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3,64

sur 1038 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Prix Femina 2019 - Ce n'est pas un roman pour qui recherche l'action et le suspense mais pour qui recherche la lente évolution des relations. Sacha est ami avec un autostoppeur qui trouve sens et richesse avec ceux qui l'accueillent dans leur voiture. Il part régulièrement comme si c'était là le point fort de sa vie et ce faisant délaisse sa femme et son fils qui, pourtant, comprennent son attrait pour les rencontres. On aura droit à de belles pages qui nous amèneront à mieux comprendre la philosophie de l'autostoppeur et son goût pour la vie. Un roman bien écrit qui se lit lentement au dénouement qui nous laisse un goût pour l'étrange et la découverte.
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Comment passer à côté d'un roman sur l'auto-stop, qui plus est auréolé du prix Femina (en fait je dis juste ça parce que Peste & Choléra de Patrick Deville a eu le prix Femina en 2012...) ? Bon, ma conception de l'auto-stop n'est pas la même que celle de l'auto-stoppeur du roman et mon expérience est un peu moins tranquille que la sienne mais tout de même il a raison : quand un automobiliste vous prend à bord, il vous ouvre sa voiture (et un peu son monde), il tend la main, il fait un acte gratuit, il donne (sans avoir besoin de rendre) service, c'est humain et c'est beau. Surtout quand on considère le nombre de sièges vacants qui circulent sur les routes. J'avoue que j'adorerais monter clandestinement sur un train de marchandises passant au ralenti comme dans les romans américains mais c'est une autre histoire !
Dans "Par les routes", les personnages sont un peu tous stéréotypés, gentils, beaux, cultivés, dans une ambiance peut-être pas bobo, ou alors bobo de province. Les trois personnages féminins surtout, Marie, Jeanne et Souad sont quasiment des copies conformes, femmes intellectuelles et libres, sensibles au charme du narrateur. Ça manque un peu de variété.
Dans ce roman, il n'y a pas de perdants (il n'en faut pas forcément) : l'auto-stoppeur vit la vie qu'il souhaite, sa femme Marie retrouve l'amour, son fils un père. Ce qui pourrait tourner au drame ne reste finalement qu'une péripétie de la vie. le rassemblement de la fin m'a paru tout de même hautement improbable (et là ça rejoint ma propre expérience de l'auto-stop !).
Un roman infiniment paisible. Ça fait du bien, des fois, de ne pas s'énerver !
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Je ne serai pas aussi enthousiaste que les nombreux billets élogieux lus sur ce titre… Mais il est possible que je sois une des victimes du syndrome de la deuxième phase, cette fameuse deuxième phase qui fait que l'on va vers un livre après avoir lu de nombreux avis dithyrambiques à son sujet, et que loin de trouver le chef d'oeuvre attendu on se retrouve seulement face à un très bon livre… et que la déception est alors fatalement un peu au rendez-vous. Rien de grave cependant. Car en effet l'écriture de Sylvain Prudhomme est effectivement pleine de charme. Sa présence aussi, ayant eu la chance d'assister dernièrement à une rencontre avec l'auteur. C'est à cette occasion que j'ai d'ailleurs acheté son roman. Lors de la rencontre, la médiatrice et l'auteur étaient restés assez flous sur l'histoire racontée, préférant s'intéresser aux personnages et piochant sans faire attention à la chronologie des extraits au fil du roman. C'était une bonne idée de ne rien dévoiler. Car Par les routes nous raconte en réalité une histoire assez étonnante. Sacha, écrivain, décide en effet un beau jour de s'installer dans un village, appelé V., village dans lequel vit un de ses cousins, mais surtout où le célibataire espère trouver un endroit pour écrire sereinement, et pourquoi pas se réinventer. Invité par son cousin à une fête, il rencontre Jeanne, mais apprend en même temps qu'une ancienne connaissance habite également dans le coin, celui qu'il appelait autrefois l'auto-stoppeur. Sacha est étonné d'apprendre que son ami s'est posé, qu'il vit avec une femme, Marie, et qu'il a eu un petit garçon avec elle. Il reprend contact avec lui, fait la connaissance de Marie et d'Agustin, sans se douter que sa vie va en être bouleversée, ni que l'auto-stoppeur est resté plus fidèle à lui-même que prévu… J'ai aimé, il faut bien le dire, toute l'ambiance assez douce et posée, attentive, du roman. J'ai aimé le personnage de Marie, tourmenté. J'ai été cependant agacée par l'auto-stoppeur, sa façon assez systématique de procéder, son absence égoïste, sa philosophie de vie. Bien qu'installé avec Marie et son enfant, il ne peut en effet s'empêcher de partir sur les routes, de faire de l'auto-stop (pour qui ? pour quoi ?). Fuite ou désir de rencontres ? Il est difficile de le dire, même si les rencontres ont effectivement lieu, photographies à l'appui. Marie les range silencieusement dans un tiroir de la maison. Fatalement, l'absence creuse des sillons dans le couple… et la présence de Sacha est à contrario un réconfort. Je m'attendais sans doute à découvrir de beaux paysages, ou bien à rêver de voyages auprès de l'auto-stoppeur. J'ai été un peu déçue de constater que les aires d'autoroutes le faisaient rêver (bof). Pour autant, il a cette manie charmante de décider de son parcours en fonction de ce que lui évoque les noms des communes, et je me souviendrai longtemps je crois du passage à Orion des personnages. Je ne sais pas comment vous expliquer mieux mon sentiment de lecture. J'ai beaucoup aimé ce livre, mais je suis partagée, partagée entre mon agacement pour l'auto-stoppeur et mon admiration pour Marie, entre mon plaisir de lecture et cette impression que certains passages ont été travaillés, ciselés, plus que d'autres, rendant l'ensemble parfois inégal. Parions cependant que je n'en resterai pas là avec l'auteur.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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On apprend dès les premières lignes que le narrateur de Par les routes est un artiste, à la fois écrivain et peintre, qui ne s'attarde guère sur ses oeuvres. Mais l'une d'elle est sans doute en cours, c'est le livre que nous allons lire. Car le métier du narrateur ressemble furieusement à celui de l'auteur, Sylvain Prudhomme. Quand le roman commence, Sacha vient de s'installer dans la ville de V. pour y travailler, écrire et peindre, donc. V. reste anonyme mais c'est une Ville du Sud, au bord d'un fleuVe. Sacha n'y connaît pas grand monde, juste un vague cousin, aimable dans son souvenir, mais c'est un peu volontaire. Sacha cherchait la solitude, une sorte d'ermitage en ville.

