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sur 1012 notes
"Par les routes" propose de faire un bout de chemin avec un quarantenaire en équilibre entre deux vies : celle qu'il a eu, celle à laquelle il aspire.
Des retrouvailles inattendues avec un ami auto-stoppeur perdu de vue, un double envié, un jumeau qu'il lui a fallu quitter pour se protéger, vont le guider dans cette introspection. Car finalement, à quoi aspire-t-il ?
C'est l'enjeu de cette quête littéraire : identifier au fil des pages, des rencontres, des souvenirs, des instants de vie, ce qui compte vraiment, et
se (re)construire.

La langue est simple, fluide, sensitive, ronde. Suinte le plaisir des mots choisi, sussurés, goutés, déglutis, digérés. La poésie est entre les lignes, autant que la poétique de la rencontre dont ce roman se veut l'éloge.
Et comme aucun propos n'est trivial, qu'il y a du bon à prendre dans le ying et le yang, le propos se construit lentement, au rythme du voyage. Une joie émerge de cette lenteur : se rendre "simplement disponible pour ça".

Sylvain Prudhomme nous propose un texte habité et apaisé, une douceur de vie entre la fatalité de l'être à rester ce qu'il est, juste un homme, et l'extraordinaire richesse des probables qu'offrent les rencontres, qu'il faut savoir mesurer et saisir, pour continuer à grandir, partager... ou s'échapper.

Cet auteur, que je découvre, offre de l'espace au lecteur, en déroulant son récit, il nous propose "juste" de l'accompagner. Sylvain Prudhomme n'oblige pas à la compréhension, ne formule pas d'idées ou de concepts, au mieux il fait référence, mais surtout il formule un contexte et donne quelques clés. A nous lecteur d'ouvrir les portes comme nous le souhaitons.
Aussi "Par les routes" lu comme un road-movie réaliste n'offrira que peu de plaisir. Par contre si vous vous laisser porter par ce texte intimiste, par la finesse et la capacité de l'auteur à ouvrir des chemins de réflexion alors vous connaîtrez une grande joie, non à le dévorer, mais à le déguster !

Une très belle lecture, mon coup de coeur de cette rentrée littéraire ;-)
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J'ai lu ce roman comme l'on part en auto-stop... ne m'arrêtant qu'à certaines rambardes, le temps de reprendre le souffle pour mieux reprendre la route.
Moi, l'inconditionnelle férue de Kerouak et de Bouvier, génétiquement baroudeuse et sans cesse en quête de
ce « défaut de ligne droite », je me suis embarquée à bord de ces
« paquebots » que sont ces mots, ne gardant qu'une seule
« mélancolie » , le terme du voyage ; ce moment tant repoussé où la lecture s'achève.
Et ne demande qu'à être reprise, pour un autre trajet.
Et puis il y a ce passage, page 88 :
« Être adulte c'est ne plus savoir tomber. » ; qui dit tout, sans rien dire en apparence.
Mais la rambarde est là : entre le tout et le rien. Quelque part, sur la route.

Merci pour ce moment de lecture qui ne
demande qu'à être prolongé, sur la route.

Mona Azzam
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Sasha, la quarantaine, écrivain, vient s'installer dans la petite ville de V. dans le sud de la France.
Lors d'une soirée chez son cousin il rencontre Jeanne qui lui parle très vite de "l'autostoppeur" qu'elle souhaite qu'il rencontre.
Il se trouve que Sasha connait cet autostoppeur, il s'agit de son ancien ami de jeunesse, lorsqu'ils étaient étudiants. Et quand il le retrouve il fait la connaissance de sa compagne Marie et de leur fils Agustin.

L'autostoppeur aime partir, parcourir la France en autostop, rencontrer des gens, tous différents, mais qui ont le point commun d'avoir osé ouvrir la porte de leur voiture pour le transporter, d'avoir ouvert une fenêtre sur leur vie, leur intimité.

Petit à petit Sasha se rapproche de la famille de son ancien ami qui, lui, reprend ses activités d'autostoppeur de plus belle et s'éloigne d'eux insensiblement.

