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EAN : 9791095582441
224 pages
Marchialy (16/05/2019)
3.71/5   21 notes
Résumé :
Ils sont tombés sur un os et ont perdu la tête.

En Patagonie se trouve une zone surnommée le Triangle des dinosaures, une enclave prospère jusqu’à ce que survienne dans les années 1990 une violente crise économique. Heureusement pour ses habitants, des dinosaures viennent à la rescousse, ou plutôt, des ossements de dinosaures, ceux des deux plus grands carnivores du monde, autour desquels se réorganise la communauté. Pourtant, derrière ce regain de pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il était une fois en Argentine, au fin fond de la Patagonie, la petite ville d'El Chocón. Dans les années 70-80, elle était riche et prospère, grâce à la présence d'entreprises publiques chargées, pour l'une, de construire un barrage hydraulique, et pour l'autre, d'exploiter les ressources pétrolières du sous-sol local. La petite ville et ses habitants vivaient heureux dans l'opulence des salaires mirobolants payées par les entreprises susnommées et donc, dans l'insouciance du lendemain. Tout le monde croyait que cela durerait toujours. Mais un vilain jour, le gouvernement, virant à droite, décida de privatiser les entreprises publiques. Licenciement, chômage, exode massif, au début des années 90, El Chocón n'était plus qu'une ville sinistrée et désertée. C'est alors qu'un miracle se produisit : un mécanicien du coin, paléontologue amateur, découvrit dans le désert environnant, un ossement de dinosaure. Et pas n'importe quel dinosaure, s'il vous plaît, puisque le fossile en question s'avéra être celui d'un dinosaure carnivore bien plus grand que le tyrannosaure, la vedette du film Jurassic Park, sorti en salles à la même époque. le timing n'aurait pas pu être meilleur : ni une ni deux, le découvreur de la bestiole et les autorités locales décidèrent de surfer sur la vague du succès hollywoodien et de développer un tourisme paléontologique pour redynamiser la ville. Et c'est là qu'est l'os. Parce qu'une telle découverte, de colossale importance, ne tarda pas à glisser au centre d'une nébuleuse d'enjeux pas forcément compatibles : touristiques, donc, scientifiques, évidemment, mais aussi économiques (puisqu'on se mit à rêver de rentrées d'argent genre Disneyland) et politiques (qui dit argent dit pouvoir). Et tout cela n'est pas joli-joli : "La guerre des dinosaures à laquelle il se réfère est la compétition, pas toujours fair-play, instaurée entre les scientifiques qui se disputent le prestige de travailler dans les institutions les plus renommées ou bien de découvrir le dinosaure le plus long, le plus gros, le plus haut, le plus vieux, le plus petit, le plus grand, le plus complet, sans parler de la course aux financements publics, aux donations d'entreprises privées, aux bourses et à la reconnaissance médiatique que drainent les fossiles. Toutefois, [...] la bataille ne se joue pas qu'entre paléontologues professionnels [...] mais aussi avec les amateurs [...] et même les politiques [...] qui pensent à l'argent qu'ils pourraient générer grâce au tourisme". Et même le Bon Dieu s'en mêla par le biais des créationnistes, qui tentèrent de mettre leur grain de sel biblique en terre de Big-Bang et de faire entrer les dinosaures dans l'Arche de Noé.
Miguel Prenz, journaliste, relate ces petites guéguerres mesquines (dignes d'un bac à sable mais aux conséquences cependant non négligeables) d'une plume neutre, sans prendre parti. Il raconte la fondation d'El Chocón ainsi que l'histoire d'une région riche en fossiles et celle de la paléontologie. Argent, prestige, pouvoir, ou comment une espèce disparue depuis des millions d'années montre que les moches ambitions de l'espèce humaine ne sont pas près de s'éteindre. Prédateur, vous avez dit prédateur ?

