Hôpital psychiatrique et ferme laitière, mélange de délire actuel et de souvenirs d'enfance. Un livre énigmatique comme l'illustration de couverture, car on passe sans transition du présent au passé.
Le roman raconte la vie quotidienne sur une ferme laitière qui y est décrite avec beaucoup de justesse. Les beaux côtés de la campagne, mais aussi l'isolement et les obligations, car on doit s'en occuper sept jours sur sept, on n'a pas le temps de penser à l'ailleurs. C'est faire face à la vie, les naissances des veaux et les oeufs qui deviennent des poussins. C'est aussi être confronté à la mort, celles des animaux qu'on doit tuer, mais aussi celles des humains qui meurent.
Les souvenirs d'enfance laissent transparaître l'anxiété et la maladie mentale qui s'annoncent dès le jeune âge, des automutilations mais aussi une façon de regarder le monde
Une écriture d'une très belle qualité, un bon cru que ce premier roman !
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Malgré que j'ai eu du mal à saisir au départ l'alternance entre ce jeune hospitalisé qui rêve, ou délire, ou ses réels souvenirs de sa tendre enfance sur la ferme familiale. C'est plein de belles anecdotes de la vie de campagnes, du travail en famille, de la proximité des animaux d'élevage. de la vie ! La vraie . Je suis agricultrice, et ce livre m'a complètement retourné dans ma jeunesse,
Très belle écriture pour un premier roman. Bravo .
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Un roman très éclaté, où il est difficile de distinguer le réel du fantastique, qui propose une incursion déjantée dans la psyché d’un jeune homme tourmenté.
Lire la critique sur le site : LActualite
Steve Poutré offre un premier roman sur les zones d'ombre du milieu agricole.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Je repense à celui qui a terni mon enfance. Il y a, dans chaque famille, un oncle moins brillant. Un couteau mal affûté, qui a toujours de bonnes idées comme celle de demander à ses neveux de tester le courant de la clôture électrique avec leurs mains. Trop heureux de ne pas avoir d’enfants à lui. Il profite de ceux des autres.
(Alto, p.33-34)
J’ai grandi dans un petit village les Cantons de l’Est, près de la frontière. Un coin de pays pittoresque, morne aux yeux de ses habitants. Des rouages rouillés dans les marguerites qui transforment le rêve en dépotoir.
(Alto, p.21)