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EAN : 9782252041260
180 pages
Klincksieck (16/01/2018)
4/5   7 notes
Résumé :
« Au gré des rangements à perte de vue de ma bibliothèque, j'ai fini par mettre ensemble Héraclite, Zhuangzi, Goethe, Nietzsche, Thoreau, Bachelard et Rimbaud. Leur point commun, c'est la compréhension (« prendre avec ») de la nature, qui leur donne l'image la plus sensée de l'existence : pour mesurer notre place dans l'univers, il faut d'abord entendre la place de l'univers en nous. Or cette imbrication semble oubliée voire gommée par la plupart des systèmes philos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'homme n'a pas toujours été un exploiteur des richesses de la terre. Les grandes civilisations anciennes, indienne, maya, chinoise, ont entretenu une relation étroite avec la nature, l'homme ne faisant qu'un avec elle. Cette vision de l'humain faisant partie d'un grand Tout est reprise par les philosophes présocratiques ; on la retrouve au 18ème siècle dans la poésie romantique allemande de Goethe, Hölderlin, Novalis ; puis chez certains philosophes Schelling, Nietzsche. le philosophe français Gaston Bachelard développera également une philosophie de la nature dans ses écrits sur les éléments et aborde l'étude de la rêverie qui permet à l'homme d'entrer en harmonie avec le cosmos.

Aux Etats-Unis s'est développée également une pensée de la nature. Emerson, puis Thoreau prônent un retour aux forêts, un mode de vie qui s'éloigne de la « civilisation ». George Perkins Marsh, fermier et diplomate, à son tour va se battre contre la déforestation et la dictature de l'argent. Une véritable pensée de la nature doit s'appuyer sur son étude, à savoir l'écologie, pour pouvoir développer une éthique environnementaliste, comme le montre le philosophe norvégien Arne Naess qui préconise une « deep ecology », une « écosophie ». C'est la nature qui est philosophie.

C'est en vivant en harmonie avec la nature, en l'écoutant et non pas en continuant à l'exploiter pour produire toujours plus au risque de notre propre autodestruction que nous pourrons accéder à l'intelligence du monde et développer pleinement nos facultés humaines. En effet une simple politique « écologique » ne suffit pas : c'est à une métamorphose de notre relation au monde qu'il faut nous engager – si nous voulons éviter la destruction programmée de notre planète…

