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3,64

sur 1036 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sacha est écrivain, et décide de quitter Paris pour aller se reposer dans la ville de V., où il rencontre un ancien ami qu'il n'a plus vu depuis 20 ans. Ensemble, ils faisaient de l'autostop dans leur jeunesse. Aujourd'hui, malgré leur quarantaine respective, l'autostoppeur part toujours à l'aventure sur les routes comme avant, même s'il est marié et père, tandis que Sacha a perdu le goût de ces aventures vagabondes.

Face aux départs de son ami, il est confronté à des sentiments variés, et les événements vont mener à des rebondissements, des doutes.

Un roman superbe, très émouvant, mais qui a des côtés cruels aussi, racontant les flâneries d'un homme à travers la France, un homme difficile à cerner, un idéaliste, généreux.

Je me suis souvent demandée ce qui se passait dans la tête de l'autostoppeur et j'ai parfois regretté que ça ne soit pas plus approfondi.
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Sylvain Prudhomme nous emmène sur les routes enfin je devrais plutôt dire sur Sa route, celle qu'il fait prendre à son narrateur, Sacha, la quarantaine qui décide de tout plaquer pour s'installer à V., où vit celui qui ne sera nommé que par "l'Autostoppeur" qu'il a connu au détour d'un voyage et qu'il a perdu de vue depuis près de 20 ans.

Qu'est-il devenu ? Comment vit-il ? Qu'a-t-il fait de sa vie quand lui-même est à un carrefour et que la route à prendre est assez obscure. Tous les oppose et pourtant.....

Il va découvrir un homme marié à Marie, traductrice, avec un enfant Agustin 9 ans, qui vit de petits chantiers ici ou là, est son propre patron ce qui lui permet de se lancer régulièrement (et comme par le passé) sur les routes à la rencontre des autres, de partager à la fois un bout de chemin mais aussi un bout de vie.

Sacha va se rendre compte du vide de sa vie , à l'opposé de son Autostoppeur, sorte de doux bohème qui ne pense qu'à prendre la poudre d'escampette, malgré sa femme et son fils, à aller plus loin, aller vers les autres, associant idées et parcours, jusqu'à se fondre et parfois disparaître dans le décor.

Sacha va peu à peu s'immiscer dans cette famille et surtout se rapprocher de Marie, lasse des départs de l'Autostoppeur mais sans pour autant l'obliger à revenir au foyer. Chacun va prendre une route, sa route pour trouver sa place et sa vie.....

C'est un roman dans lequel on voyage, c'est un parcours initiatique à la recherche du bonheur pour chacun. Sacha va découvrir les charmes d'une vie de famille et suivre l'Atostoppeur au rythme des polaroïds que celui-ci envoie, comme des petits cailloux blancs sur les chemins qu'il emprunte.

Sylvain Prudhomme est un as en géographie française, une sorte de Pierre Bonte des villes et villages, écrivant une carte routière à la main afin de dresser le parcours des idées et pensées de cet Autostoppeur, philosophe des routes et autoroutes, connaissant tous les recoins du territoire, dressant une carte balisée qui mènera Sacha à comprendre et à remettre toute sa philosophie de vie en question en s'ouvrant aux autres et en découvrant le sens du partage.

Avec une écriture douce, posée, l'auteur nous convie à un voyage dans lequel les paysages et personnages rencontrés participent à sa réussite mais aussi à la confrontation des deux anciens co-voyageurs, leurs deux univers;

J'aime et redoute à la fois l'idée qu'il existe une ligne d'ombre. Une frontière invisible qu'on passe, vers le milieu de la vie, au-delà de laquelle on ne devient plus : simplement on est. Fini les promesses. Fini les spéculations sur ce qu'on osera ou n'osera pas demain. (...) La moitié de notre existence est là, en arrière, déroulée, racontant qui nous sommes, qui nous avons été jusqu'à présent, ce que nous avons été capables de risquer ou non, ce qui nous a peinés, ce qui nous a réjouis. (p4)