Ce texte nous parle de départ et d'absence, de voyage, de ce que c'est que d'être là , d'être loin, d'être présent tout en étant absent et inversement.
C'est un livre qui parle d'amitié, d'amour, de désir, de liberté.

L'écriture de Sylvain Prudhomme est ronde, pleine de douceur et de calme, c'est comme si il nous susurrait l'histoire, qu'il nous la racontait à voix basse au coin du feu. Il nous fait pénétrer dans son texte, dans son monde, avec finesse et grâce.
J'ai aimé cette petite mélancolie teintée de joie et de bonheur, une simplicité offerte pour profiter de la vie, là ou là-bas (?!).



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Vous avez sans doute vu passer l'année dernière cette histoire d'amitié entre un écrivain installé dans une petite ville du Sud et « l'autostoppeur », jamais nommé autrement, homme marié et père de famille, qui pourtant, part régulièrement sur les routes, drogué qu'il est au hasard, aux rencontres et aux conversations inopinées.
Ce roman se remarque d'abord par le style, la façon d'écrire les questions dans les dialogues sans point d'interrogation, donnant ainsi l'impression d'interrogations vagues, ni vraiment nécessaires, ni venues du fond du coeur. Cela donne une tonalité particulière aux dialogues, une langueur, une impression de deux monologues côte à côte.
Sinon, si le versant amitié du roman est convaincant, l'histoire sentimentale m'a laissée de marbre. Il reste que la fin, jolie et poétique, rattrape les passages plus faibles, ou un peu répétitifs.
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« le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et ceux qui restent. » et vous, vous appartenez à laquelle ?

Le narrateur et personnage principal, Sacha, déménage dans une petite ville du sud-est de la France, pour changer d'air et écrire son roman. Coïncidence, il retrouve un vieil ami qu'il n'a pas vu depuis vingt ans : l'autostoppeur. Alors que Sacha aspire à une vie tranquille, sédentaire, sans attache ; l'autre continue ses aventures en stop, parcourant la France entière. Pourtant, l'attendent désespérément sa femme et son fils…

L'autostoppeur, dont on ne connaitra jamais le prénom, s'apparente à un mirage, un rêve, au point de se demander s'il existe vraiment ou si on l'a inventé au fil de la lecture. Ce surnom, c'est un moyen aussi de le rendre encore plus distant, insaisissable. En outre, Sacha attise notre curiosité en nous précisant que s'il n'a pas vu l'autostoppeur depuis si longtemps, c'est parce qu'il lui avait demandé autrefois de sortir de sa vie. Mais cette intrigue reste en suspens tout au long du roman, reléguée au dernier plan, comme pour montrer que les disputes ne sont qu'éphémères, on en oublie aussi vite les raisons, une fois passées.

Nous sommes suspendus à la plume de l'auteur, arrêtés dans le temps par ces innombrables voyages. La seule marque de son écoulement est l'envoi des cartes postales par l'autostoppeur des différents villages qu'il découvre. Il choisit de dénuer son texte de toute marque de ponctuations, hormis les points, bien entendu. Ici, ni points d'interrogation pour questionner, ni points d'exclamation pour s'exprimer passionnément. le lecteur choisit lui-même l'intensité des propos qu'il veut donner aux personnages. En plus de lire, il participe d'autant plus à créer fictivement ces personnages et leurs émotions.

J'ai beaucoup aimé ce livre, que j'ai trouvé très poétique. Il livre de belles leçons sur l'amitié, la vie, l'amour et l'écoulement du temps. Plus encore, c'est un livre humainement renversant, qui nous sommes de regarder la nature autour de nous, de parler à notre voisin dans le train, de vivre la vie comme une aventure et, surtout, de profiter.
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Je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à mettre le maximum d'étoiles pour ce livre que pourtant j'ai adoré; peut-être à cause de l'histoire qui n'en est pas vraiment une.
Selon moi, il s'agit presque plus d'un conte philosophique que d'un roman.