Un ouvrage plein de pensées justes, bien que le raisonnement de l'auteur soit parfois un peu difficile à suivre à cause du grand nombre de références, auteurs, auxquels il fait allusion. La deuxième difficulté est l'application concrète de cette philosophie naturelle à l'échelle planétaire : comment peut s'opérer une véritable révolution écosophique ?
Mais son mérite est de nous ouvrir la porte vers un autre mode de vie/pensée possible…Ce qui est déjà beaucoup ! Merci à Babelio et aux éditions Klincksieck pour cette enrichissante découverte !
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Grâce à l'opération Masse Critique - Essais, j'ai reçu un exemplaire du dernier livre de Lucien X. Polastron, envoyé par la maison d'édition Klincksieck et faisant partie de leur collection De Natura Rerum.
Cet écrivain m'était inconnu. Né en 1944, il a fait des études de lettres classiques pour devenir journaliste en 1964, puis grand reporter à partir de 1976. Il est sinisant et arabisant et spécialisé dans l'histoire des arts, de l'écriture, du livre et des bibliothèques. Il a publié dix livres. Celui-ci est un peu à part car il y parle de la philosophie de la nature.
C'est un essai très bien documenté et rempli de citations de grands philosophes, maîtres à penser, poétes et écrivains.
Son étude respecte un ordre chronologique en partant de la Genèse où Dieu créa "un être humain et sa femme afin qu'ils entretiennent son beau jardin tout neuf" pour en arriver à notre monde actuel et à nos tentatives pour le préserver de sa destruction par cet apprenti-sorcier qu'est devenu l'homme civilisé.
Déforestation, effet de serre, ozone miné, le jardin de la création n'est plus aussi idylique. Survivra-t-il et survivrons-nous ? L'espèce humaine qui détruit tout l'écosystème ne s'est pas aperçue qu'elle en faisait partie. Il lance un cri d'alarme. Bien sûr les écologistes, les environnementalistes, la deep ecology créée en 1972 par le philosophe norvégien Arne Naess, le "retour à la terre" et maintenant ce qu'il appelle l'inemptitude ("qui serait la position résolue de celui qui n'achète pas, ou très peu, en tout cas pas tout ce que le grégarisme ou la publicité tente de le convaincre qu'il lui faut montrer qu'il l'a"), beaucoup s'inquiètent ou s'indignent du sort fait aux forêts, aux océans, aux rivières et à tout ce qui nait et vit sur notre terre.
Je pense qu'il souhaite que cela devienne une conscience commune : faire mieux, éviter le pire pour que nos enfants puissent jouir sans entrave de la beauté de la nature. Il nous montre, preuves à l'appui, que beaucoup de philosophes s'en sont inquiétés mais que cela n'arrête pas la destruction programmée de notre environnement.
Je prends son écrit comme celui d'un lanceur d'alerte. Puisse ce livre être au programme de nos scolaires et influencer ainsi la future génération ! Soyons positifs : ce n'est pas trop tard.
Merci à Babelio et à l'édition Klincksieck de m'avoir fait découvrir cet ouvrage si intéressant.
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Philosophia Naturalis revient aux fondamentaux pour traiter du rapport entre les Hommes et la Nature d'un point de vue religieux/mythologique (cosmologique), philosophique, littéraire (géopoétique) et scientifique.
L'édition, pourtant assez simple, est tout simplement magnifique. J'ai adoré la police de caractère, le papier utilisé est vraiment très agréable au touché et la couverture elle-même de Stéphane Rozencwajg me plait beaucoup. Tout commençait donc bien pour cette découverte, chapeau bas à Klincksieck !
Philosophia naturalis ou de l'intelligence du monde est un ouvrage exigeant, à ne pas lire pour se détendre avant d'aller dormir. Il ne vous reposera pas l'esprit, que du contraire. Mais l'exigence va de pair avec la rigueur. Bien qu'il s'agit là d'une vision du monde orientée, on ne peut que constater la véritable recherche et documentation scientifique de l'oeuvre. Face au multiple références philosophiques, littéraires, etc. cette rigueur semble donc une condition sine qua non à l'écriture et à la lecture de l'intelligence du monde.
En ce qui concerne la littérature, j'ai beaucoup aimé l'influence qu'a eu la géopoétique mise au point par Kenneth White dans le choix des auteurs abordés. Lucien X. Polastron passe également rapidement en revue les différentes religions monothéistes et leur cosmologie pour s'attarder davantage sur les principes animistes des différentes croyances orientales qu'il met en avant comme le shintoïsme ou le taoïsme. Il nous affirme que ce soi-disant animisme primitif témoigne en réalité d'une incroyable clairvoyance du monde qui nous entoure. Si la raison et, par métonymie, la science avaient évolué dans cette direction, notre rapport au monde aurait été bien différent et les problèmes écologiques auraient potentiellement été bien moindres. Il nous explique tout de même que, paradoxalement, la chine s'est elle-même détournée de ses propres enseignements.
Cet essai traitant donc de la conception/ de la sensibilité de l'homme avec la nature, d'écologie (et non d'environnementalisme que Polastron renie) de manière universelle, prenant en compte un nombre incalculable de point de vues, m'a réellement intéressé par sa rigueur, son cheminement progressif et pertinent, ses idées profondes et sensibles ainsi que par son écriture. J'ai lu Philosophia naturalis ou de l'intelligence du monde avec le même intérêt que lors de mes lectures de Rimbaud, Thoreau, Montaigne, etc. L'oeuvre me servira également de porte d'entrée à la compréhension de la Nature grâce aux nombreuses références qu'elle propose.
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Et l'auteur m a vite emporté avec son ironie et son érudition. Super intéressant pour apporter un éclairage différent à notre vision de la nature et de l'écologie.
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critiques presse (1)
LeMonde
26 janvier 2018
Lucien Xavier Polastron se rattache à cette tribu d’essayistes narrateurs, qui préfèrent les chemins de traverse aux ascensions douloureuses.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le rapport phénoménal des Indiens avec le non-humain en général et les bêtes en particulier a fasciné les premiers observateurs, dont les plus sérieux ont parlé de fluide, de charme ou de télépathie pour tenter d’en expliquer ce qui pouvait passer pour de la magie, alors que tout simplement, les capacités des animaux comme le flair, l’instinct, la vue et l’ouïe surdéveloppées ou le sens de l’orientation sont des dispositions humaines innées, que famille, religion et société civilisées s’entendent pour éradiquer, tandis qu’elles ne subissent aucun frein dans la vie des hommes libres au fil des siècles et qu’elles font de la grande prairie une grande connivente.
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(...) il faut tromper la ville, courir nu, surprendre le soleil au sommet des collines, construire sa cabane, nager, voler, marcher la nuit dans les bois, flirter avec les rochers et les bêtes (à chacun son passe-partout, du moment que la profondeur des sens est à la clef), en vue d'atteindre à un équilibre du souffle où les inquiétudes s'effacent, où les décisions les plus ardues apparaissent clairement, coulant de source si vous voulez. Vivre est un orgasme ininterrompu. En outre, galoper vers plus de wilderness, comme le préconisait Hellpach dans son introduction, n'est même pas obligé : pour une sensibilité dégourdie, la contemplation bien pénétrée d'un carré de jardin voire d'un gros bonsaï peut suffire à établir un début de connexion.
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"Vivre bien ne veut pas dire vivre mieux". Vivre mieux, c’était le projet du capitalisme, de la modernité. Vivre bien, n’est-ce pas... mieux ?
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"Même ceux qui dorment travaillent et collaborent à ce qui arrive dans le monde".
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Las ! Il est possible qu'un jour nous n'irons plus physiquement aux bois : les P.P.P. (papetiers-paysans-promoteurs) les auront coupés.
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