Et si l'Autostoppeur n'était finalement que le double de Sacha, celui qu'il n'a pas osé être, qu'il ne s'est pas permis d'être, celui au manteau bleu, comme l'évoque l'auteur, dans une chanson de Léonard Cohen, l'homme de sa jeunesse :

"Je me jure que s'il revient j'aurai la même élégance. Dans la chanson de Cohen la guitare est calme, les mots sont simples. Certains biographies disent que l'ami au fameux manteaux bleu existe, qu'il a vraiment eu une histoire d'amour avec Jane. D'autres pensent qu'il n'est qu'un double de Cohen, une figure de sa jeunesse, de ses années de vagabond. Que du début à la fin le chanteur ne s'adresse qu'à lui-même. A l'home qu'il n'est plus et qu'il revoit avec un mélange de tendresse et de défi. Ceux-là disent que l'homme au manteau bleu et Cohen n'ont jamais fait qu'un. (p205)"

Oser sans jamais avoir oser, faire le premier pas, aller vers l'autre, vers les autres, vivre à travers les autres, trouver ce que l'on a toujours cherché sans espérer un jour le trouver.

Une bien jolie balade dans laquelle chacun peut retrouver un bout de son itinéraire, de sa propre carte routière, au hasard des chemins pris et des rencontres.

J'aurai pu assister à une rencontre mercredi à La Roche sur Yon mais une erreur de manipulation informatique m'en empêche et il ne reste plus de place. Je me console en me disant qu'il y aura foule à l'écouter parler de son voyage littéraire .....
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Ce roman très moderne est avant tout l'histoire d'une amitié, celle de l'auteur et d'un congénère de passage dans sa vie et partout en France d'ailleurs.
Cet homme sans nom ni prénom n'aime rien tant que visiter le pays à bord des voitures des autres qui le prennent en stop. Il prend plaisir à rencontrer toutes sortes de personnes, en rêvant de les réunir, comme la consécration de sa quête.
Mais on peut comprendre combien ces départs perpétuels sont difficiles à vivre pour son entourage...
Enfin, après l'amitié vient l'amour, et tant pis pour l'autostoppeur !
Dans ce livre relativement peu attrayant, il ne se passe pas grand chose. Et je désapprouve la publicité pour différentes enseignes citées à la suite dans une certaine page, si ce n'est plusieurs.
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Sasha, la quarantaine, écrivain, vient s'installer dans la petite ville de V. dans le sud de la France.
Lors d'une soirée chez son cousin il rencontre Jeanne qui lui parle très vite de "l'autostoppeur" qu'elle souhaite qu'il rencontre.
Il se trouve que Sasha connait cet autostoppeur, il s'agit de son ancien ami de jeunesse, lorsqu'ils étaient étudiants. Et quand il le retrouve il fait la connaissance de sa compagne Marie et de leur fils Agustin.

L'autostoppeur aime partir, parcourir la France en autostop, rencontrer des gens, tous différents, mais qui ont le point commun d'avoir osé ouvrir la porte de leur voiture pour le transporter, d'avoir ouvert une fenêtre sur leur vie, leur intimité.

Petit à petit Sasha se rapproche de la famille de son ancien ami qui, lui, reprend ses activités d'autostoppeur de plus belle et s'éloigne d'eux insensiblement.

Ce texte nous parle de départ et d'absence, de voyage, de ce que c'est que d'être là , d'être loin, d'être présent tout en étant absent et inversement.
C'est un livre qui parle d'amitié, d'amour, de désir, de liberté.

L'écriture de Sylvain Prudhomme est ronde, pleine de douceur et de calme, c'est comme si il nous susurrait l'histoire, qu'il nous la racontait à voix basse au coin du feu. Il nous fait pénétrer dans son texte, dans son monde, avec finesse et grâce.
J'ai aimé cette petite mélancolie teintée de joie et de bonheur, une simplicité offerte pour profiter de la vie, là ou là-bas (?!).



