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Écrire pour s'en sortir

Une libraire anime un atelier d'écriture épistolaire et raconte cette expérience très particulière. L'occasion pour Cécile Pivot de confirmer son talent de romancière et de nous démontrer les vertus de l'exercice.

Avant de vous parler de ces «lettres d'Esther», j'aimerais partager avec vous deux postulats. le premier pose le principe que la lecture est une activité enrichissante. Si vous me lisez, je ne doute pas que vous approuverez. le second parle des vertus de l'écriture. Il est largement démontré dans ce roman, mais je veux en souligner ici l'un des aspects essentiels: on ne dit pas les choses de la même manière en les écrivant – peu importe du reste le support – qu'en les disant. On a trop souligné les dégâts des smartphones pour ne pas dire qu'ils font aussi beaucoup écrire. Il ne s'agit pas en l'occurrence de littérature, mais relativise aussi l'affirmation que l'écriture se perd.
Cécile Pivot a choisi un biais original pour sa démonstration. Elle met en scène une libraire qui a l'idée d'organiser un atelier d'écriture épistolaire. À l'heure où une étude vient confirmer que les Français plébiscitent l'écriture manuelle, ce roman tombe à pic!
Après avoir passé une petite annonce dans la presse, cinq personnes vont s'inscrire, ou plutôt quatre personnes, Jean, Alice, Samuel, et Jeanne, ainsi qu'un couple en crise, Juliette et Nicolas Esthover, dont leur thérapeute pense que l'exercice peut leur être salutaire et qui a demandé à les inscrire.
Voici comment la romancière nous les présente: «Jean Beaumont, un homme d'affaires, qui passait sa vie à voyager; Alice Panquerolles, hypnothérapeute, lyonnaise; Samuel Djian, un jeune garçon, qui s'est contenté d'un: «Pourquoi pas votre atelier puisque je dois trouver un truc à faire?»; Jeanne Dupuis, la plus enthousiaste, dont on entendait à la voix qu'elle n'était plus toute jeune.» Et ce couple dont on va vite apprendre qu'il est train de ses séparer, Juliette ayant fait une grave dépression postpartum et souhaitant prendre du recul.
L'exercice introductif consiste pour les participants à répondre à la question suivante: «Contre quoi vous défendez-vous?» parce qu'elle «laisse une grande liberté à celui qui répond. Il peut être évasif, avancer un lieu commun ou, au contraire, dévoiler une part plus intime de ce qu'il est». Il s'agit aussi de choisir deux correspondants et d'envoyer une copie des lettres à Esther.
Très vite, ils vont se prendre au jeu et devenir de plus en plus intimes, raconter leurs problèmes et leurs aspirations, tenter de deviner la psychologie de leur correspondant et même essayer de les aider. Car si Esther a bien choisi de s'occuper de style, de corriger les défauts les plus apparents de ces courriers, le roman ne va guère s'y attarder pour laisser la part belle aux lettres, tout juste accompagnées ici et là d'un commentaire destiné à faire avancer le récit.
Jeanne, 67 ans, va échanger avec Samuel. Jean va écrire à Esther, mais aussi à Nicolas. Ce dernier va bien entendu aussi s'adresser à son épouse, essayer de lui prouver qu'il l'aime toujours. le chassé-croisé est plaisant, les histoires qui s'échangent devenant au fil des pages plus riches, les conseils plus précis.
Je ne sais cet atelier d'écriture a réellement existé, mais après tout qu'importe. Car on se laisse prendre au jeu de ces échanges épistolaires et on a envie de croire à cette leçon d'humanisme derrière les mots qui s'écrivent. Une lecture agréable qui confirme après Battements des coeur tout le talent de Cécile Pivot.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Quel bonheur, quelle humanité, quel réconfort que cette lecture, après celle , exceptionnelle mais combien éprouvante de la « Laveuse de mort » de
Sara Omar !

Une libraire, secouée par le suicide de son père, écrivain, après l'avoir élevée tout seul, à la suite du décès prématurée de la maman, ; Père complice , vénéré, avec qui elle entretenait une correspondance précieuse, alors qu'ils habitaient la même ville, se voyaient fréquemment, discutaient… Ce manque gigantesque lui donne l'idée de créer « un atelier d'écriture épistolaire »…Elle va ainsi conseiller et correspondre avec cinq personnes de tous les âges, aux destins , aux parcours très différents, pris chacun dans une période de bilan, de souffrance, de chagrin, de remise en question d'une vie qui ne satisfait plus…

De magnifiques observations sur la poésie, la beauté et la bienveillance thérapeutique de toute correspondance, écriture vers l'autre…du souci ; de l'écoute particulière que l'on consacre à Autrui… !