Le narrateur, Sacha, vient de s'installer dans une petite ville du sud. Dès son emménagement, il retrouve un ami de jeunesse, "l'autostoppeur" -dont on ne saura jamais le nom- et on comprend que ça a été une amitié dévastatrice mais que les deux hommes sont décidés à passer à autre chose. L'autostoppeur lui présente sa femme, Marie, leur fils Agustin. Et toute l'histoire se déroule là, dans les allers et venues de cet homme qui passe son temps sur les routes et essaie de convaincre les siens. Il va de jeu en jeu, prend des Pola de toutes les personnes qui le véhiculent, pense à les regrouper un jour en une grande fête, et en attendant s'amuse finalement à quitter les autoroutes et découvrir la France par les noms de villages les plus jolis, les plus drôles, les plus incongrus.
Tous ces jeux m'ont séduite, m'ont donné envie aussi j'avoue! L'histoire d'un doux dingue racontée par son copain qui finit par vivre sa vie... Et la sensibilité du narrateur est à fleur de peau; ce personnage est tellement touchant.

Un très joli récit qui donne à la fois envie de prendre la route et de se poser sur sa propre route.
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Entre le roman de fiction et le récit de soi, Sylvain Prudhomme raconte le parcours d'un homme qui lui ressemble comme un frère. Ecrivain, reporteur, il s'installe dans une ville de province dans le Sud de la France pour y écrire et prendre du recul. Là, il rencontre des années plus tard l'autostoppeur, avec qui il a partagé maintes errances du temps de leur jeunesse.
Par un jeu de miroir inversé, l'autostoppeur installé dans une vie conjugale et familiale, reprend la route alors que l'écrivain s'installe dans une vie casanière faite de sorties de classe et cuisine familiale. En écho à une errance et à une vie éclatée, les cartes postales de l'autostoppeur sont autant de bouteilles à la mer à destination de ceux qui sont restés à la maison. Ecrit à la première personne, le récit navigue entre le regret d'une vie jeunesse enfuie, l'amitié des premiers jours plus intense qu'un amour installé, le désir d'une vie autrement, les désenchantements qu'apportent l'âge adulte. Quelque chose entre le renoncement et l'acceptation.
Belle écriture, quelques fulgurances. Une auto-méditation à lire avec bienveillance, faute de quoi on peut être vite agacé par le ronronnement de cette ego-histoire
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Il y a d'abord la couverture, ce regard, un regard droit, perçant, un regard qui vous scrute, un regard qui vous happe. Et puis quand vous ouvrez le livre il y a les mots. Ils m'ont aussi tout de suite emportée, ces mots, cette lettre "V", comme ville, celle où Sacha va s'installer, V comme vivre, vouloir, voyager, vagabonder… "Par les routes", le dernier roman de Sylvain Prudhomme, porte bien son titre et a réussi à m'emmener avec lui sur les routes de la vie.

Pourtant, je ne sais trop comment écrire ce que j'ai ressenti. Alors je vais faire simple et tenter de remettre en ordre tous ces articles, noms, adjectifs et verbes à l'infinitif qui valsent dans ma tête et vous dire :
J'ai aimé les personnages. Sacha, écrivain, a quarante ans. Il a décidé de repenser sa vie, changer d'air, déménager à V., seulement lesté de deux sacs. Il s'installe dans un petit appartement aux murs vert amande. L'autostoppeur, un ami perdu de vue depuis une quinzaine d'années, vit aussi à V., possède sa petite entreprise de bricolage en tout genre et continue de courir les routes de France. Marie, sa femme, douce et tranquille, traductrice, qui accepte les départs réguliers de son homme et Agustin, leur fils, enfant solaire, qui s'accommode de la situation.
J'ai aimé l'écriture de l'auteur, sobre et élégante, parfois mélancolique, sa manière de raconter sans asséner, sans juger. Il est question de routes, de gens rencontrés par hasard, de voitures trouvées sur une aire d'autoroute. Il est question d'amour, d'amitié, d'hospitalité, de fuites et de retours. Et l'amour danse et varie, et les fuites deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus longues. L'amour de Julien pour Marie demeure et pourtant il s'en va. L'amour de Marie demeure et pourtant petit à petit il se modifie. Julien déserte le nid et Sacha s'y installe, subrepticement comme si Julien organisait sa fuite finale. Il y a dans ce roman une belle ode à la liberté, une atmosphère, une certaine monotonie qui jamais ne m'a ennuyée et toujours enveloppée.