Mais le hasard va vouloir – formule inepte car il n'y a guère de hasard dans un roman – que, dans cette ville de V., Sacha retrouve un autre anonyme, l'autostoppeur, qu'il n'a pas revu depuis 15 ans mais qu'il n'a jamais oublié. L'autostoppeur a changé jadis la vie de Sacha mais aujourd'hui quelque chose a changé dans la vie de l'autostoppeur. Il a une compagne, traductrice de l'italien et ils ont eu ensemble un garçon. Elle, elle semble s'être accommodée de lui, qui n'a pas cessé de disparaître périodiquement pour de longs voyages en France, pour le seul plaisir d'être emmené par celle ou celui qui, en voyant le fameux pouce agité au bord de la route, va décider de s'arrêter. Elle, elle semble être toujours amoureuse de cet intermittent de l'amour qui, entre deux éclipses, fait des chantiers de rénovation, une activité sans importance, ce n'est pas ce qui le fait vibrer.

Sylvain Prudhomme nous introduit doucement mais irrésistiblement dans ce triangle à la Jules et Jim. La Catherine de Truffaut s'appelle ici Marie (mais il y a aussi une Jeanne dans l'histoire). le triangle est en fait un quadrilatère. Agustin, le fils de l'autostoppeur, est bien présent dans le récit dont il va être, pourrait-on dire, un acteur passif. Après, ce qui devait arriver arrive. J'ai besoin de partir moi aussi, dit un jour Marie, fatiguée de l'autostoppeur absent. Sacha se propose de garder Agustin et s'installe chez Marie. Au bout de dix jours, il est toujours sans nouvelles de Marie. En riant, Sacha se dit qu'il est « un putain de coucou », sauf qu'il n'a pas viré l'oisillon du nid. Marie va-t-elle revenir ?

