Elles sont 12 poètes comme les 12 syllabes d'un alexandrin, 12 femmes qui, à travers une poésie libre et passionnée nous offrent leurs joies, leur tendresse, leurs révoltes et leurs espoirs.
Attachée à sa terre natale,
Marie-Hélène Prouteau a choisi des poètes contemporaines de Bretagne, des femmes qui « ouvrent grand les fenêtres. »
Engouffrons-nous dans ces ouvertures pour entendre leurs voix qui « disent le corps des femmes qui aiment, qui désirent ou qui souffrent. »
Dans «
Affolement du sang »,
Marie-Josée Christien évoque la maladie avec lucidité et des images étonnantes :
« La moelle affolée
Essaime ses larmes coagulées
Dans la chaleur du sang épaissi. »
Dans son entretien avec
Marie-Hélène Prouteau,
Chantal Couliou parle de sa passion pour la forme brève du haikus qui est pour elle « un bol de légèreté, un zeste de fraicheur, une pincée d'impertinence… »
« le goéland
Sur le parcmètre
A quel tarif ? »
C'est dans le désert d'Atacama que nous entraine la poète et romancière Guenane. D'une écriture saccadée elle raconte le désert, son aridité, et son histoire tissée de violences.
« Blanc pur ocre terre de sienne
Interminable dépression
Le Salar d'Atacama ne vous épargne
Aucun de ses tourments
Torturé perforé saturé
Son coeur vit et le vent cavaleur vous laisse muet. »
Dans l'oeuvre de
Ghislaine Lejard, la nature est très présente, la poète cueille la lumière et la sensualité des éléments. Mystère et mélancolie se mêlent étroitement dans ces petites choses du monde.
« L'oiseau passeur de lumière
Rejoint l'invisible
Dans le silence des étoiles. »
Le recueil se clôt sur la présentation de
Jacqueline Saint-Jean. A travers ses poèmes, elle dit chercher à « ouvrir [sa]perception du dehors, accueillir l'imprévu, à sonder le cosmos intime, les forces obscures de la vie… »
L'écriture de
Jacqueline Saint-Jean est intimiste, c'est une langue exigeante qui questionne la vie, la mort, mais c'est aussi une écriture de grand vent.
« On cherche un mot, comme une arche, où passerait
le fleuve.
Un mot, un lit profond, syllabe de limon, langue
Pour relier la source à l'estuaire. »
Je ne peux citer les douze poètes de ce recueil, et je vous invite à partir à leur rencontre à travers les pages que leur consacre
Marie-Hélène Prouteau. Après une courte biographie, on découvre leurs paysages intimes et universels, et des extraits de leurs textes.
Un essai poétique salutaire pour faire entendre ces voix féminines et nous donner envie de se plonger dans leurs oeuvres.