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EAN : 9782738123398
193 pages
Odile Jacob (27/08/2009)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Je tombe tout le temps amoureuse, mais ça ne dure jamais... " " Je fais tout pour séduire et, quand j'y arrive, je suis déçu, je cherche ailleurs... " " J'ai besoin d'être en couple pour me sentir exister... " " J'ai tellement peur qu'on me quitte que je suis prête à tout accepter... " " Je ne supporte pas de m'endormir seul, même un soir... "
Ces petites phrases, et bien d'autres, évoquent une même situation : la dépendance amoureuse. Les drogués de l'amour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Boudat rime avec constat. Ce livre est plutôt bien fait, il est clair, il définit bien son sujet, ses sujets (même si l'usage ou le rappel au DSM n'est pas forcément une bonne idée).

Un exemple avec le terme « addiction » : « Pour ma part, j'utiliserai le mot d'addiction comme la traduction comportementale de la dépendance. Ainsi, une dépendance affective se traduira sur le plan comportemental par une addiction au conjoint, au sentiment amoureux et à la quantité de gestes de tendresse. »

L'orientation est clairement comportementale, avec un peu de TOS (thérapie orientée solutions), rien que du très pragmatique, donc. Les amoureux des thérapies « originales » seront déçus. L'auteur fournit encore quelques questionnaires en fin d'ouvrage, histoire de vous situer...


A mon sens, ce livre s'adresse d'abord aux professionnels, et moins aux patients eux-mêmes ou à une personne lambda que le sujet intéresserait. Ce n'est pas un livre de self-help !


Le parti pris majeur est qu'on est tous dépendants, que c'est normal, jusqu'à un certain stade... Pour Boudat, les personnes dépendantes n'ont pas nécessairement une personnalité dépendante. Cette distinction est fondamentale.

Boudat explique que « [L]e but premier [...] n'est pas la suppression immédiate de la conduite addictive, mais la confrontation progressive au problème pour "éviter" l'évitement, cette solution apaisante à court terme, mais destructrice à long terme.

La première chose étant d'accepter cette dépendance, la comprendre, en comprendre les ressorts et les « causes » et chercher à mieux la vivre. Modifier ce qu'on peut modifier, pour éviter une trop grande souffrance... Une passion est une souffrance, souvent. Il y a aussi un certain côté mobile, protéiforme, mouvant dans les addictions selon Poudat, qui préfère parler de vécu addictif que de dépendant unique : « ... il me semble plus juste de parlé de vécu addictif, de "manière d'ête dépendante", que de dépendance unique ; très souvent, un individu dépendant vit de manière addictive tous les actes de son existence. Ses addictions seront baladeuses [...]. »


Banale, la dépendance sexuelle ? En tout cas nettement plus répandue que l'on ne pense :
« J'ai soulevé ailleurs le problème du risque moralisateur qui peut être associé au diagnostic et au traitement des dépendants sexuels. Nous sommes, en effet, devant des situations très fréquentes, des scènes banales de la réalité ordinaire. Si, dans différentes études, il est apparu que seulement 5% environ de la population standard présentait des conduites d'addiction sexuelle, pn peut en vérité, et sans aucune hésitation, multiplier ce chiffre par 5 ou 10. L'être humain aime transgresser les interdits et essaye, quand il le peut, de renouveler sa sexualité. »


Travailler la dépendance n'est pas à la portée de tout le monde, ce n'est pas un tropisme évident et facile, le choix du thérapeute est là encore essentiel : « ... tout thérapeute, soyons clair, ne sera pas à l'aise avec un patient dépendant qui quémande, en permanence de la réassurance, de la protection, de la magie. Il peut avoir parfois le sentiment d'être "bouffé" par son patient. La vraie question face aux addictions est don moins : quelle thérapie pour tel patient ? mais quel thérapeute pour tel patient ? » Si c'est un truisme, il faut le dire et le redire. N'est pas psy qui veut, n'est pas psy dans les dépendances qui veut !


Comme points faibles : le manque de vraies pistes ou de moments thérapeutiques clairs, les vignettes cliniques sont peu élaborées, trop/seulement constat-ante-s...

L'idée de recourir à des films, au cinéma pour illustrer les propos qui est BEAUCOUP trop peu exploitée. Il vous faudra faire preuve de beaucoup de souvenirs et d'imagination, le lecteur a beaucoup de travail ! Poudat frise la fainéantise, selon moi.