« Vous espérez qu'écrire vous aidera à mettre des mots sur vos émotions, à lutter contre l'indifférence. Je crois qu'en effet, nous pouvons nous reconstruire avec l'écriture”

« (...) l'on ne dit pas les mêmes choses à l'écrit et à l'oral. Nous usons d'autres mots et expressions, soignons notre style. Nos pensées empruntent des chemins différents, plus difficiles d'accès, plus tortueux, plus imprévisibles. Plus exaltants, aussi. Nous nous livrons, nous exposons, prenons des risques. Ecrire une lettre, la poster, attendre une réponse en retour donne une autre valeur aux jours, un poids plus conséquent, me semble-t-il, au message dans l'enveloppe. Il prend son temps et trace sa route.(p. 38)”

Une lecture comme une conversation chaleureuse avec des inconnus que l'on apprend à connaître par leurs lettres, leurs confidences, leurs joies, leurs peines présentes et anciennes, leurs questions !

« J'aime écrire des lettres et n'en ai plus l'occasion. Je suis heureuse de pouvoir le faire à nouveau. (...)
Notre graphie dit aussi des choses de nous. Tout comme notre papier à lettres. Ce que je préfère dans la correspondance écrite, c'est l'idée que le temps prend son temps. Que la lettre voyage jusqu'à l'autre. Et les questions que nous nous posons à son sujet. quand la lira-t-il ? Quand nous répondra-t-il ? Est-ce une belle lettre ? L'ai-je convaincu ? Ai-je employé les mots qu'il faut ? Esther aurait pu baptiser son atelier : "Eloge de la patience et de la lenteur". (p. 49)

Un texte des plus toniques qui nous offre le déroulement du projet de cette libraire, avec cet atelier d'écriture épistolaire… se faisant rencontrer des personnalités très différentes, qui vont s'apprivoiser au fil de leurs lettres et de leurs confidences, ils vont s'aider à avancer, à élargir leurs horizons et leurs manières d'appréhender l'existence et les drames qui peuvent survenir à tout un chacun…

« Ils ne s'étaient pas inscrits à mon atelier d'écriture épistolaire avec l'intention que je leur prêtais : faire des progrès en écriture. Pas seulement, en tout cas. Cet atelier était leur bouée de sauvetage. Il allait les sauver de l'incompréhension d'un deuil qu'ils ne faisaient pas, d'une vie à l'arrêt, d'un amour mis à mal. Quand j'en ai pris conscience, il était trop tard, j'étais déjà plongée dans l'intimité et l'histoire de chacun d'eux. »

Cet atelier d'écriture épistolaire se réalisera sur trois mois intensifs… et nous, lecteurs, sommes heureux de constater , qu'après cet atelier, une fois achevé, de vraies rencontres auront lieu, et donnent l'espoir d'Amitiés à construire et à nourrir au fil du temps…

« Un grand rideau noir lui bouche la vue. Enfin, pas tout à fait. Quand sera terminé, il dînera au Camélia. Il se réjouit d'avoir fait la connaissance de Nicolas. Dix ans, au moins, les séparent, ils ne se ressemblent pas, n'ont aucun point commun; sous plein d'aspects, ils sont des frères ennemis, mais ils s'estiment. Beaucoup. Jean se demande s'ils ont eu de la chance ou s'il en est de même pour tous, si les relations épistolaires incitent à ce point à la confidence et à la sympathie. (...) Les lettres ont-elles ce pouvoir, de créer un lien particulier entre ceux qui les écrivent ? (p. 263)”

Cette lecture fut un vrai rayon de soleil… dans cette période des plus anxiogènes. Que du plaisir à croiser tous ces personnages, et cette libraire, fort sympathique, que l'on aimerait avoir comme amie… !
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Cécile Pivot nous embarque dans cet atelier épistolaire qu'Esther va créer car elle aime les lettres et les mots.

Les participants sont tous volontaires ou presque.

