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3,64

sur 1038 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon, on est tous content à un moment ou à un autre de tomber dans le livre sur un nom de bled que l'on reconnait, parfois pour y être passé, car des routes, on en traverse pas mal. Enfin, on sait que le héros les traverse mais beaucoup du livre se passe à V. L'auteur aurait pu y ajouter "Coudures", un village western landais où j'espère, le patronyme n'a aucune incidence sur les habitants. le livre happe tout de suite mais s'endort un peu avant de se réveiller un peu sur la fin. En plus profonde réflexion, ce bouquin, agréable, m'a fait penser aux actifs et aux réactifs, à ces deux groupes qui finalement se partagent le monde. On pourrait qualifier l'autostoppeur, le personnage central, d'actif, les autres n'étant que réactifs à ses propositions. Ils ne commencent par exister que quand ils s'en détachent et prennent leurs propres initiatives. On n'est jamais ni complètement l'un ou l'autre même si chez chacun une dominante pointe son nez et on est soi admiratif, jaloux ou énervé de l'autre clan. Ces actifs ? le sont-ils pour eux ? Sont-ils seulement égoïstes ou simplement plus vivants ?
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Il s'appelle Sacha, il a quarante ans, un peu plus, une vie agréable. Il est écrivain, ça lui réussit plutôt bien. Mais voilà, il s'ennuie. Il a envie, besoin peut-être, d'ailleurs. Alors il part, quitte la ville, les obligations, la routine, retrouve un petit village du Sud qu'il aime et où il s'imagine déjà écrire un nouveau roman, enfin seul, enfin libre. Mais à peine installé à V., le voilà confronté à un visage familier, presque un fantôme du passé : l'autostoppeur, personnage mystérieux sans nom ni âge dont on comprend très vite qu'il est un ancien camarade de galère de Sacha, désormais installé à V. avec sa femme et son fils. Très vite, les souvenirs resurgissent, les frustrations aussi. On se compare, on se cherche, on se surprend à avoir (ou pas) changé.

Sacha se trouve bien, ici. Il aime cette espèce de famille d'adoption qu'il a trouvée chez l'autostoppeur. Ce dernier, au contraire, subit l'arrivée de Sacha dans sa vie comme un révélateur, une perturbation qui lui fait effet de douche froide. N'est-ce pas triste, n'est-ce pas un signe de défaite que l'écrivain l'ait retrouvé aussi vite, sans même avoir à le chercher ? L'autostoppeur n'a-t-il pas abandonné ce qu'il avait de plus précieux, son sens de l'audace, de l'aventure ?

Difficile de répondre à cette question. L'autostoppeur ne le fait d'ailleurs pas. Il se contente de partir, tout simplement, par les routes, en autostop donc, par soif d'ailleurs, d'improvisation, de joyeux bazar. Il n'a ni destination, ni itinéraire, ni date retour. Rien qu'un amour immodéré pour les petits trous perdus, les villages aux noms insolites, et les cartes postales dont il abreuve sa femme et son fils, et puis Sacha aussi, à V. où ils attendent en vain son retour.

C'est un roman sans réelle intrigue, une simple plongée dans le quotidien flou et tracassé d'aventuriers qui ont peur de l'être, voire qui ont renoncé à le devenir, et dans les ruminations solitaires qui en naissent. C'est l'histoire de ceux qui choisissent de s'installer, ceux qui regrettent de l'avoir fait, et ceux qui refusent de s'y résoudre. C'est l'affrontement entre ceux qui préfèrent rencontrer des inconnus, les regarder, et puis les aimer justement parce qu'ils les quittent, et de ceux qui regrettent de ne pas passer assez de temps avec ceux qu'ils connaissent déjà. C'est une odyssée dont on redoute le terme, une expérience littéraire déstabilisante à plus d'un titre. La plume est fuyante, pleine d'ellipses, de suggestions, de silences jamais vraiment brisés, de provocations jamais vraiment actées. On assiste à des chocs, des ruptures, des désillusions, mais jamais dans le fracas. Au contraire, tout se déroule dans une forme étonnante de discrétion, de fluidité, de retenue, jusqu'aux dialogues qui ne sont pas même délimités par des tirets ou des guillemets, mais comme intégrés au texte, étouffés.

C'est donc un curieux ouvrage que Par les routes, à la fois très dense et très vide, récit complètement tourné vers l'ailleurs, l'infini et l'exploration, et pourtant très intime, très calme, sans réelles perturbations ou péripéties. On est emporté presque malgré soi par ce récit imprévisible et peut-être un peu inégal, avec parfois de longues plages de méditations un peu trop incolores, mais aussi des scènes bouleversantes de simplicité, de délicatesse, et, même si le mot est un peu galvaudé, d'humanité.