En un mot j'ai aimé et même plus cette histoire étrange où finalement pas grand-chose ne se passe mais où les sentiments persistent, les envies s'exacerbent, les gens se rencontrent et se détachent. Et puis, ce n'est pas tous les jours que je peux voir écrit dans un roman : "Je me suis demandé où il était, à cet instant précis. Sur un panneau j'ai aperçu les capitales noires du nom Châteaubriant." Qui connaît encore cette petite ville ? Ma ville natale, celle de mon enfance et de ma jeunesse.

"Par les routes", un roman envoûtant jusqu'au final pour le moins fantastique.

Lien : https://memo-emoi.fr
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" le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Ceux qui restent."

Sacha est un écrivain d'une quarantaine d'années, il a quitté Paris pour s'installer à V., une petite ville du sud-est de la France pour y "mener une vie calme, ramassée" et pour écrire un livre. Il apprend que son ami d'adolescence avec qui il n'a plus aucun contact depuis dix-sept ans est également installé à V. Son ami, nommé "l'auto-stoppeur" tout le long du roman vit là avec Marie et leur fils de neuf ans Agustin. Sacha et l'auto-stoppeur ont parcouru les routes en stop jusqu'à ce que Sacha lui demande de sortir de sa vie. A V. son ami vit de petits boulots et continue de partir sur les routes régulièrement, laissant sa compagne Marie, traductrice de romans italiens, et leur fils. Partir est pour lui un besoin. Éternellement avide de nouveautés, il ne fuit pas, il aime sa compagne mais il a besoin de rencontres. " Je le fais pour les rencontres. Pour les moments avec moi-même. Pour les endroits que ça me fait découvrir."

Dans un premier temps Marie comprend, accepte et guette l'arrivée des cartes postales et des enveloppes bourrées de polaroids que leur envoie son compagnon des quatre coins de la France, de villages aux noms plus surprenants les uns que les autres car ce sont souvent les noms des villages qui guident la route de l'auto-stoppeur de Joyeuse à Saint-Pompont en passant par Ogres pour le plaisir de son fils. Il établit de jolies relations avec les automobilistes qui le prennent en stop, les prend en photo, leur demande leur adresse, rêve de les réunir un jour, eux qui forment pour lui une deuxième famille, la famille de ceux qui un jour l'ont aidé.

Curieusement, depuis que Sacha est là, l'auto-stoppeur part de plus en plus, de plus en plus longtemps. Une manière de laisser à Sacha sa place auprès de Marie ?

J'aime beaucoup l'univers de Sylvain Prudhomme fait de douceur, de tendresse teintée de mélancolie. Il met ici en scène deux amis aux choix de vie complètement opposés, l'un est sans cesse sur le départ malgré ses attaches familiales, l'autre est sédentaire sans attaches. Des philosophies de vie différentes que l'auteur expose sans jamais porter de jugement. J'ai aimé tous les personnages, la fragilité et l'ambivalence de Marie, la douce tranquillité d'Agustin... Avec une intrigue minimaliste et un style sobre et poétique Sylvain Prudhomme a su me captiver en racontant tout simplement la vie, l'amour, l'amitié, l'attachement, le désir et la liberté. Un roman parfaitement rythmé qui fait du bien par sa fraîcheur, sa délicatesse et sa simplicité sans jamais tomber dans la mièvrerie. Mais finalement un roman beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air...
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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que dire sur cette lecture...j'en attendais plus et je me suis retrouvée sur la route dans un vide total.
la couverture m'avait accrochée et j'ai tenté l'autostop. j'ai tourné les pages pour les tourner, sans rien y trouver. Juste de l'ennui.
je n'ai pas compris où on voulait en venir.
Certes, des personnages attachants mais rien d'autre.
et je n'ai pu terminer cette lecture.
Rien à dire, je prend la route vers d'autres horizons
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