PS : merci à Pecosa de m'avoir inspiré cette lecture ;-)
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Préparez marteaux, burins, pinceaux, et chaussez vos bottes de sept lieues. Le journaliste argentin Miguel Prenz nous emmène sur un site d'une richesse fossile exceptionnelle.
Depuis qu'en 1993, Rubén Carolini , un mécanicien plutôt curieux a découvert un tibia gigantesque en Patagonie argentine, dans la province du Neuquén, la région est en effervescence.
Non seulement cette découverte fortuite fait l'effet d'une bombe dans le monde de la paléontologie, mais elle a lieu au moment où Jurassic Park de Spielberg fait un carton, offrant ainsi une publicité énorme à cet évènement. Un nouveau dinosaure vient de faire son apparition, et il est bien plus grand que la super star Tyrannosaurus Rex.
La ville d' El Chocón et Carolini, le « papa » de la trouvaille miraculeuse se retrouvent sous les feux des projecteurs. Ce n'est pas la ruée vers l'or, mais la ruée vers les fossiles. La ville moribonde ressuscite, les paléontologues les plus distingués accourent et statuent.
Cette belle histoire, qui aboutit à la reconnaissance scientifique du Giganotosaurus carolinii, un des dinosaures carnívores les plus grands du monde, prend cependant une tournure des plus déplaisantes. Car finalement, comme le montre Miguel Prenz dans cette enquête passionnante qui se lit comme un roman, le super prédateur, c'est l'homme, et l'affaire tourne au carnage d'ego, d'argent, d'ambition, de rivalités politiques.
Carolini est un amateur, qui n'est pas du Sérail, et les chercheurs le méprisent. Les créationnistes débarquent avec des histoires de Léviathan et d'Arche de Noé. La région moribonde engrange les devises, bref, tous les coups sont permis pour tirer la couverture à soi, de la recherche au musée, du merchandising grotesque à la mairie.
La guerre des dinosaures de Prenz, c'est Indiana Jones avec un tiroir caisse. Il brise vos rêves et vous tient en haleine en même temps. Et c'est chez Marchialy, une chouette maison d'édition.
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Un roman que je conseille aux amateurs de dinosaures et de paléontologie.
Il se lit comme un reportage avec tous les protagonistes ( maires, paléontologues directeurs de musée ,....),qui ont eu à faire autour du triangle des dinosaures en Patagonie.
L'auteur, sans porter de jugement, laisse les intervenants s'exprimer. Et parce que ce sont des hommes, leurs ambitions et leurs rancoeurs n'ont rien à envier à leurs jalousies, les hommes cherchent à s'approprier la moindre découverte, les villes à créer leur musée pour relancer voire developper l'économie locale.
Sur fond de guéguerre de dinosaures, Miguel PRENZ, qui est journaliste, dresse un portrait de l économie locale de cette région, de son ascension à sa chute, aux entreprises pétrolières et gazières, aux nationalisations de ces entreprises et leurs conséquences humaines. En effet, la population locale subit les aléas de ces décisions.
Un livre à double emploi.
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La chronique d'El Chocón, petite ville de Patagonie, florissante à l'époque où la société nationale Hidronor s'y est établie pour construire un gigantesque barrage hydraulique, puis livrée à elle-même une fois les travaux terminés. Jusqu'au jour de 1993 où un explorateur du dimanche, nommé Ruben Carolini, est tombé sur un fossile de Giganotosaure dans le désert, initiant une fièvre du dinosaure à donner le tournis. Car à partir de cette découverte, survenue pile au bon moment pour profiter de la vague médiatique de Jurassic Park, c'est toute l'économie de la région, rapidement rebaptisée « vallée des dinosaures » qui s'organise autour de ce filon. L'opportuniste José Luis Mazzone, maire d'El Chocón, s'empresse de construire un musée pour attirer les touristes, et transformer sa petite ville en étape obligatoire sur la route de la mythique terre de feu. Mais c'est sans compter sur la ville voisine de Plaza Huincul (elle aussi sinistrée après le départ d'une compagnie pétrolière, YPF) qui rentre dans la danse, après avoir exhumé ses propres fossiles, tout comme Los Barreales, qui installe un centre paléontologique et voudrait y percer un tunnel de 200 mètres pour observer les couches géologiques.

À partir de là, dans une vallée qui n'a guère d'autre atout à faire valoir, c'est à qui exposera le dinosaure le plus grand, le plus féroce, le plus rapide, etc. : une vraie guerre des dinosaures, dans laquelle la mégalomanie des politiques (« mon voeu, c'est qu'El Chocón devienne Disneyland ») répond aux coups bas et manigances des scientifiques pour se discréditer les uns les autres, ou pour faire main basse sur les découvertes de divers aventuriers en mal de sensations fortes – et qui, eux aussi, sont souvent de doux dingues. Têtes de tyrannosaures jouées aux cartes par des paléontologues ivres, calomnies diverses, vieilles rancunes tenaces : les rebondissements sont nombreux quand on creuse un peu la terre de la province de Neuquén. D'autant que le tableau est complété par la présence des fondamentalistes religieux qui ont à coeur de prouver, selon leur interprétation littérale de la bible, que les dinosaures étaient présents dans le jardin d'Eden, et pour les plus petits d'entre eux, sur l'arche de Noé…

On se laisse gagner par l'atmosphère mélancolique de ce texte bien construit et subtil, ressemblant un peu à une comédie triste – et misanthrope – des frères Coen, où chaque personnage se montre à la fois pathétique et égoïste. Mais on s'attache quand même à la galerie de personnages que nous dépeint l'auteur, sauvés par leur côté loufoque.
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Si je devais résumer ce roman, je reprendrais sans honte une phrase du livre quelque peu modifiée : la guerre des dinosaures à laquelle on assiste dans ce livre, est une compétition pas toujours fair-play, instaurée entre les scientifiques, les chercheurs, les locaux pour faire connaitre celui qui a découvert le dinosaure le plus long, le plus gros, le plus vieux.. etc, sans parler de la course aux financements publics, et à la reconnaissance médiatique qu'attirent les fossiles.

Afin de planter le décor, l'auteur reprend assez facilement le passé industriel de la région : privatisation des industries et création de villes pour y loger ses travailleurs.. départ des salariés, faillites, rachats, tout ce petit monde va et vient, déménage, s'installe, divorce, bois, chante et danse.

