Comme un frère décrit la fascination qu'éprouve Diane, la narratrice du roman, pour son oncle par alliance
Jacques Fesch, personnage réel, mort guillotiné en 1957 à la suite d'un casse raté et après avoir tué un policier dans sa fuite. Elle ne l'a pas connu et pourtant elle est obsédée par ce personnage.
Le lecteur suit alors l'enquête minutieuse de Diane qui explore les multiples traces de ce passé, les photos de famille, les lettres que Jacques envoie à sa grand-mère, les comptes-rendus de son procès, les articles de l'époque qui évoquent cette sombre affaire. En un peu plus de deux cent pages,
Stéphanie Polack réunit les pièces à charge, les examine et les assemble plus d'un demi siècle après les faits. le résultat est étonnant : cette juxtaposition d'éléments permet de réhabiliter son oncle, mieux, de le sortir de l'oubli, quoique sa conversion au catholicisme durant ses années de prison l'a rendu célèbre, au point que l'église catholique envisagerait de le béatifier*.
Stéphanie Polack, l'auteur de ce roman (puisque c'en est un, curieusement) choisit la fiction pour évoquer ce personnage. Elle insère dans cette double quête, familiale et historique, des passages où son double narratif, Diane, décrit des parcelles de sa vie, insufflant au récit un mélange des genres étonnant. Certains passages sont très intenses, à l'instar de celui-ci (mais j'avoue que cette prose m'a souvent laissée de marbre !).
En concentrant le récit autour du guillotiné, elle aurait peut-être gagné en intensité car son enquête post-mortem est très réussie. Son regard d'une femme d'aujourd'hui sur une autre époque, celle des années de l'après guerre, est celui d'une historienne qui soupèse, suppose et trace des hypothèses. Par contre, lorsque Diane évoque sa vie, on est souvent dans le flou, les personnages qui l'entourent ne sont pas suffisamment esquissés…
Au final, un récit, qui navigue entre roman intime (pas super intéressant) et quête autant familiale que documentaire (bravo !).
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