Difficile de poser des mots face à ce roman qui va justement en effacer, en intérioriser. Tout est suggéré, proposé : rien n'est imposé, et c'est sans doute au lecteur d'aller puiser dans sa propre sensibilité pour aller compléter les magnifiques silences de ce récit singulier. On bascule parfois dans un côté un peu trop "catalogue", décousu presque, mais par lequel on se laisse finalement porter avec une certaine aisance. Une belle expérience de lecture donc, un peu insaisissable et cryptique par instants, mais qu'on aurait indéniablement du mal à oublier, tant Sylvain Prudhomme parvient à toucher avec brio à un dilemme universel : partir, ou rester. Créer, ou entretenir. Semer, ou s'astreindre à la tâche ingrate et si peu spectaculaire des retrouvailles.


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Avant de découvrir ce court roman, je connaissais Sylvain Prudhomme uniquement de nom.
Par les routes, c'est l'histoire de Sasha et de l'autostoppeur.
Au départ on entre dans une vie à tâtons.
Puis au fur et à mesure on va complètement pénétrer dans le monde de Marie et d'Augustin.
L'autostoppeur c'est cet homme, celui qui est là sans être là, qui part sur les routes au gré du vent, sans véritable destination, sans but particulier. L'autostoppeur, c'est celui qui est libre. de vivre, de découvrir, de rencontrer.
L'autostoppeur c'est l'éternel absent. Celui dont on a attend les coups de fil, celui dont on espère qu'il a pu manger, qu'il a bien dormi, au sec, dans un coin de la France.

Le narrateur, Sasha est un vieil ami de l'autostoppeur. Cela fait des années qu'ils ne se sont pas vus - une brouille est survenue, sans qu'on en sache beaucoup - et Sasha vient habiter dans le même patelin pour une raison : la liberté d'écrire. Sasha est écrivain et c'est sans doute le premier point commun qu'il se trouvera avec Marie, la femme de l'autostoppeur, elle-même écrivain d'une certaine façon, puisqu'elle est traductrice de l'italien.

Au gré des départs de l'autostoppeur, le manque s'installe, l'absence se fait de plus en plus commune et finalement Sasha prend la place de cette figure fugace.
Par les routes c'est l'histoire de toute une famille et non pas seulement celle de l'autostoppeur. Par les routes c'est l'histoire de Marie, amoureuse transie de cet homme qui ne fait que partir, c'est l'histoire d'Augustin qui doit accepter que son papa ne soit presque jamais là, qui doit supporter l'attente des appels et des au revoir, c'est l'histoire de Sasha, aspirant remplaçant de cette ombre.

Mais évidemment que c'est aussi celle de l'autostoppeur, de celui qui part « par les routes ». Cet homme contraint de partir à l'aventure pour toujours aller plus loin, pour rencontrer des êtres qu'il n'aurait jamais rencontré jusqu'alors. C'est l'occasion de partager quelques instants de leur vie, l'occasion de les prendre en photo et d'entretenir un rêve, celui de réunir tous les automobilistes qui l'ont un jour pris en stop.

Mais vivre cette vie c'est dur, surtout pour Marie, tiraillée entre l'admiration et l'énervement. L'amour et l'abandon.
« Devine où il a passé la nuit roulé dans son foutu duvet, il est fou, devine, dans un hangar à planches à voile, est-ce que tu peux le croire, dans un hangar à planches à voile non mais qui m'a fait un mec pareil, et racontant cela je pouvais voir qu'elle était fière, mon mec dort en novembre dans un hangar à planches à voile et m'appelle à l'aube pour me dire qu'il m'aime, je sentais que cette pensée lui plaisait, qu'elle goûtait leur liberté à tous les deux, celle de l'autostoppeur mais la sienne aussi, sa liberté de femme capable d'aimer un homme au loin, de l'aimer même sur les routes, même absent, de l'aimer avec ses absences — pour ces absences. »