Lorsqu'un dénommé Rubén Carolini, mécanicien de son métier, trouve un os de dinosaure, c'est toute la vallée qui s'agite. de là commenceront les querelles les plus futiles au plus monstrueuses pour attirer le regard sur soi. La plume du journaliste et auteur Miguel Prenz, se prête bien au jeu : incisive et directe, humoristique parfois.. il fait parler ses personnages simplement et on assiste alors à un vrai combat de coqs où chacun y montre ses ambitions.

« C'est mon dinosaure, non c'est moi qui ai trouvé l'os, oui mais sur le terrain du Maire .. » et chacun y va de sa théorie, de la plus simple à la plus loufoque, en remettant même en cause la date de la création de la Terre suivant les dires des créationnistes et géologistes… bref, pourvu qu'on y croit.

Il est vrai que je n'ai pas toutes les cartes en mains pour m'imprégner de cette culture écologique et politique sud américaine.. de ce fait, j'ai plané au dessus de l'histoire. Je peine à trouver mes mots et à vous « le vendre ». Non pas qu'il soit mauvais, du tout, j'ai passé un bon moment, ri parfois. Mais je suis restée très en retrait, n'arrivant pas à m'attacher à tout ce petit monde. le style de l'auteur m'a parfois lassé avec des phrases souvent longues – sur 13 lignes – agrémenté de termes aigus où j'ai dû reprendre la lecture plusieurs fois.. Cela donne un rythme mais c'est ce qui m'a un peu perdue.

J'en garde tout de même un bon souvenir car tout au long de ma lecture, je me serais crue regardant un Tarentino, des tranches de vies du passé, en noir et blanc, des tirades de personnages hauts en couleurs qui essayent chacun de piquer la couverture du voisin pour la mettre sur ses pieds.

Pour finir sur une note très positive, je parlerai aussi de l'objet : un détail auquel je ne faisais pas forcément attention avant, mais sur lequel je m'attarde de plus en plus. Encore une fois la qualité du livre est belle. Couverture mate, gros grain, titre du roman inscrit au bord des pages, en travers le long des paragraphes. Plein de petits détails qui font que le livre est travaillé et recherché. Bravo à l'éditeur pour ces finitions qualitatives.

Lien : https://felicielitaussi.word..
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critiques presse (1)
Actualitte
25 juillet 2019
Ce livre est juste un reportage parfois amusant, parfois amusé, parfois dur sinon terrible pour ces populations qui finalement « comptent pour du beurre », parfois désolant.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A cette époque, Rubén Carolini passait une grande partie de son temps libre dans le désert, à explorer, à chercher des fossiles, à s'entraîner au tir, à chasser des oiseaux, à prendre des photos, à filmer avec sa caméra VHS, à vivre ses aventures en somme. Voilà, en gros, à quoi il s'occupait l'après-midi du 25 juillet 1993, lorsqu'il tomba sur un tibia qui lui parut énorme et dont il apprécia la taille à l'aide de sa ceinture. Comme la ceinture ne suffisait pas, il dut ajouter un fil de fer. Puis il remonta dans son buggy orange et retourna chez lui à El Chocón. Il tira de sa bibliothèque un livre consacré aux dinosaures -sujet qui l'intéressait avant- et lut une information qui ne manqua pas de le surprendre: le tibia du Tyrannosaurus Rex, le carnivore le plus grand du monde alors, mesurait 82 centimètres tandis que celui qu'il avait trouvé faisait 1,10 mètres.
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Personne, des siècles durant, n'a objecté que ce récit [ le Déluge ] ne fait jamais mention de reptiles de plusieurs tonnes, plus grands que des arbres, avec des dents et des griffes de plus de dix centimètres de long, et qui - en admettant qu'ils aient pu monter à bord de l'Arche sans y être trop à l'étroit - auraient décimé une bonne partie de l'équipage pour assouvir leur faim, ce qui aurait grandement changé le cours de l'histoire mondiale.
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La guerre des dinosaures à laquelle il se réfère est la compétition, pas toujours fair-play, instaurée entre les scientifiques qui se disputent le prestige de travailler dans les institutions les plus renommées ou bien de découvrir le dinosaure le plus long, le plus gros, le plus haut, le plus vieux, le plus petit, le plus grand, le plus complet, sans parler de la course aux financements publics, aux donations d’entreprises privées, aux bourses et à la reconnaissance médiatique que drainent les fossiles.
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Comme je connaissais très bien le désert, ils m'ont envoyé voir si il y avait bien des oiseaux. Je n'en ai pas vu un seul, mais par contre j'ai trouvé un tibia énorme. Je l'ai mesuré (...). Quand j'ai vu que ce tibia faisait 30 cm de plus que celui du tyrannosaure, j'ai senti mes cheveux se dresser sur ma tête. Graciela m'a regardé paniquée et m'a demander ce qui se passait. Je lui ai dit: "Graciela je viens de découvrir le plus grand dinosaure carnivore du monde".
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