La passion du Président Pompidou pour la poésie était bien connue. En témoigne sa remarquable Anthologie de la poésie française. Ce petit livre donne envie de découvrir davantage ce terrien normalien, enraciné dans la France profonde et paysanne. Dommage que la vie ne lui ait pas laissé le temps d'écrire ses mémoires.
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Une de ses citations est restée dans la mémoire collective, elle concerne un poème d'Eluard. Georges Pompidou va le dire de mémoire lors d'une conférence de presse à l'Elysée le 22 septembre 1969. Celle-ci se termine et un journaliste l'interroge sur ce qu'il pense de la mort de Gabrielle Russier, cette jeune professeur de 32 ans qui s'est suicidée après avoir été condamnée pour détournement de mineur. Son "crime" : avoir eu une relation amoureuse avec un de ses élèves alors âgé de 17 ans. Le Président après un long silence va partager ces mots emplis de gravité et chargés d'émotion : "Je ne vous dirai pas tout ce que j'ai pensé sur cette affaire, ni même d'ailleurs ce que j'ai fait. Quant à ce que j'ai ressenti, comme beaucoup, eh bien, "Comprenne qui voudra, moi mon remords, ce fut... la victime raisonnable au regard d'enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés." C'est de l'Eluard".
Si la poésie n'est pas étrangère au pouvoir politique, il est plus fréquent de la trouver chez ceux qui exercent dans sa périphérie plutôt qu'en son centre.