pas). Il y a une réflexion sur la constante de l'humain à créer des victimes dans ses sociétés, les gagnants d'hier devenant les victimes de demain. D'autre part, j'aime bien la façon dont l'histoire ne résout pas le conflit politique d'arrière-plan : rien n'est simple et rien ne sera géré aussi facilement que l'on voudrait. le monde continue de tourner, c'est tout.
L'ensemble est servi par le dessin de Alfred, dont j'avais déjà pu apprécier nombre de BD et qui convient parfaitement à l'ambiance ici. Même si je regrette un poil ne pas sentir le côté plus oriental que l'auteur semble vouloir développer, je trouve que certains passages sont magnifiques de grandiose et de pathétique, tout en ayant plusieurs idées de mise en scène intéressante (comme la police/milice toujours montrée comme une ombre menaçante et jamais humaine).

En somme, une BD qui contient tout ce que je voulais lire et qui le fait bien. C'est avant tout un récit d'amour impossible, mais le tout mélangé à un contexte bien mis en valeur sans prendre pour autant le pas, dans une histoire qui évite d'être trop simpliste et manichéenne, mais qui contient aussi son lot de surprises. C'est à la fois prenant et également intense, une très très bonne lecture que je ne peux que recommander à tous. Pour ma part, je vais conserver cette série dans la section des relectures, sans aucun doute.
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« Au bord d'une mer intérieure menacée de disparition, une ville est agitée par un vent révolutionnaire. Josef, peintre à la carrière avortée, va se fiancer à Joliette. Mais Édith, la cousine de Josef, lui présente Vespérine, l'épouse d'un opposant politique paralytique au charme troublant. Quand la répression s'abat sur la ville, les destins de Josef et Vespérine basculent. » (synospis éditeur).

Débuté en 2006, ce triptyque a vu son dernier tome paraître il y a maintenant cinq ans. Quel plaisir de pouvoir profiter de la publication de cette intégrale et ainsi découvrir le récit complet de cette histoire. Il m'est difficile de parler de l'intrigue, je dirai seulement qu'elle se déroule à une époque proche du XIXème siècle. Peu de moyens de locomotion si ce n'est à dos de cheval ; le chemin de fer relie à peine quelques villes entre elles. le transport fluvial est le principal moyen de transporter des marchandises cependant, le commerce maritime est sur la sellette. En effet, le pays étouffe, s'essouffle, oppressé par un tyran qui contrôle le gouvernement d'une main de fer. Il mène une politique coercitive et privilégie l'économie agricole, au détriment de tout ce qui a trait à l'activité maritime. Sous couvert de l'orientation du gouvernement qui cherche à détruire le commerce maritime et développer l'économie agricole, c'est avant tout un conflit ethnique qui opère de façon sournoise. Jean-Philippe Peyraud décrit un contexte social au bord de l'implosion. le peuple est sous tension, réprimé et contrôlé en permanence par des milices qui font appliquer des règles arbitraires au pied de la lettre. Les sanctions sont violentes et irréversibles, comme celle réservée aux marins sortis en mer en dehors des jours autorisés par la loi subit une double peine ; le contrevenant est d'abord molesté, puis il assiste ensuite à la destruction de son bateau avant d'être jeté en prison.

« Bon Dieu, vous croyez peut-être que vos calendriers tiennent compte de nos enfants qui ont faim ?! »

Un état policier où les allées et venues sont contrôlées, où le peuple est affamé… où tous doutent des uns et des autres. Une simple étincelle suffirait à déclencher une révolution. Et c'est ce qui se passe. On assiste aux événements, au mouvement d'un peuple qui se soulève ; la peur des uns les force à fuir tandis que les autres font front et coordonnent les interventions à venir.

C'est dans ce contexte que le scénariste permet à deux individus – un homme et une femme – de faire connaissance. On est là face à ces rencontres si particulières et si rares qui marquent définitivement des êtres. Pourtant, rien ne laissait supposer que leurs chemins se croisent. Leurs parcours, leurs valeurs, le milieu social dont ils sont issus… tout les sépare et pourtant…

Josef Setznar est un jeune peintre qui a pourtant rangé ses pinceaux depuis longtemps. Il est rongé par différentes impressions, notamment celle d'avoir raté sa vie. Par facilité, il s'est engagé auprès de son père à reprendre l'entreprise familiale mais cette activité ne lui apporte aucune satisfaction. Pour éviter de penser à tout cela, il retrouve chaque soir son ami Lazlo. Ensemble, ils font la tournée des tavernes. Et si Lazlo est un incroyable séducteur, ce n'est pas le cas de Josef qui noie son spleen dans l'alcool et dans les fêtes. Pourtant, depuis quelques temps, il s'investit dans une relation amoureuse avec Joliette. Un attachement timide, Josef hésite encore à s'engager. Jusqu'à ce qu'il rencontre Vespérine. Fougueuse, rebelle, charismatique et fervente militante qui défend les libertés individuelles, Vespérine est l'épouse d'un notable envers lequel elle n'a plus de sentiments. Mais depuis que celui-ci est atteint d'un lourd handicap, elle n'ose se résoudre à le quitter.
(...)
Lire l'avis complet sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/06/15/le-desespoir-du-singe-peyraud-alfred/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Ce que j'en pense:

L'histoire se passe dans un Monde qui pourrait bien être notre futur. À l'aube d'une révolution Josef et Joliette décident de fuir.

L'intrigue est terriblement prenante et pleine de rebondissements. le suspens est haletant et je me suis vraiment prise au jeu.

Quant à la fin les amis... C'est une clôture magistrale et surprenante qui nous est offerte. Je ne me suis pas du tout ennuyée. J'ai même dévorée les trois tomes d'une seule traite.

Les personnages sont à la hauteur du scénario. Josef est un peintre qui fuit avec Joliette mais tombe amoureux de Vespérine. Cette dernière est la femme d'un politique et elle devient sans le vouloir le symbole de la révolution. Édith, la cousine de Josef, est également peintre et elle a un caractère bien trempé. Les personnages sont donc bien travaillés avec chacun une personnalité bien affirmée.

L'esthétique vient compléter de façon magistrale le scénario. le dessin est typique de ce que j'aime. le trait est plutôt rude et ciselé et les décors sont pleins de détails. Les couleurs sont superbes et installent une atmosphère très particulière.

Bref:

Un vrai coup de coeur!
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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critiques presse (1)
Sceneario
07 juin 2016
Un regard sans concession sur les ravages de la guerre, du pouvoir et de la contre-révolution.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Regarde, regarde cet arbre. C’ est un aucaria. On le surnomme le «  désespoir du singe », car il ne laisse aucune prise à l’escalade… Notre liaison est comme cet arbre, Joseph. Elle ne peut se laisser envahir par les sentiments
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L'habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même.
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