Mon avis est dispo en intégralité :
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Un écrivain vient se ressourcer dans un village du sud-est de la France pour écrire son roman. Il a la quarantaine, cet âge particulier vers le milieu de la vie, où l'homme passe « une frontière invisible, au-delà de laquelle on ne devient plus : simplement on est ». A sa plus grande surprise, il retrouve dans ce petit village son vieil ami d'adolescence, l'autostoppeur, avec lequel il avait l'habitude de bourlinguer par les routes.
Ce roman nous décrit comment ces deux amis vont affronter cet autre penchant de leur vie, l'un écrivain, centré sur l'oeuvre qu'il se doit d'écrire, l'autre, épris de liberté, ne pouvant se résoudre par moments, malgré sa famille, à reprendre la route pour se faire prendre en autostop, par amour de découvrir de nouvelles régions et de nouvelles personnes.
Ce très beau roman nous compte une amitié entre deux hommes, un amour pour une femme, mais nous fait surtout voyager très loin avec l'autostoppeur sur les routes et nous donne l'envie, à notre tour, de prendre un sac et de s'évader.
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Vraiment un livre que je conseille, c'est une très belle histoire sur l'amitié, l'amour, les choix que l'on fait dans sa vie ... ou qui s'imposent tout simplement à nous. J'ai découvert avec un vrai bonheur l'univers de cet auto stoppeur invétéré, sa quête et sa soif insatiable de rencontres, de découvertes .. et quelque part son refus de se poser, de se contenter, de renoncer ...
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Le prix Femina 2019 a été attribué il y a quelques semaines à l' écrivain Sylvain Prudhomme avec "Par les routes", un roman déjà récompensé début octobre par le prix Landerneau des lecteurs.

De Sylvain Prudhomme, on avait beaucoup aimé Les Grands, évocation enlevée d'un authentique groupe de musique africaine et un peu moins Légende sur l'histoire de deux frères ayant- réellement organisé des fêtes grandioses dans une pinede du Sud de la France dans les années 70 .

Pour son nouveau roman , il abandonne les histoires vraies et cela lui va bien tant Par les routes est d'un niveau bien supérieur aux autres lectures qu'on a pu découvrirde lui.

Par les routes lui permet de tisser une fiction autour d'un personnage assez mythique et insaissisable. Un homme jamais nommé qui prendra l'appellation de « l'auto-stoppeur ".

Un homme à part, hors des contigences actuelles ( qui fait encore de l'auto stop aujourd'hui?), dont l'inconscience et l'insouciance dont il fait preuve pourra autant séduire qu'agacer.

En effet, malgré une épouse et un jeune enfant, ce quadragénaire fait comme à 20 ans, il part très régulièrement sur la route, ayant un besoin vital de liberté et une envie irrépressible de rencontrer des inconnus.

L'histoire sera racontée du point de vue d'un ami d'enfance Sacha qui le retrouve un jour par hasard dans la ville de proivince où il a aménagé et qui va mine de rien combler avec la femme et le fils de l'autostoppeur le vide que celui ci occasionne à chacune de ses virées sur les routes. Il y a un côté Raymond Depardon ou Agnès Varda dans cette flanerie mélancolique sur la France profonde avec ce personnage bien à rebours de notre société actuelle qui prend le temps repérer des villages et se tracer un chemin au gré de son humeur.

Il y a aussi un peu de Gérald Manset aussi, l'auteur de ce tube " il voyage en solitaire, rien ne l'oblige à le faire" dans le périple de cet autostoppeur dont les motivations du nous voyage nous échappe un peu..

Mine de rien, le nouveau roman de Sylvain Prudhomme parle de ce temps qui passe et qu'on a tant de mal à rattraper . Partir simplement pour le plaisir de partir, sans but ni destination fixe, comme un marin ou un montagnard, c'est une manière de conjurer la fatalité du quotidien. et une façon d'appartenir au monde.

A travers ces routes que chacun emprunte, ces chemins de vie, sentiers intimes, il est question de ce quotidien qui émousse les sensations et les émotions,
A travers un texte dépouillé, sobre, mais qui sait se ménager petites bulles de poésie, petits brins de tendresse, Sylvain Prudhomme fait flotter dans son roman un bien agréable sentiment de liberté, de bien-être qui fait beaucoup de bien dans les temps troublés actuels.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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merci au jury du prix Fémina de m'avoir fait découvrir cet auteur. J'ai été emportée par son style dès les premières pages et ce fut un bonheur de suivre Sacha, écrivain de 40 ans, célibataire qui décide de s'installer dans une petite ville du sud de la France et qui y découvre bien implanté, un ancien ami de faculté avec qui il a bourlingué plusieurs étés, l'autostoppeur. Déjà j'ai aimé qu'il ne soit jamais noté autrement que par "l'autostoppeur", c'est sa définition, son ADN, l'autostop. Car lui, bien que marié à Marie et père d'Augustin, il continue de partir en autostop pour le voyage mais surtout pour les rencontres avec ses inconnus qui, miraculeusement acceptent de le prendre pour un temps dans l'habitacle si petit et si intime de la voiture ou du camion. Il prend des polaroids de leurs visages et j'adore cette idée de fixer tous ces êtres dans l'éternité. La venue du narrateur va accentuer la longueur de ses départs et si Marie accepte et admire cette liberté, elle va bientôt lui peser et bouleverser leur vie. Je ne saurais comment décrire le ton, c'est lent mais vraiment, c'est géographiquement passionnant, c'est un hymne à la France et à sa diversité et cela sans description ce qui est très fort, à l'amour, à l'amitié, au voyage. C'est plein de tendresse. Bref, un livre hors du temps même si présent dans tous les ressentis des personnages.
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oila typiquement le genre de roman qui pose plus de questions qu'il ne donne de réponses. Sylvain Prudhomme aborde une thématique ambitieuse et universelle à savoir, comment remplir sa vie? C'est donc de vide qu'il s'agit. D'absences. Par les routes reste ambiguë sur les réponses et sur le développement de celle-ci.

