Eliza est féministe

Eliza aurait dû être élue rédactrice en chef du journal du lycée, cela faisait un an qu'elle s'impliquait à fond et jusqu'à la veille de l'élection il n'y avait pas d'autre candidat. Alors quand c'est un jeune homme, ancien sportif, qui remporte l'élection alors que jusque là il était plutôt en retrait dans l'équipe de rédaction, elle le prend très mal. Elle écrit un texte à chaud qui va malencontreusement se retrouver à la une du journal du lycée. Quelqu'un d'autre l'a posté mais elle va se retrouver la cible de toutes les critiques et être marginalisée jusqu'à ce qu'une autre jeune fille, populaire elle, la défende et mette à son tour le féminisme sur le devant de la scène. Cela ressemble d'ailleurs plus à un effet de mode car elle n'y connaît pas grand chose mais tout le monde la suit et cela fait rapidement boule de neige.
Ce roman est quelque peu décevant car le titre laisse croire que le féminisme est le centre du propos alors que finalement c'est presque plutôt l'histoire d'amour. En même temps celle-ci est bien amenée même si archi prévisible et elle aussi prétexte à nombre questionnements sur la question du féminisme de la part de l'héroïne ainsi que de ceux qui l'entourent.
Il est aussi question d'intersectionnalité dans ce livre car Eliza est d'origine asiatique (chinoise et vietnamienne), de nombreux autres élèves le sont aussi et sa meilleure amie est afro américaine. le récit traite également la question de la récupération d'un mouvement, du jugement que l'on porte sur les autres, de nos a priori. Il est aussi intéressant car à travers l'histoire familiale d'Eliza et de ces camarades de classe, il aborde aussi un peu la question de l'immigration asiatique. Sa soeur et elle sont de prime abord assez dissemblables mais elles vont malgré tout réussir à se rapproche. Sa mère semble dure et elle a des idées un peu datées, il faut dire qu'elle a grandi dans une autre culture et que son enfance et sa vie ont été très différentes de celle d'Eliza.
Tous ces points en font un roman malgré tout intéressant et qui pose des questions pertinentes. Les positions de chacun vont évoluer et les personnages grandir tout au long du récit. L'histoire d'amour quant à elle est plutôt mignonne même si elle prend au final beaucoup de place dans le récit.

Eliza fait partie de la rédaction du Clairon depuis son entrée au lycée. Cette année c'est sûr, elle sera élue rédactrice en chef ! Pas de concurrence à l'horizon ... Jusqu'à l'arrivée inopinée de Len, décidé à se distraire de son brillant avenir sportif avorté.
Un discours improvisé mais une belle gueule et du charisme, le charme opère et Len est élu à la place de la méritante Eliza !
Elle se défoule alors dans un article à charge qui n'était pas censé être publié ... mais qui apparait le lendemain en une du Clairon !
Lancées dans son sillage, de nombreuses filles -et garçons!- du lycée se soulèvent pour revendiquer le féminisme et l'égalité des chances au sein de leur établissement.
Voilà Eliza et Len tous deux dépassés par l'affaire, d'autant plus que pour ne rien compliquer, Eliza commence à avoir des sentiments suspects envers la "figure du patriarcat" involontaire qu'est devenu Len ...

Mon avis en fin de lecture :
Je me suis ennuyée, sauf aux passages ado-friendly du roman : les têtes à têtes, la fête, les répétitions de théâtre, le coeur qui bat pendant les cours où on espère croiser le regarde de l'autre ...
Les passages revendicateurs de féminisme sont très intéressants mais ne m'ont rien appris en tant qu'adulte et m'ont semblé un peu trop compliqué à comprendre pour de jeunes ados non éclairés sur la question, bien que je ne souhaite que le succès et le début de débats salutaires suite à la lecture de ce livre par la jeune génération ! :)
Pour un premier roman l'écriture est souple et le récit solide seulement la romance entre les deux protagonistes principaux est tellement courue d'avance qu'elle en devient assez ennuyeuse.

POINT POSITIF les personnages sont dans l'ensemble asiatiques, cela change la perception du récit par rapport à une narration américaine classique, notamment en ce qui concerne les aspirations des parents des ados du récit !