Ce n'est pas l'intrigue ni son dénouement qui surprennent ou qui font l'intérêt de ce roman que l'on pourrait classer dans les petits pains chauds – je préfère à l'anglais feelgood - de la rentrée. C'est la façon de raconter les choses de la vie en mode journal extime, de les dépeindre et de les repeindre sans cesse, dans un milieu doux et bohème de province, sans trop de besoins donc sans trop de soucis. Dans l'oeil du cyclone social. Pour ses dialogues, Sylvain Prudhomme s'est affranchi du tiret cadratin, se contentant d'un retrait à la ligne ou les insérant dans le corps du texte sans guillemet. Cette décision typographique lisse agréablement le texte, mariant la voix du narrateur à celle des autres en une sorte de continuum qui est, au fond, celui de notre imaginaire de lecteur, sans ponctuations ni limites.

Le collectionneur de rencontres aléatoires continue à fasciner Sacha. D'une certaine façon, quinze ans après, l'autostoppeur a reconquis son ami et va tenter ultimement de l'arracher, à Marie cette fois, qu'il sait lassée de lui. Plutôt qu'une histoire de triangle, ce roman est plutôt le récit d'un lévirat, cette coutume orientale qui veut que si mon frère marié meurt sans descendance, j'épouse sa veuve pour lui en donner une. Partir c'est mourir un peu. Mais partir beaucoup, trop même, c'est aux yeux de Marie, mourir complètement.
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Une rencontre étonnante entre deux personnages. Un écrivain qui voit ressurgir son passé au contact d'un auto stoppeur qu'il a connu durant sa jeunesse. Une drôle de réflexion sur nos vies, sédentaires ou non. Et une belle écriture au passage, qui retranscrit la complexité des relations humaines.
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C'est l'histoire d'un ménage à trois. Il arrive de Paris, se pose et fait semblant de pouvoir partir. Son ami de longue date, perdu de vue depuis dix-sept ans, a la bougeotte, un fils et une compagne. L'autostoppeur prend la route et laisse son petit monde en attente d'une carte, d'un polaroid, d'un coup de fil. Elle aime cet homme errant jusqu'au moment où ses partances fréquentes l'agace et l'attriste. Elle et lui sur place se rapprochent. Que du classique sauf que c'est original, lui l'autostoppeur, le lien amoureux ou amical entretenu de loin, l'utopie rêvée d'une grande fraternité, bien calé dans la voiture hôte.
On sillonne la France, les villes en A et les villages en Z. On goûte l'écriture narrative, sans dialogue marqué, à la ponctuation aléatoire. le style séduit, lasse, rebondit lors d'un final doux- mélancolie. Sacrément bien écrit tout de même.Un roman singulier, procureur de l'amour au long cours, sondeur des désirs intimes, poseur de postures intenables. Prix Fémina 2019.


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Vingt ans après, Sacha retrouve un vieil ami dans la petite ville de V. dans le sud de la France. Ce mystérieux personnage ne se verra jamais attribuer de nom, on se contentera de l'appeler « l'autostoppeur ». Sacha fait alors la connaissance de la famille de ce dernier : sa femme Marie et son fils Agustín. Très vite, il occupera une place spéciale dans cette famille.

L'autostoppeur est resté le même : toujours en vadrouille sur les autoroutes de France. Régulièrement envahit par le besoin de partir, de quitter les lieux, partir à l'aventure quelques jours seulement. Faire du stop pour s'aérer l'esprit, pour respirer, pour faire de nouvelles rencontres. Des rencontres d'une durée de quelques heures seulement, mais qui resteront gravées en mémoire pendant plusieurs années.

Amitié, désir, hospitalité, rencontres, humanité, amour, partage… Les valeurs transmises à travers ce livre sont nombreuses. Sylvain Prudhomme tisse une intrigue originale qui nous fait voyager aux quatre coins de la France.

