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EAN : 9782367951102
180 pages
Chèvre-feuille étoilée (08/09/2016)
4.69/5   8 notes
Résumé :
Janvier 1979, les Vietnamiens viennent libérer le Cambodge du règne des Khmers rouges.
Cri exprime la peur, mais surtout le désir de vivre.
D'une plume documentée, incisive et précise, l’auteure écrit l’horreur avec la plus grande douceur et nous entraîne sur les pas de deux êtres séparés : une petite fille et son père.
Elle déploie sous nos yeux un paysage luxuriant où se côtoient la misère la plus grande et l’humanité toujours présente des Cam... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce qu'il y a de bien avec les Masses Critiques de Babelio, c'est que vous faites des découvertes. En effet, sans la dernière Masse Critique, je serai passée complétement à côté de CRI. Je l'ai coché un peu par hasard, parce que le thème m'intéressait. Et franchement, MERCI. Merci à Babelio et à toute son équipe, ainsi qu'aux Editions Chèvre-Feuille étoilée de m'avoir permis de faire cette découverte.

D'emblée vous découvrez l'horreur la plus profonde de ce qu'ont subi les Cambodgiens, alors sous le régime des Khmers rouges. Je pensais que la deuxième guerre mondiale avait été la plus cruelle et la plus abjecte des guerres, mais là… j'en ai le souffle coupé.

Je savais que ce régime avait été cruel, mais à ce point…

J'ai eu les larmes aux yeux et la gorge serrée tout au long de la lecture de ce livre.

C'est l'histoire d'un père, Seng, qui dans un premier temps, apprend le décès du dernier membre de sa famille, sa fille, Samana, qui lui a été retiré alors qu'elle n'avait que 3 ans. Il est au bout du bout. Sa vie ne vaut plus la peine d'être vécu, mais un de ses amis l'empêche de sombrer, il faut tenir, tenir pour qu'un jour ils puissent raconter l'inracontable…

On va suivre une jeune femme qui a réussi a sauvé une enfant, qui ne parle plus, et qui la cache auprès de sa belle-mère. Elle devra vivre enfermée auprès de cette vieille femme grabataire.

Et d'autres gens avec des histoires similaires, qui tentent de survivre malgré l'horreur. Jusqu'au jour où ils vont être libérés par les Vietnamiens. « Beaucoup de ceux qu'ils n'ont pas éliminés ont péri de famine et de fatigue extrême si bien que l'armée vietnamienne a pu, au bout de quatre années, pénétrer sans mal dans ce pays dévasté par son propre régime qui continuait de faire couler le sang ».

Si vous voulez savoir si Seng va s'en sortir, il ne vous reste plus qu'à vous jeter sur ce livre. Vous ne le regretterez pas. A vous de voir.

Janine PHAM a une très belle écriture, une très belle plume. Elle met beaucoup de douceur dans ses écrits, pour dénoncer, pour ne pas oublier.

Un bien triste mais très beau moment de lecture.
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Alors tout d'abord je souhaiterai remercier la masse critique Babelio et l'édition chèvre feuille étoilée pour ce livre.
Si ce n'avait pas été par le biais de la masse critique je ne pense pas que je me serai attarder sur ce livre. En effet, la couverture me rappelle plutôt un livre de cours et donc ne fait pas forcément envie. Cependant "l'habit ne fait pas le moine".
J'ai trouvé ce livre poétique, musical, malgré le sujet traité qui dépeint l'horreur vécu par les cambodgiens et la séparation d'un père et sa fille.
Nous suivons le destin de plusieurs personnes qui vont s'entrecroiser.
Je ne mets pas 5 étoiles juste car j'ai eu un peu de mal avec les prénoms qui m'ont un peu embrouille (heureusement au début du livre il y a un index nous permettant de nous y retrouver)
Bref, très belle découverte et très rapide à lire (169 pages)
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Je vous conseille vivement ce livre que j'ai eu en avant-première par le biais d'un journaliste.
L'écriture est à la fois simple et littéraire.
Il s'agit là d'un véritable hymne à la vie au milieu du drame cambodgien.
L'histoire nous emmène dans un pays dévasté par ses propres dirigeants.
Les personnages variés sont très attachants. Ils vivent la misère, créent des liens lorsqu'ils sont séparés de leur famille, se recherchent, se perdent, résistent et s'accrochent à la vie, trouvent tous les moyens pour survivre.
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Merci à babelio et aux éditions Chèvre feuille étoilée pour cette jolie découverte.
Le thème est dur, l'histoire qu'il évoque est insoutenable mais Janine Pham l'aborde avec une poésie et une douceur qui feraient presque oublier l'horreur.