Nous avons le couple de Juliette et Nicolas qui vit une crise à l'arrivée de leur premier bébé et la dépression de Juliette.

Il y a Jeanne cette femme veuve laissée de côté par son unique fille amoureuse des bêtes.

Il y a Jean un homme d'affaire à un tournant de sa vie sans vraiment le sentir.

Et il y a Samuel un jeune homme en quête de sa place dans sa vie suite au décès de son grand frère.

Et puis il y a aussi Esther qui non seulement anime l'atelier épistolaire mais va aussi se prêter au jeu.

Chacun a choisi deux correspondants et envoie ces lettres en copie à Esther.

Juliette correspondra avec Nicolas, leurs échanges participants de sa thérapie. Elle choisira également Jeanne qui aura un regard encourageant sur elle.

Nicolas choisira sa Juliette et Jean

Jean lui prendra Nicolas comme correspondant et aussi Esther bousculant un peu les codes.

Jeanne en plus de Juliette enverra des lettres à Samuel.

Et Samuel n'aura que Jeanne en correspondante car il a été forcé à s'inscrire à l'atelier par sa mère.

Très vite les thèmes choisis par Esther pour engager les correspondances vont conduire les participants à parler d'eux et finalement à beacoup se confier.

Les lettres vont créer des liens entre eux. Tous ont finalement des choses à règler dans leur existence. Certains le savaient en s'inscrivant ou en étant inscrit à l'atelier d'autre vont le découvrir.

Esther comprend très vite que son atelier d'écriture épistolaire allait vite prendre un tournant plus intime.

Les participants vont alors se confier, se livrer dans leurs lettres.

Le livre est composé en grande partie par les lettres qui s'engagent entre les participants comme des dialogues et dressent au fur et à mesure leurs portraits. Un peu de texte hors des lettres juste pour apporter un petit peu d'information.

J'ai énormément pris de plaisir à lire ces lettres. Enfin ce livre je veux dire ! Les échanges épistolaires sont souvent si riches pour peu que l'on s'en donne la peine. Comme Esther je trouve que la correspondance postale est un peu délaissée et que c'est bien dommage. Il y a les mails mais c'est peut être un peu différent.

Chère Cécile Pivot et chère Esther il me plairait de participer à votre atelier et j'ai eu beaucoup d'émotion à faire la connaissance de tous les participants.

Mes lectures concernant les échanges épistolaires sont souvent de belles lectures ("Quand souffle le vent du Nord" de Daniel Glattauer, "Et je danse aussi" de Mourlevat et Bondoux et "Oh Happy Day" ).

Mais Cécile Pivot a eu en plus la belle idée de cet atelier épistolaire. Celui-ci produit des échanges très riches entre des personnes différentes et crée des nouveaux liens .

Merci à Cécile Pivot à Net Galley pour ce beau partenariat
et aux Editions Calmann Levy pour cette lecture émouvante et originale.

Quant à vous n'hésitez pas à décacheter ce livre
et à découvrir tous ces personnages attachants
qui m'ont fortement émue !

#LeslettresdEsther #NetGalleyFrance



Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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J'aime les romans épistolaires et j'aime le regard plein d'humanité de Cécile Pivot, découvert avec Battements de coeur, récit au scalpel d'une histoire d'amour et d'une belle amitié. Je ne pouvais donc qu'apprécier Les lettres d'Esther. Et ce fut le cas. Un véritable coup de coeur. le récit de la rencontre épistolaire improbable, orchestrée par Esther, libraire en mal de lettres depuis le décès de son père, dans un atelier d'écriture, de 5 personnes (un businessman en quête de sens, un couple en péril, une sexagénaire esseulée et un adolescent perturbé) a été une très belle découverte. Par leur missives, par leurs échanges, par les travaux que va leur soumettre Esther, chacun va peu à peu se dévoiler. S'apprivoiser. Se comprendre. Grandir.
Un roman riche, intense, sensible que j'ai fini terriblement émue. Avec en plus, comme dans Battements de coeur, un joli clin d'oeil au Japon. Une très belle lecture. #LeslettresdEsther #NetGalleyFrance
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Quelque part en Bourgogne,
Le 26 octobre 2020,

