Le sens du placement : Ségrégation résidentielle et ségrégation scolaire

La suppression de la carte scolaire accentue les logiques inégalitaires mais ne les fondent pas.

Loin des simplifications habituelles, les auteurs font l'hypothèse que « les transformations récentes de l'espace social, et en particulier, le renforcement des formes de ségrégation urbaine, rendent de plus en plus nécessaire la prise en compte d'indicateurs de localisation spatiale… »

En insistant, dans leur enquête, sur l'articulation entre ségrégation résidentielle et ségrégation scolaires, les auteurs rendent compte de la complexification des processus ségrégatifs. Il ressort de leur analyse, entre autres que « la contrainte spatiale par la carte scolaire assure ”l'égalité républicaine'‘ pour les moins bien dotés, tandis que, pour les plus favorisés, un ensemble de pratiques d'évitement socialement et spatialement différenciées assure l'accès aux secteurs les plus performants. »

En enrichissant l'analyse de la production et de la reproduction des inégalités scolaires, ce livre apporte des éclairages plus que utiles pour penser une autre école. « Plus on intègre de variables spatiales, plus on révèle l'importance des variables sociales ».

L'ouvrage est publié dans la série « Cours et travaux » sans réécriture/adaptation permettant un accès facile pour les lectrices et lecteurs non familiarisé-e-s au vocabulaire sociologique.

Plus problématique, car susceptible de modifier les résultats de cette riche analyse, la non prise en compte du sexe des élèves.

Contre une neutralité, non seulement inexistante mais voilant les dominations, il serait plus que temps que les rapports sociaux de sexe ne soient plus omis des recherches.