Or, comme ici pour les horreurs du siècle dernier, d'aucuns là-bas ne seraient pas fâchés - voire y travaillent activement - que tombe dans l'oubli cette période noire.

Avec un petit air de ne pas y toucher, ce livre apporte avec finesse sa petite pierre à l'oeuvre inlassable et indispensable de mémoire.

Gros bémol toutefois sur la couverture aux allures de Presse Universitaire, ce qui, pour moi, reste associée à essai rébarbatif et lecture obligatoire. Question marketing, on a vu mieux.
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Cambodge, 1979. le pays a été libéré par le Vietnam mais doit maintenant se reconstruire. Comment y arriver quand la population a été opprimée pendant si longtemps? Beaucoup ont perdu des proches, sans parler des disparitions.

Dans ce roman, Janine Pham nous parle de l'après. de ce qui arrive quand, soudain, les gens retrouvent leur vie mais qu'ils ne savent plus comment la vivre. Ils peuvent rire, ils peuvent pleurer, ils peuvent penser.

Cela fait beaucoup d'un seul coup pour toutes ces personnes.

Ce livre est une façon de ne pas oublier ce qui s'est passé, de ressentir ce qui est arrivé à toutes ces personnes, devenues des coquilles vies privées de toute l'essence qui fait de nous des êtres humains.

Avec beaucoup de douceur et de patience, Janine Pham nous emmène sur les routes cambodgiennes, aux côtés des réfugiés qui n'ont plus rien mais vont réussir à retrouver une identité dans les camps aux côtés des bénévoles.

Comment revivre quand on ne retrouve pas une identité? Comment accepter l'idée qu'une personne n'est rien sans identité?

Ce roman n'est pas très facile à lire, on sort de là différent, mais ce livre est aussi une merveille qui nous emmène loin.
Lien : http://labibliogirly.over-bl..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Page 12
Dans un pays essentiellement boudhiste et profondément religieux, la religion était interdite, interdits étaient les sentiments et les émotions. Cueillir, alors qu’on était affamé, les fruits qui poussaient à foison était interdit. Se déplacer sans autorisation était interdit de même que porter des vêtements d’une autre couleur que le noir. Faire son autocritique et dénoncer les autres étaient de règle. Il s’agissait de détruire la propriété individuelle sur le plan matériel et sur le plan mental : penser en terme de « moi » était banni. Beaucoup de ceux qu’ils n’ont pas éliminés ont péri de famine et de fatigue extrême si bien que l’armée vietnamienne a pu, au bout de quatre années, pénétrer sans mal dans ce pays dévasté par son propre régime qui continuait de faire couler le sang ; les mines demeurant enfouies dans les chemins et les champs, explosant au passage des fuyards au pied des paysans, les tuaient, les amputaient. Ceux qui sont parvenus à fuir se sont entassés dans des camps de réfugiés en Thaïlande, aux abords des frontières, dans l’attente d’un pays d’accueil faute de quoi ils étaient renvoyés dans le pays dont ils avaient voulu s’échapper. Cette histoire n’est pas un récit mais un roman qui fait découvrir, loin du confort occidental, infiltré par endroits de misère et de violences, des êtres humains, pareils à vous, tentant de revivre sur leur terre natale ou à l’étranger, apportant dans leur pays d’accueil un peu de leur force, de leur expérience, cachant derrière leur sourire de terribles souvenirs, espérant que la société où ils vivent et où vivent leurs enfants ne couve pas quelque cruelle menace, nous aidant à distinguer ce qui est simplement difficile de ce qui recèle des étincelles de barbarie, nous montrant, avec le film de Roshane Saidnatar, que « l’important c’est de rester vivant. »
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La memoire et l'oubli livrent en eux une bataille sans vainqueur possible : si l'oubli permet d'évacuer un peu de la douleur, il arrache à la personne de larges pans de vie et l'enferme dans la solitude. Quant à la memoire, elle rend l'existence insupportable.
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