Chère Cécile,
En voici une idée originale.
Une libraire, et Dieu sait si nous autres lecteurs nous en connaissons qui pourraient correspondre à ce personnage,  décide d'organiser un atelier d'écriture. Ils seront cinq à répondre à son appel.
Ils ne se connaissent pas, sauf deux d'entre eux qui sont en couple, et viennent d'horizons différents, ils n'ont rien en commun et ils ne sont même pas sûrs, d'ailleurs, de vouloir vivre cette expérience...
Quel bonheur que cette lecture, quel plaisir de se glisser, sous votre plume, dans la peau de ces hommes et ces femmes.
De les découvrir au travers de leurs échanges épistolaires, de s'immerger dans leurs vies, tel un voyeur.
D'écouter leurs confidences, de partager leurs secrets, leurs angoisses, leurs joies, leurs peines, leurs espoirs ou leurs regrets.
Écrire, sur papier, au XXIème siècle... d'un autre temps ?
Pourtant ils se jettent... à l'encre...
Vous placez, ainsi, le lecteur dans la peau d'Esther, elle qui, de par sa fonction d'organisatrice,  a accès à tous les courriers, elle qui fixe les règles, qui corrige.
Malgré tout, vous l'avez imaginée discrète, elle ne s'impose pas et laisse ces correspondants s'exprimer en toute liberté.
Les lettres s'enchaînent et l'on retrouve chaque protagoniste tour à tour avec plaisir, curieux de connaître la suite des échanges.
Ils sont attachant vos écriveurs, vous les avez bien choisi, on n'arrive même pas à en détester un(e) pourtant, ils n'ont pas que des qualités, ils ne sont pas parfait, mais ce sont des gens... normaux.
Alors on referme ce livre à regret, on en vient même à penser... tiens et si j'allais jeter un oeil à ma boîte aux lettres, peut-être que quelqu'un, quelque part m'a écrit.
Merci pour ce plaisir de lecture et à bientôt.

P. S. Merci pour le voyage au Japon que j'ai adoré.




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Un petit bijoux ce roman épistolaire. L'idée de retranscrire un atelier d'écriture autour de lettres est très intéressante. Une libraire, Esther lance un atelier d'écriture sur la rédaction de lettre. Un couple, un adolescent, une veille dame et un homme d'affaire vont y participer. Ce sera l'occasion de se dévoiler et de porter un regard nouveau sur leur vie.
Ces échanges épistolaires permettent de connaitre chaque personnage dans son ensemble et d'aller à l'essentiel de leur caractéristique.
Tous les personnages sont touchants, les émotions sont bien transmises et j'ai eu dû mal à dire au revoir à l'ensemble des participants de cet atelier.
#NetGalleyFrance
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Petite déception que ce nouveau roman de Cécile Pivot deux ans après nous avoir emballé avec ses battements de coeur, portrait sensible et profond d'un couple qui voit l'usure poindre après une folle passion.

Dans les lettres d'Esther, Cécile Pivot vise à plus d'ambition: on n'a plus affaire à une simple histoire de couple mais plusieurs histoires à travers les lettres écrites par un atelier épistolaire que le lecteur va découvrir au fur et à mesure..

L'envoi de ces missives des différents membres du groupe va ainsi permettre à chacun des protagonistes de se dévoiler peu à peu et raconter leurs joies et surtout leur peines et leurs angoisses, les participants à ce groupe ayant tous des traumas à combattre quand ce n'est pas la dépression qui les guette... Coucher ces angoisses ou douleurs sur le papier les permettront de les endiguer... Cette idée du pouvoir des mots écrits pour lutter contre nos douleurs intérieures est très belle et on saurait gré à Cécile Pivot en ces temps où l'écriture manuscrite n'est pas la plus usitée de remettre en avant le pouvoir consolateur des lettres..

le pouvoir catarsihtique de l'écriture on adhère à 100% à l'idée !
Certains passages sont très beaux notamment la relation entre Esther et son père, qui semble bien tirée de celle entre Cécile Pivot et son Bernard de père....