Eliza en est sure, elle sera la prochaine rédactrice du Clairon : elle y travaille depuis des années et elle est compétente. Sauf que, c'est Len sportif blessé qui est élu par ses camarades. Preuve flagrante du sexisme ambiant du lycée de Willoughby. Eliza fulmine dans son pull gris et pond un billet d'humeur qui sera publié à son insu. A partir de là, les choses s'emballent et la vie de l'école et celle d'Eliza sont bien chahutées.
Alors, oui le titre est nul et non, je ne comprends pas pourquoi "Not here to be liked" a été traduit par cette affirmation d'ado de 13 ans... C'est important de le dire car, si Eliza se revendique féministe, le propos du roman est justement d'interroger le féminisme : Peut-on être pimpante-populaire et féministe? Si je crush sur mec est-ce que je trahis ma cause? Et si? Et si?
En plus d'un propos intelligent mais traité avec finesse et humour, Michelle Quach donne la parole à la communauté asiatique si peu représentée en littérature jeunesse!

Déjà c'est un roman dense ! Généralement, je lis très rapidement ce genre de roman de société mais celui-ci a été plus compliqué.
Le premier point intéressant est que l'histoire se déroule aux Etats-Unis dans une famille vietnamienne et dans un lycée essentiellement constitué de jeunes Asiatiques et surtout Coréens. Donc on découvre cette culture et les histoires d'émigrations des familles.
La part du journalisme est aussi intéressante même si ce n'est qu'un prétexte dans le récit. Ce n'est pas un documentaire sur le journalisme car à part la distribution des rôles dans le journal et les grandes valeurs d'un journal, on survole très légèrement le processus de création, d'écriture, de publication …

Dans le moins bien, j'ai trouvé que l'approche féministe était assez cliché. Toutefois, les personnages ont des avis différents sur la question ce qui fait réfléchir le lecteur sur sa position à lui. C'est intéressant pour apporter le débat chez les jeunes.
La romance était prévisible dès le début… Et j'ai eu en horreur toutes ces histoires de « t'es ma copine », « t'es plus ma copine », « je t'aime mais en fait je ne sais pas… ». Ça m'a vraiment gonflé même si c'était réaliste dans le contexte.

Je suis vraiment mitigé par cette lecture, je l'ai trouvé intéressante mais aussi longue. Et surtout, j'ai lu des histoires féministes plus intéressantes de celle-ci.

Eliza rêve depuis son entrée au journal du lycée d'en devenir la rédactrice en chef. Mais à la dernière minute Len pose sa candidature et remporte toutes les voix grâce à un discours bancal mais qui a su toucher les électeurs, tandis qu'Eliza était la plus qualifiée pour ce poste. Énervée, Eliza écrit un texte dénonçant le sexisme au sein de cette élection, mais aussi du lycée en général. Elle voulait le garder pour elle, mis il est publié à son insu.
S'ensuit alors un mouvement féministe au sein du lycée qui va donner à nouveau rôle à Eliza, alors que ce n'est pas elle qui l'a lancé. Elle ne se sent pas à la hauteur de celui-ci malgré de nouveaux soutiens tel que Serena.
Avec Len elle va aussi construire une relation, contre toute attente, dans laquelle ils vont réussir à communiquer, à avoir des discussions profondes, à se comprendre sans se juger.
Avec ce roman on voit la réalité d'un mouvement, la responsabilité que porte le leader, ses failles. On voit aussi que même l'instigatrice du mouvement peut être découragée. Il montre que tout ne peut pas être parfait, que l'on peut tous faire des erreurs et qu'il n'y a aucune honte à avoir, tant qu'on le sait et qu'on communique avec les autres.
Un livre parfait, avec de nombreux retournements de situation inattendus et une fin qui pourrait s'apparenter à un happy end, mais qui n'en est pas vraiment un, il laisse place à l'imagination du lecteur tout en montrant que tout est possible à l'avenir.
Un roman rempli de beaux messages que ce soit concernant le féminisme ou la vie en général et notamment nos relations avec les autres.