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EAN : 9782253134770
Préludes ()
3.73/5   28 notes
Résumé :
Toscane, fin des années 1980.
Alors que des bouleversements dans le pays contrarient les croyances et les moeurs, Sauro Biagini, éleveur de chevaux, et Filippo Sanfilippi, politicien bon vivant, deviennent amis et décident de faire affaire, liant inexorablement leurs deux familles. Mais cette entente donne naissance à des conflits et à des trahisons. Annamaria, la fille de Sauro, âgée de quinze ans, peine à trouver sa place et à s'affirmer, surtout face à la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Saga familiale, roman initiatique, hommage à l'artiste engagée Niki de Saint-Phalle, le Jardin des Monstres est le second roman de l'autrice italienne Lorenza Pieri.

A la fin des années 1980, dans le village toscan de la Maremme, deux familles s'unissent pour créer une affaire commerciale : Sauro Biagini, éleveur de chevaux, et Filippo Sanfilippi, politicien, ouvrent un restaurant huppé proposant des randonnées équestres. Mais des conflits et tensions apparaissent car la famille de Sauro est exploitée, notamment son épouse Myriam et sa fille Annamaria qui n'a que quatorze ans mais doit servir en salle et s'occuper des chevaux. Annamaria manque de confiance en elle, surtout face à Lisa, la fille de Filippo qu'elle envie et admire. Jusqu'à ce qu'elle découvre dans le voisinage le Jardin des Tarots, une création de la plasticienne Niki de Saint-Phalle.

Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est une période difficile pour beaucoup, à l'instar d'Annamaria, la jeune héroïne de ce récit initiatique. Quatorze ans au début du roman, quelques années de plus à la fin de celui-ci, un physique qu'elle juge disgracieux, Annamaria manque de confiance en elle et n'est pas de celle sur qui on se retourne, sauf pour se moquer. Mais elle est intelligente et surtout sensible et lumineuse à sa façon. Totalement opposée à son amie Lisa à qui tout réussi, Annamaria rêve d'échapper à son destin. Sa rencontre avec Niki de Saint-Phalle, icône féministe transcendée par ses blessures, va changer sa vie. L'artiste s'est établie non loin de là, a engagé la cousine d'Annamaria comme assistante, et crée des sculptures gigantesques figurant les arcanes du tarot. Poursuivie par un lourd passé (Niki de Saint-Phalle a été abusée par son père à l'âge de onze ans), l'artiste souffre de problèmes psychologiques qu'elle exorcise en créant ses « monstres » de céramique. Touchée par cette jeune fille à qui la vie ne fait pas de cadeau, elle conseille Annamaria, lui montre la voie par laquelle elle pourra échapper à cette existence étriquée, à cette famille qui l'étouffe et à ses complexes qui l'empêchent d'avancer dans la vie.

Je cherchais un roman ensoleillé pour l'été, plus léger que mes lectures habituelles et je suis ravie de ce choix, car bien qu'il soit par certains sujets assez sombre, ce roman n'en est pas moins une saga familiale agréable à lire. J'ai suivi avec plaisir l'histoire tortueuse de la famille Biagini, les trahisons, les tromperies, les frasques de Saverio et les tourments d'Annamaria. J'ai surtout apprécié la façon dont l'auteure a mis en scène l'artiste engagée Niki de Saint-Phalle, mêlant avec brio réalité et fiction. J'en ai appris beaucoup plus sur cette artiste et me suis véritablement intéressée à son oeuvre.

De nombreux thèmes sont abordés dans ce livre : la place des femmes dans la société italienne, le féminisme, l'épanouissement personnel, l'amour, l'amitié, la thérapie par l'art… le style de l'auteur demande toutefois une certaine concentration: je n'ai trouvé à ce livre aucun temps mort, aucune longueur mais de nombreux personnages, notamment au début avec lesquelles il faut se familiariser rapidement au risque de perdre le fil. J'ai vraiment apprécié cette lecture qui de prime abord n'était pas faite pour moi, comme quoi il ne faut pas hésiter à sortir de sa zone de confort!

