Nouveaux entretiens avec Maryse Condé

Masse critique; octobre 2016
Ces entretiens se lisent comme un roman! il faut dire que Françoise Pfaff qui conduit ces nouveaux entretiens connaît admirablement l'oeuvre de Maryse Condé: elle se montre têtur parfois poussant l'écrivaine dans ses retranchements mais Maryse Condé reste ferme sur ses positions avec humour, ironie et dérision. Je croyais connaître cette auteure mais je ne l'avais abordé que par ses livres jeunesse Haïti chérie, en particulier...J'ai donc fait une véritable découverte qui donne envie d'aller à l'oeuvre. Cela me semble très sincère: j'ai apprécié certaines déclarations;"On écrit pour soi, cela est sûr, mais on aurait aimé être lu et reconnu...il est dur et douloureux d'écrire dans l'indifférence générale. On a besoin, une fois de temps en temps, d'être admiré et apprécié" C'est dit!
Elle s'intéresse au monde dans lequel elle vit; elle est lucide: à la question de FP "la démocratie est-elle possible ou souhaitable dans un pays où l'analphabétisme prévaut et où la majorité de la population a été soumise au féodalisme colonial et à de nombreuses dictatures; elle répond" Il faut d'abord apprendre à lire et écrire aux gens,leur apprendre à comprendre et à juger le monde" Esclavage, colonialisme, racisme sont très présents...globalement pessimiste mais sans excès. l'importance de la couleur de peau devrait s'atténuer mais d'autres problèmes subsistent

Des entretiens qui permettent de mieux connaître une auteure de caractère. Au fil des pages Maryse Condé donne son opinion sur les grands sujets d'actualité du moment et dévoile son projet pour chacune de ses oeuvres. le dialogue avec Françoise Pfaff est parfois cocasse: Maryse Condé ne s'en laisse pas compter, elle ne veut pas parler de sa vie privée, de son époux, de la politique française, n'a pas toujours le même avis que son interlocutrice sur ses textes et le fait savoir clairement et calmement.
Si elle s'intéresse beaucoup au monde en général, son travail est fortement marqué par la couleur de sa peau, l'Afrique et l'histoire du colonialisme.
Et quoiqu'on dise elle écrit avant tout "en Maryse Condé"!

Ç est ma première critique négative donc je ne savais pas comment l amener.
C est dommage car tous les ingrédients étaient réunis , Maryse Condé tout comme moi native de la Guadeloupe, un écrivain dont la renommée n est plus à démontrer et qui malgré la maladie fait face à la vie et à l adversité avec Classe.
Mais rien n est démontrer dans ce livre dont le postulat pouvait être convaincant  ( vivre avec un Président Noir aux USA, le meurtre de la policière lors de l attentat contre Charlie Hebdo)...
On ressasse toujours les mêmes clichés ( la différence entre l Antilles et l Afrique , on se noie dans des à peu près sémantiques.
Ce livre est pour moi un journal intime à garder pour soi, une réflexion non aboutie.