Lecture jeune, n°119 - Dans ce petit documentaire publié juste avant la semaine nationale consacrée à l’épargne solidaire en novembre 2005, Jacques Prades (universitaire toulousain directeur d’un master d’économie sociale) donne une approche pédagogique de ce domaine mal connu. L’économie solidaire, économie de « résistance » à une course effrénée au profit, cherche à lutter contre l’exclusion (de l’emploi, du crédit, du logement) et, réponse alternative à une mondialisation de plus en plus insistante, se développe sur un territoire donné « pour défendre une identité collective ». S’inscrivant dans les trois champs de la société civile, de l’Etat et du marché, elle propose de nouveaux circuits de financement, de production, d’échanges de services qui sont bien détaillés. Les auteurs ne se cantonnent pas à l’horizon français mais inventorient sur tous les continents les formes d’expérimentation de cette économie qui peut prendre d’autres noms mais qui toujours place les hommes et non les capitaux et la technique au centre. Ce petit livre bien structuré est un outil indispensable pour découvrir dès le lycée une façon d’exercer une activité économique responsabilisante, peu médiatisée mais porteuse d’espoir. ? Marie-Françoise Brihaye
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Dans l’économie solidaire, il y a le mot « économie » mais il y a aussi le mot « solidaire », un mobile qui change tout : sans résistance sociale, sans volonté politique d’entraide et de changement, il n’y a pas d’économie solidaire ! Face à la mondialisation, elle propose des initiatives locales et réhabilite le débat sur la propriété collective, que l’on pensait définitivement balayée par l’effondrement de l’idéologie communiste. Des hommes, sans mandat politique ni fonction économique particulière, décident de prendre une partie de leur destin en main. On laisse se dégrader leur lieu de vie ? Ils inventent les régies de quartier. Ils n’arrivent pas à faire garder leurs enfants par manque de places en crèches ? Ils créent des crèches parentales. On leur impose des produits au rabais, sans saveur ni odeur ? Ils inventent les circuits d’accès direct aux producteurs locaux, ou encore militent pour un monde plus juste par le biais de l’échange équitable. Il ne s’agit plus d’attendre le grand soir, mais de développer des résistances face à l’arrogance du marché et à la lourdeur de la bureaucratie étatique, en vue d’une alternative. Ce ne sont plus alors les capitaux, ni les dispositifs techniques qui sont au centre de l’activité économique, mais les hommes. Un livre pour faire le point sur toutes ces initiatives locales face à la mondialisation.