J'ai eu un peu de mal avec l'écriture « saccadée » de l'auteur, son choix de faire des phrases très courtes, mais j'ai beaucoup apprécié l'originalité du thème du récit, la sensation de voyager au cours de la lecture, ainsi que les émotions procurées.
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Le narrateur, Sacha, écrivain, quitte Paris pour venir habiter V., une ville du Sud de la France. Par l'intermédiaire de son cousin, il retrouve par hasard un ami (nommé ici l'Autostoppeur) qu'il avait quitté 20 ans plus tôt. Ce dernier vit de petits boulots, avec Marie, traductrice d'auteurs italiens, et Agustin leur fils. Son plaisir est de partir en autostop sur les autoroutes de France, pour découvrir des lieux et rencontrer des automobilistes qu'il prend en photo. Il a des rituels, joue sur les mots qui nomment les villages, envoie des cartes postales, des polaroïds, téléphone à son fils pour lui décrire ses escales et péripéties.
Marie se retrouve souvent seule et finit par se lasser de la liberté de son mari qui pèse sur son humeur. Petit à petit, Sacha tombe amoureux d'elle et s'installe chez elle lorsqu'elle a décidé de quitter son mari. Malgré tout, la complicité existe toujours avec l'autostoppeur qui devient leur explorateur, leur envoyé spécial.
Livre qui est une réflexion sur les désirs et la liberté dans le couple. Marie oscille entre ces deux hommes, celui qui est libre et part malgré ses attaches et celui sans attache qui sait être là.
La littérature est très présente (Marco Lodoli, Spinoza, Kundera, Flaubert,) ainsi que l'histoire des lieux, parfois lourde de sang versé, comme aux Eparges, la musique/ poésie (Léonard Cohen). Sylvain Prudhomme dans ses romans décrit toujours ce qu'il connait intimement : l'Afrique et ses musiciens dans « Les Grands », l'Algérie de son grand père dans « Là avait dit Bahi », le pays de Crau dans « Légende », l'univers de l'autostoppeur qu'il a été pour la revue América, le questionnement de la quarantaine et la distance de l'écrivain à l'égard de ses proches dans ce roman « Par les Routes ».
Son style est simple avec des phrases courtes, la ponctuation absente des dialogues peut gêner la lecture de ce livre bohême, où les lieux sont décrits de façon très poétique, comme un décor de fond à une histoire d'amour.
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J'ai découvert ce livre lors de la présentation de la rentrée littéraire proposée par la librairie le cadran lunaire à Mâcon - www.cadran-lunaire.fr . C'est un livre plein d'humanité et de bienveillance - si on excepte l'abandon du petit Agustin par son père. Son père - dont on ne connaîtra pas le nom - est nommé l’auto-stoppeur car il parcoure les routes à la recherche de rencontres éphémères mais dont il garde en souvenir le meilleur. Il laisse sa femme et son fils, sa famille pour ces rencontres avec des inconnus. C'est sa manière de vivre. Il partage ses rencontres avec sa femme et son ami Sacha qui en toute bienveillance acceptent ses errances. Un livre de parcours, parcours qui éloigne l’auto stoppeur, parcours qui rapproche des êtres qui comblent un vide. Un livre où l'on sent que les personnages aiment à regarder les gens, les choses, à en profiter, à créer des liens. Il y a de très beaux passages, de la mélancolie et aussi de l’incompréhension ; comment comprendre cet auto-stoppeur qui choisit le gris des routes au vert de son jardin, le froid du dehors à la chaleur de son foyer, la recherche des autres, des inconnus à la vie près de sa femme, de son fils, de ses amis ?
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Sacha s'installe dans le Sud pour finaliser l'écriture de son dernier ouvrage. Dans ce village de V., il retrouve par le plus grand des hasards un personnage aussi mystérieux que passionnant de sa première vie de baroudeur : l'auto-stoppeur. Il renoue avec ce désormais père de famille faussement sédentaire. Ces retrouvailles vont en effet redonner le goût d'ailleurs à ce passionné de goudron et de gens, laissant Sacha se rapprocher de sa femme et son fils entre amitié et sentiments naissants...

Discours indirect, écriture superbe plongeant dans cette quête d'aventure infinie, la lecture est délicieuse. Cet auto-stoppeur dont on ignore le nom reste épris de liberté et gourmand de gens. Dans son détachement, voire son éloignement, il ne fait que mieux rapprocher ceux qu'il a rencontrés, qu'il a aimés...ceux qui ne l'oublieront jamais en l'imaginant quelque part le pouce levé ou une feuille indiquant sa prochaine étape entre les mains.
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