Le plus gros point faible est qu'à peine une semaine après la lecture, j'ai déjà du mal à trouver quoi en dire. Il est essentiellement banal. Bien fait, mais banal.


Je lui accorde trois honnêtes étoiles.


Ah oui euh, comme l'ambiance actuelle est aux LGBTQI+ etc, un mot là-dessus : Ce livre aborde assez peu ces aspects de plus en plus complexes d'ailleurs. Ceux-ci évoluant tellement (vite) que si vous souhaitez mieux le cerner, cherchez autre, plus récent.

Même remarque concernant l'évolution numérique et robotique, évolution folle actuellement que le livre forcément ne peut pas avoir suivi. Nécessiterait une mise à jour.
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Comment aider quelqu'un à sortir d'une dépendance amoureuse?
On peut l'aider en le mettant en avant, en soulignant ses qualités, afin qu'il retrouve une estime de lui-même et reprenne confiance en lui. Il faut le laisser libre de prendre des initiatives et l'encourager quand il réussit quelque chose pour qu'il apprenne à vivre pour lui et non plus à travers les autres. Lorsqu'il arrivera à prendre conscience de sa propre valeur, il ne cherchera plus à être perpétuellement rassuré par les autres.
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Citations et extraits (108) Voir plus Ajouter une citation
Un couple est toujours beaucoup plus que l'addition de deux personnes ; c'est un véritable système créant un ensemble dynamique plus ou moins stable ; c'est un système homéostasique. Il n'y a pas de persécuteur sans persécuté, de protecteur sans protégé, d'actif sans passif, de dévoué sans égoïste, de solide sans inconsistant, de sérieux sans fantaisiste, de "rôle-maman" ou "rôle-papa" sans "rôle-enfant".
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Un choix, pourtant, s'impose à nous tous. Soit nous acceptons la dépendance avec ses avantages et ses inconvénients, et nous avons alors tout intérêt à "choisir" les dépendances les mieux acceptées par notre société (le sport ou le travail) plutôt que les dépendances à fort rejet social et à graves conséquences pour soi et pour autrui (l'alcool ou la drogue). Soit nous prenons le risque de "grandir", de devenir autonome, tout en gardant quelques petiotes dépendances mineures (on a toujours besoin d'une petite dépendance chez soi !), et nous entamons un processus d'individuation, nous partons vers l'inconnu avec l'excitation liée à la découverte mais aussi l'angoisse inhérente à toute prise de risque.
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... la technique de résolution de problèmes. Sin utilisation sert à la mise en distance des systèmes addictifs, initiant un processus d'autonomisation et la prise de risque. Elle obéit à un certain nombre d'étapes :
- Prendre le problème posé let le formuler en termes d'objectifs à atteindre ; noter toutes les solutions possibles et imaginables, même les plus farfelues.
- Noter, devant chaque solution, un chiffre allant de 0 à 10 et correspondant à la force de la croyance dans chacune des solutions (o : je ne crois pas du tout à cette solution , 10 ; je crois totalement à cette solution).
- Noter, devant chaque solution, les arguments pour et les arguments contre, les avantages et les inconvénients.
- Notre, de nouveau, un chiffre allant de 0 à 10 en fonction de la croyance dans chacune des solutions.
- Choisir une solution, celle dont la croyance est la plus forte, la mettre en pratique et la tester ; s'exercer artificiellement au départ s'il le faut.
- Se demander si l'essai a amené à une résolution partielle ou totale du problème.
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Au cours d'une thérapie, qu'elle qu'en soit l'orientation théorique, un thérapeute et un patient dépendant expérimentent toujours le rapprochement et l'éloignement, la sécurité et l'insécurité. La capacité à supporter le manque, la déception, l'abandon, le vide sera, par exemple, vécue au moyen d'une question laisse sans réponse, d'un silence pesant et angoissant, d'un retard de rendez-vous, d'une absence imprévue, d'une fin de séance frustrante, d'une stagnation difficile à accepter, d'un échec objectif.
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La répétition des obsessions et des compulsions a pour but de produire une sorte de blindage séucurisé, jamais insuffisant, afin d'éviter l'envahissement extérieur et intérieur. Elle crée une pseudo-sécurité puisque, en répétant, on souligne et sur-souligne. Comme si on ne cessait de gonfler une bouée qui ne flotterait jamais assez ou de consolider un rempart qui ne serait jamais assez épais ("c'est mieux que rien, même si je sais que cela ne sera pas apaisant !").
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