Un grand merci aux Editions Préludes, via Netgalley pour cette lecture passionnante!
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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**,*

A la fin des années 80, en Toscane, vivent deux familles que tout aurait pu opposer. Sauro est éleveur de chevaux et Filippo politicien. Ils s'associent et lient ainsi leur deux familles. Lisa et Annamaria, leur deux filles, ont le même âge mais grandissent dans des univers bien différents. Annamaria ne sait pas où est sa place mais elle va découvrir le jardin des Monstres. C'est de travail de Nikki de Saint Phalle qui l'a sauvera de ses doutes et l'aidera à grandir…

A l'inverse de beaucoup de lecteurs, le roman de Lorenza Pieri ne m'a pas fait voyager. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, à m'émouvoir des doutes et des blessures des personnages et à mettre des images sur le travail de l'artiste Nikki Saint Phalle.

Tout était pourtant réuni pour me plaire : saga familiale, quête d'identité et roman d'apprentissage, je m'y suis un peu perdue.
L'écriture est belle, fluide et très imagée mais je n'est pas réussi à me sentir à l'aise dans l'univers de l'auteur…

Je quitte donc l'Italie à regrets, mais j'y reviendrai !

Merci à NetGalley et aux Éditions Préludes de leur confiance…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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C'est un récit original qui ne ressemble à aucun autre. L'italie en toile de fond et plus précisément la Toscane rurale, Niki de Saint Phalle comme personnage, une famille des plus hétéroclite et un personnage central féminin en quête de reconnaissance et de confiance en soi : Annamaria. Je ne connaissais pas cet auteur qu'est Lorenza Pieri mais elle a su mettre en place un récit intéressant, surprenant même, qui mêle l'histoire d'une jeune fille à l'art vu par Niki de Saint Phalle. En lisant ce roman, on découvre ou redécouvre cette artiste étonnante qu'est Niki de Saint Phalle. Est ce que tout est vrai ? Certainement pas mais ce livre nous incite à redécouvrir sa vie, sa biographie et son art. Elle permet à son héroïne de grandir, d'évoluer et de vivre mieux en se faisant davantage confiance. Qui ne rêverait pas d'une artiste de talent comme guide ? C'est un personnage tout en contraste, tout en souffrance, tout en exubérance que propose ici Lorenza Pieri en dépeignant cette artiste de grand renom. Sa présence est un prétexte à l'évolution d'Annamaria mais c'est aussi une ode à cette femme qui a tant souffert et qui a laissé un jardin des tarots, composé de 22 oeuvres monumentales à l'instar des arcanes du jeu en plein coeur de la Toscane. Initialement conçu avec son mari jean Tinguely,
le jardin des monstres, titre éponyme de ce récit, est le théâtre de cette histoire initiatique. D'ailleurs, le livre est construit de la même manière, sur la base de 22 chapitres. En revanche, malgré l'originalité indéniable de ce livre, l'histoire de cette famille Italienne hétéroclite ne sert pas à proprement parler l'histoire du récit. Mais ces personnages forment sa famille et donc une partie d'elle même. A découvrir pour les amoureux de l'Italie!
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Années 80 en Toscane, je vous présente la famille Biagini : d'abord Sauro, le père, un buttero (gardien de chevaux), qui a le sens des affaires puisqu'il s'allie avec un député pour monter une affaire de restauration...Ensuite Miriam sa femme, qui obéit docilement, et les restaurants, c'est bien elle qui les fait marcher côté cuisine. le fils Saverio est en conflit avec son père, il ne veut pas travailler au service des autres et tente de s'émanciper mais dans des affaires pas toujours très nettes....Et enfin, la fille Annamaria, une jeune fille intelligente et drôle mais qui n'a pas hérité de la beauté de son frère....A force qu'on lui attribue le rôle de tampon dans la famille, elle a l'impression qu'on l'oublie un peu et que l'on néglige ses sentiments...Annamaria va trouver un sas d'air à quelques kilomètres de chez elle, à l'endroit que les locaux appellent "Le jardin des monstres", un jardin né directement de l'imagination de l'artiste de Nikki de Saint Phalle...
Cette famille aux personnages si différents est attachante et la rencontre avec Nikki de Saint Phalle totalement passionnante... On a envie d'ouvrir directement une biographie de cette artiste après cette lecture !
Merci à Netgalley et à Préludes pour cette lecture.