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« le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent. » et vous, vous appartenez à laquelle ?

Le narrateur et personnage principal, Sacha, déménage dans une petite ville du sud-est de la France, pour changer d'air et écrire son roman. Coïncidence, il retrouve un vieil ami qu'il n'a pas vu depuis vingt ans : l'autostoppeur. Alors que Sacha aspire à une vie tranquille, sédentaire, sans attache ; l'autre continue ses aventures en stop, parcourant la France entière. Pourtant, l'attendent désespérément sa femme et son fils…

L'autostoppeur, dont on ne connaitra jamais le prénom, s'apparente à un mirage, un rêve, au point de se demander s'il existe vraiment ou si on l'a inventé au fil de la lecture. Ce surnom, c'est un moyen aussi de le rendre encore plus distant, insaisissable. En outre, Sacha attise notre curiosité en nous précisant que s'il n'a pas vu l'autostoppeur depuis si longtemps, c'est parce qu'il lui avait demandé autrefois de sortir de sa vie. Mais cette intrigue reste en suspens tout au long du roman, reléguée au dernier plan, comme pour montrer que les disputes ne sont qu'éphémères, on en oublie aussi vite les raisons, une fois passées.

Nous sommes suspendus à la plume de l'auteur, arrêtés dans le temps par ces innombrables voyages. La seule marque de son écoulement est l'envoi des cartes postales par l'autostoppeur des différents villages qu'il découvre. Il choisit de dénuer son texte de toute marque de ponctuations, hormis les points, bien entendu. Ici, ni points d'interrogation pour questionner, ni points d'exclamation pour s'exprimer passionnément. le lecteur choisit lui-même l'intensité des propos qu'il veut donner aux personnages. En plus de lire, il participe d'autant plus à créer fictivement ces personnages et leurs émotions.