Découvert avec Les grands, Sylvain Prudhomme suscite doublement mon attention. D'abord afin de savoir ce qu'il donne avec une autre histoire mais surtout car il est devenu arlésien d'adoption, ma ville natale et également la ville théâtre de l'action de Par les routes. de plus, Sylvain Prudhomme est l'auteur coqueluche du club de lecture auquel je participe depuis peu, il va pas être facile d'être critique.

C'est d'abord stylistiquement que Sylvain Prudhomme se démarque sans que cela soit bien définissable. Il y a une forme de douceur à sa narration, la douceur du temps qui passe, la douceur du quotidien. Des petites choses normales misent bout à bout. Des moments de vie sans effet de manche. Par les routes se dévorent. Mais il peut être aussi ennuyeux pour certains lecteurs.

Et il y a le sujet. Avec quoi remplit-on sa vie? Par les routes et les rencontres pour certains. Par le quotidien pour d'autres. N'est-ce que le constat de la crise de la quarantaine? L'insatisfaction de ce que l'on a et mettant en illustration le proverbe ; l'herbe est toujours plus verte ailleurs? Un peu simpliste non? Pourtant, cela pourrait être la réponse.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/par-les..
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C'est un livre original, atypique, sur l'absence de celui qui part et de celui qui reste. L'absence qui devient poésie et imaginaire.

C'est une belle histoire, un peu folle, qui fait rêver, pour moi qui ai aussi le goût du départ en solitaire. Mais à trop partir, trop loin, il faut trouver le chemin du retour !
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"Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et enfin ceux qui restent". ceux qui s'éloignent, s'effacent ou fuient. Ceux qui se rapprochent et lentement prennent leur place. Il y a l'autostoppeur, jamais nommé, et il y a Sacha. Deux hommes en milieu de vie, liés par un passé commun et qui après des années de silence se retrouvent par hasard dans cette ville du sud où Sacha vient de s'installer pour écrire.
Et entre eux il y a Marie, la compagne de l'autostoppeur, patiente et aimante mais peu à peu lassée par les départs intempestifs de son homme. Toujours amoureuse, mais de plus en plus agacée par l'égoïsme de ses voyages solitaires. Marie, qui voit en Sacha la sérénité et la stabilité qui lui fait défaut, l'épaule sur laquelle elle peut s'appuyer. Mais vers qui penchera son coeur?
.
Nouveau coup de coeur pour l'écriture de Sylvain Prudhomme avec ce roman que beaucoup m'ont conseillé. Et pourtant j'ai eu un peu de mal en début de lecture, intriguée par ce curieux personnage de l'autostoppeur, agacée aussi par son irrépressible besoin de fuir le bonheur. Et puis j'ai lâché prise, je me suis laissée porter par cette douce plume et le charme a agi.
J'ai fait un voyage dans les sentiments, entre amour et amitié, à cet âge "où on se connait mieux. Ou sait mieux ce qu'on aime. Mieux ce qu'aime l'autre aussi. Ce que l'on a perdu en fragilité, en faculté de s'émouvoir, on l'a gagné en attention". Un voyage sur les routes de France, de la mer à la montagne, d'églises en aires d'autoroutes, de soleil en grisailles. Un voyage poétique dans les noms de villes et de villages, d'Aast à Zuydcoote, de vans en berlines, toujours sur le siège passager. Un voyage sur les routes de la littérature aussi de Kerouac à Kundera en passant par Mac Carthy. Un voyage en musique avec Leonard Cohen, sublime, en point d'orgue.
Un très beau roman sur l'errance et la fuite du temps, sur le couple et l'amitié, tout en tendresse et en délicatesse. A savourer sans modération
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