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre, parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il contenait. le jardin des monstres, c'est celui de Niki de Saint-Phalle, celui qu'elle a crée. Il est composé de statues, elle vit même dans l'une d'entre elles, l'Impératrice. Ce sont les lames du Tarot qui ont guidé cette création, et je dois dire qu'une certaine connaissance des lames de Tarot peut être utile pour mieux suivre le récit. Chaque chapitre porte le nom d'une des lames, comme une référence à un personnage en particulier.
Le sujet de ce roman ? Il ne s'agit pas uniquement de l'art, même s'il a permis à Niki de survivre, de ne pas sombrer dans cette folie qu'on lui avait pourtant diagnostiqué. Je me suis dit que les médecins qui auraient dû la soigner étaient vraiment d'une rare incompétence : on ne dira jamais assez à quel point les préjugés peuvent causer des désastres. L'art, tel qu'elle l'a pratiqué, lui a permis, bien plus qu'une thérapie, d'expulser sa colère, sa douleur de vivre, de survivre. Elle apparaît ici, aux yeux d'Annamaria, comme un être lumineux, simple aussi : tout ce qu'elle dit est à prendre au sens propre, sans volonté de manipuler l'autre.
Annamaria, c'est la fille de Sauro et de Miriam. Elle a un frère aîné, une cousine aussi, Giovanna, qu'elle verra peu avant l'adolescence. Elle ne sait pas pourquoi ses parents se sont éloignés des siens, l'amour a ses raisons que l'on ne confie pas à ses enfants. Elle ne se considère pas comme, jolie, elle est une élève moyenne. Pendant les vacances, les week-end, ses parents trouvent normal qu'elle s'occupe des chevaux ou qu'elle serve leurs clients : c'est une fille. Ils n'ont pas les mêmes exigences avec son frère. Une fille doit aider. C'est ainsi qu'elle rencontre Lisa, fille d'un homme politique. Elle est fascinée par elle, qui a tout ce qu'elle n'a pas : la beauté, la grâce, la culture. L'heure n'est pas encore aux désenchantements, cette heure viendra pourtant, et plus vite que prévu.
Le rapport à la beauté, à l'art, la difficulté à se construire, de prendre confiance en soi quand on n'a pas grandi en recevant l'attention dont on avait besoin sont au coeur de ce roman. Comment s'en sortir aussi, quand on n'a pas toutes les cartes en main, quand on a toujours été le serviteur et non le maitre, quand on a accepté qu'une virilité toxique empoisonne le moindre rapport humain ? L'amour, l'expression d'un sentiment amoureux sincère semble impossible, rares sont les personnes dont on peut croire qu'elles vont s'en sortir. Annamaria peut-être ? Peut-être. Après tout ce qu'elle a enduré, elle mérite de s'ouvrir enfin au monde.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'art était un règlement de comptes avec les monstres qu'elle avait en elle, comme si à un moment ils l'avaient incitée : "Tire, Niki, tire. Crée, détruis, renais. C'est ainsi que tu trouves ta place. Les journaux parlent de toi. Ton apprentissage est terminé. Tu as transformé ton malheur en quelque chose de bon, tu as trouvé dans ton gouffre une source d'énergie inépuisable. Dans tes couleurs tu as anéanti la peur".
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Je me suis mise à réfléchir aux femmes, à leur rôle. La colère est tombée. Il est resté la souffrance. Au bout d’un certain temps la souffrance est partie à son tour et je me suis retrouvée dans l’atelier, peignant des créatures joyeuses qui célébraient la force féminine.
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La beauté peut aider, mais elle ne protège pas de la souffrance. Et ceci vaut également dans l’art. Peut-être que mes performances féministes ont interpellé en partie parce que je suis belle. J’imagine que si j’avais été laide, on aurait dit que j’étais frustrée, que je m’en prenais aux tableaux qui représentaient des symboles masculins parce que j’en voulais aux hommes de ne pas me désirer. Au moins, je n’ai pas eu à entendre ça. Toutefois, il y a un revers de la médaille : quand on est belle, les gens ont du mal à vous prendre au sérieux. Ils ne regardent pas ce qu’on fait, ils tiennent pour acquis que l’on doit chacune de nos réussites à un homme amoureux qui nous a aidée, ce qui retire tout mérite à notre travail.
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La nature est pleine de sens toute seule, sans les gens. Mais pas les lieux artificiels : l’art a besoin de quelqu’un qui le regarde.
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Elle utilise l’art comme une soupape de sécurité, elle tue ses obsessions.
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Video de Lorenza Pieri (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lorenza Pieri
Vous l'aviez découverte avec "J'avais une île", Lorenza Pieri est retour avec "Le Jardin des monstres" ! L'occasion d'en apprendre un peu plus sur les thématiques fortes de ce nouveau roman et les personnages singuliers qui l'habitent.
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