J'ai beaucoup aimé ce livre, que j'ai trouvé très poétique. Il livre de belles leçons sur l'amitié, la vie, l'amour et l'écoulement du temps. Plus encore, c'est un livre humainement renversant, qui nous sommes de regarder la nature autour de nous, de parler à notre voisin dans le train, de vivre la vie comme une aventure et, surtout, de profiter.
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Entre le roman de fiction et le récit de soi, Sylvain Prudhomme raconte le parcours d'un homme qui lui ressemble comme un frère. Ecrivain, reporteur, il s'installe dans une ville de province dans le Sud de la France pour y écrire et prendre du recul. Là, il rencontre des années plus tard l'autostoppeur, avec qui il a partagé maintes errances du temps de leur jeunesse.
Par un jeu de miroir inversé, l'autostoppeur installé dans une vie conjugale et familiale, reprend la route alors que l'écrivain s'installe dans une vie casanière faite de sorties de classe et cuisine familiale. En écho à une errance et à une vie éclatée, les cartes postales de l'autostoppeur sont autant de bouteilles à la mer à destination de ceux qui sont restés à la maison. Ecrit à la première personne, le récit navigue entre le regret d'une vie jeunesse enfuie, l'amitié des premiers jours plus intense qu'un amour installé, le désir d'une vie autrement, les désenchantements qu'apportent l'âge adulte. Quelque chose entre le renoncement et l'acceptation.
Belle écriture, quelques fulgurances. Une auto-méditation à lire avec bienveillance, faute de quoi on peut être vite agacé par le ronronnement de cette ego-histoire
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 Sacha, écrivain parisien, décide de quitter la capitale pour un village V. dans le sud de la France. Est-ce un hasard si, une fois installé, il y retrouve un ami de son adolescence avec lequel il a beaucoup voyagé ? L'autostoppeur, c'est ainsi qu'est dénommé le copain d'autrefois, a fondé une famille avec Marie. Ils ont un fils Agustin. Ils sont heureux. L'écrivain, tourmenté par essence ne trouve pas l'inspiration, propose parfois de s'occuper d'Agustin et s'immisce petit à petit dans la vie du foyer. Quant à l'autostoppeur, le vertige de la route et des rencontres fortuites le reprend de plus en plus souvent. Il part, en aveugle, vers le monde, les gens, les villages. Que fuit-il et pourquoi ? Pourquoi quitter ceux que l'on aime pour aller vers des inconnus ? Que cherche-t-il ? Ce livre pose des questions sur les choix de vie, la difficulté à assumer des responsabilités, le pessimisme, l'altruisme, l'égoïsme, la désinvolture et le sans-gêne. Interrogations que traite Sylvain prudhomme dans un style particulier où narration et dialogue sont sur un même plan, où l'inexistence de tirets pour chaque prise de parole brouille un peu plus les pistes. Amour , Amitié, Liberté… des thématiques et un titre, clins d'oeil à Sur la route de Kerouac où l'idée est bien de poursuivre un autre idéal de vie. Au lieu de parcourir l'immensité des Etats-Unis, c'est la France, par les petites routes et les villages inconnus que nous promène Sylvain Prudhomme.
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Si "Par les routes" de Sylvain Prudhomme est un roman qui nous fait voyager dans de nombreux villages de France c'est d'abord un hymne à l'autostop.
J'ai plutôt aimé ce roman même si mon enthousiasme n'est pas très grand. D'abord cela me rappelle ma jeunesse, ce qui est positif, mais il y a pas mal d'événements improbables notamment parce qu'aujourd'hui l'autostop se pratique rarement. Admettons qu'on a envie d'y croire, comme si le sujet central était le hasard, celui des rencontres quand l'autostoppeur monte en voiture avec des gens pour faire un bout de chemin ensemble puis se séparent. L'hospitalité fait du bien.
Mais le premier hasard que j'ai trouvé un peu gros c'est la rencontre du narrateur avec l'autostoppeur.
Sacha est un écrivain qui quitte la ville et s'installe à V. à la recherche de calme et de solitude pour écrire un nouveau roman. Il y retrouve pourtant un ancien ami qu'il n'a pas vu depuis 17 ans. Ils ont été étudiants et ont pratiqué l'autostop ensemble. Sacha le reconnait tout de suite et leurs vies vont être de nouveau liées. Cet homme sans identité autre que celle de l'autostoppeur a une femme et un fils mais continue à partir sur les routes car il en a besoin, sinon il étouffe. Il laisse sans état d'âme femme et enfant que son ami va consoler.
Je trouve que Sylvain Prudhomme c'est un peu égaré dans les histoires d'amour et qu'il y a trop de mystères autour de son personnage. Pour autant, il a une belle écriture et des sujets toujours originaux.


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J'ai acheté ce roman avant qu'il obtienne le Femina, un prix très mérité selon moi. Pas de critique aujourd'hui, mais plutôt quelques souvenirs. C'est un livre poétique et tellement prégnant pour ceux qui ont connu les joies du stop. Je fais partie de ceux-là, j'ai toujours (durant ma jeunesse) adoré le stop et son corollaire les rencontres « hasardeuses ». Bien que pour une jeune femme se soit plus compliqué et dangereux, je « stoppais » à l'instinct n'hésitant pas à refuser certains automobilistes. Je trouve que l'auteur a bien saisi l'atmosphère de la route même si tout est édulcoré, car en réalité les galères sont innombrables. Une bien jolie histoire de liberté.
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Prouesse littéraire que ces livres purement linéaires ,quasi sans action,comme ces films de Bernanos;deux amis se retrouvent après avoir longtemps autostopé ensemble;un continue et collecte villages,aires d'autoroutes,portraits des autostopés;l'autre,statique s'éprend de l'épouse du trop absent;réflexion sur partir ou rester,tenir ou courir...se lit avec plaisir et n'est nullement monotone;décors et personnages y sont rudement bien plantés;curiosité littéraire;mais vraiment connoté bobo de gauche,friqués et aux boulots flous.
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