Parfois on attend que les choses changent sans se rendre compte que les choses ont déjà changé. On implore un miracle, véhiculant l'idée que si notre vie changeait, notre esprit en serait pleinement satisfait. Mais il arrive des moments dans la vie où les changements ne sont pas ceux que l'on attend. Ils arrivent, ne crient pas gare et tambourinent à votre fenêtre cherchant en vain à vous annoncer que ça y est, rien ne sera jamais plus comme avant.
Il était un peu comme mon héros. Avec lui, je me sentais en sécurité. Je me sentais vivante avec lui. Il ne me faisait pas me sentir inférieure. Au lieu de me traîner vers le bas, j'avais cette impression qu'il m'élevait vers le haut.
Je ne pouvais pas croire que cette chance m'avait été donnée. Je regardai le plafond, la lumière du jour avait réussi à s'infiltrer dans la chambre et à illuminer les cristaux du magnifique lustre au centre de la pièce. J'étais ébahie par tant de beauté. Je regardai le réveil. Il était neuf heures. Je me levai en vitesse, me cramponnai au lit (ma tête tournait) et je me dirigeai vers la salle de bain. Une salle de bain qui -soit dit en passant- faisait la taille de ma cuisine en Belgique. Tant de luxe devrait être interdit. Je restai ébahie.
Après tout, un connard, quoi que l’on fasse, restera un connard.
Il était peut-être beau, mais visiblement, il n'avait pas une once de courtoisie et de gentillesse. J'avais honte. Honte de lui. Honte d'avoir un patron aussi ignoble, aussi infâme. Et puis, honte de moi. Honte de devoir laver son parquet. Honte de ne pas pouvoir être le genre de filles à lui répondre du tact au tact.