Hélas, après 100 premières pages captivantes, la sauce a finalement du mal à prendre, l'intrigue ayant du mal à ne pas tomber dans des bons sentiments à la Ana Gavalda ..Certains personnages et situations sont trop stéréotypés ou forcées ( le cuisinier bio ou le jeune garçon qui a perdu son frère) et la fin qui voit tout ce beau monde s'aimer et avoir réussi à surmonter toutes leurs douleurs a un coté un peu trop mièvre pour convaincre.....
Dans une approche assez similaire, le nouveau roman d'Isabelle Carré possède plus de corps....
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J'aime beaucoup les romans épistolaires car ils sont vivants, dynamiques. Les sujets abordés ici peuvent paraître tristes, on y évoque le deuil, la séparation, la dépression mais grâce à ce génial atelier d'écriture proposé par Esther, elle-même une fervente amatrice d'écriture de lettres qu'elle partageait avec son père, les situations des uns et des autres vont prendre un autre chemin.
On s'attache aux personnages et malgré tout ce qui les sépare, les lettres qu'ils s'échangent vont beaucoup les aider dans leur reconstruction.
Un livre très émouvant que je recommande !
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J'ai une tendresse particulière pour les romans épistolaires, c'est avec envie que j'ai entamé celui-ci.

L'atelier d'écriture organisé par Esther est l'occasion de dresser de beaux portraits à travers des échanges de lettres parfois drôles, souvent émouvantes.
Entre Esther, la libraire pleine d'allant, à l'initiative de ces correspondances, Jean, l'homme d'affaires désabusé, Nicolas le chef cuisinier, jeune papa déboussolé par la réaction de sa femme depuis sa maternité, Juliette, la maman en perdition suite à la naissance de sa fille, Jeanne, la veuve va-t-en guerre un peu seule et Samuel, l'adolescent sans but ni envie, voilà une jolie galerie de personnages qui ne demandent qu'à se confier, écouter et conseiller avec bienveillance. Chacun chemine et évolue tout au long de ces communications.

Je mettrai deux petits bémols cependant.
L'atelier d'écriture qui sert de prétexte au livre n'apporte rien à l'intrigue. On sait que, en dehors des lettres, les participants discutent avec Esther au sujet de leurs écrits pour les améliorer et cette information n'a aucun intérêt ni d'influence sur le roman. Il fallait trouver un subterfuge pour justifier tous ces courriers, il est un peu tiré par les cheveux. On a l'impression qu'il a été bricolé un peu à la va-vite, pour donner un cadre à l'histoire, sans recherche de vraisemblance quant aux motivations ou à la pertinence de certains participants. Esther reçoit une vingtaine de réponses pour finalement six inscrits sans que l'on apprenne plus sur cette étape. L'intervention de la psychiatre de Juliette m'a semblé très peu crédible et je ne suis pas convaincue par la démarche de Jean pour se lancer dans ce genre d'exercice et pourquoi avoir ajouté une sixième candidate qui se désiste finalement.

Il en est de même pour la dernier chapitre "Se voir". Cécile Pivot a semblé avoir du mal à terminer son roman et à décider des liens que l'atelier avait pu tisser entre les protagonistes. .
Tout au long des pages, les dialogues ou descriptions en dehors des lettres manquent souvent de souffle ou d'inspiration.

Ce sont vraiment les lettres qui, par leur justesse, donnent son âme à ce livre, il y manque les éléments les insérant dans un scénario pour en faire un roman abouti et réussi.
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C'est le deuxième roman de cette auteure que je lis et comme pour le premier je reste conquise par une écriture simple et séduisante pour nous raconter la vie de personnes sensibles.

Esther est libraire à Lille et organise des ateliers d'écriture. Suite au décès de son père elle vit dans la colère.

Écrire serait-il un moyen de calmer cette colère comme tout autres sentiments nuisibles au bien être de chacun ?

Elle se lance en proposant un atelier d'écriture épistolaire. Jeanne, Juliette et Nicolas, Samuel et Jean vont répondre à cette proposition. C'est ainsi qu'au fil des pages nous allons de leur plume découvrir leur vie, ce qu'ils sont. Ils ne se connaissent pas et pourtant ils n'hésitent pas à se confier les uns aux autres.

C'est tout simplement très beau de lire leur partage, leurs mots d'amour comme de souffrance. Se livrer ainsi n'est chose évidente, il faut oser, oser prendre la plume en délaissant les claviers.

Pour une grande amoureuse de la correspondance, j'ai été séduite et je tiens à vous remercier tout particulièrement Cécile de nous avoir offert, à nous vos lecteurs, un style différent, pour nous raconter des histoires de vie touchantes.
#LeslettresdEsther #NetGalleyFrance
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