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Facteur pour femmes tome 1 sur 2
EAN : 9782818934135
110 pages
Bamboo Edition (09/09/2015)
3.75/5   435 notes
Résumé :
La Première Guerre mondiale vide une petite île bretonne de ses hommes. Il ne reste plus que les enfants, les vieux et les femmes. Parce qu'il a un pied-bot, Maël n'est pas mobilisé. Il devient le seul homme, jeune et vigoureux, de l'île… bientôt facteur, bientôt amant…
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Critiques, Analyses et Avis (116) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 435 notes
28 juin 1914. L'Archiduc François-Ferdinand et sa femme sont assassinés par un terroriste serbe. Cet événement n'affecte en rien les habitants de cette petite île bretonne, de même que cette guerre qui semble faire rage sur le continent. Elle paraît si lointaine cette guerre. Et pourtant, le maire ne tardera pas à recevoir une lettre l'informant que tous les hommes, entre 20 et 50 ans et en bonne santé, ainsi que les chevaux et les denrées, sont réquisitionnés. Les hommes doivent quitter l'île dès le lendemain mais ne s'inquiètent pas outre mesure, persuadés que le conflit ne durera pas longtemps et qu'ils seront revenus pour les moissons. Parce qu'il a un pied-bot, Maël reste sur l'île. Les hommes laissent ainsi derrière eux des mères, des filles et des épouses qui devront se débrouiller seules. On va alors réquisitionner le jeune homme pour tout autre chose : lui qui a un vélo, il sera le facteur de l'île...

L'on se doute un peu de la tournure des événements dès lors que ce jeune Maël sera seul sur cette île avec toutes ces femmes, la plupart esseulées et déplorées. Pour lui, c'est évidemment une aubaine, lui qui a toujours été rejeté à cause de son handicap, lui sur qui les femmes ne se retournaient guère, lui qui se faisait railler. Sur son vélo, il va en parcourir des kilomètres et se rendre dans toutes les maisons, même les plus isolées, pour apporter des nouvelles du front. Maël va ainsi découvrir les plaisirs de la chair et devenir le confident de ces femmes. Didier Quella-Guyot nous offre un album riche, étoffé et original à la fin surprenante avec des personnages attachants et des textes soignés. Un récit captivant servi par une palette de couleurs variée et un trait fin et élégant. Sébastien Morice nous offre ainsi de magnifiques paysages bretons.
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Ce joli roman graphique insulaire pur beurre salé, nous raconte la grande guerre sur une île bretonne dont tous les hommes dans la force de l'âge ont été mobilisés. Avec des couleurs douces et un beau texte, l'auteur nous raconte les petits arrangements avec la vie des femmes seules et Maël , le jeune homme au pied bot promu facteur et qui de ferme en phare distribue le courrier tout en séduisant ces dames. Seul coq dans le poulailler, le fils Grehat s'enhardit et triche. La tentation est grande de jouer alors, sur les bonnes ou mauvaises nouvelles, quitte à en inventer ou en supprimer pour gagner les faveurs des unes ou des autres.
Elle est plus complexe que vous ne l'imaginez cette histoire qui se déroule souvent dans le foin des granges. Elle nous parle aussi des horreurs de la guerre qui émane du courrier des hommes. C'est aussi une incursion dans le quotidien d'un autre siècle.
L'issue est bien évidemment inattendue et tout aussi immorale que ce qui précède. Toutefois le plus gros scandale, c'est la mort absurde des hommes par milliers sur le front, qui devient de plus en plus absurde que le conflit s'enlise, comme cette anecdote terrible de l'instituteur fusillé pour insoumission parce qu'il avait pris la défense d'un homme puni. Ce paysan finistérien n'avait rien compris, il ne parlait que breton.
Un bon moment de lecture, entre marivaudage, humour léger, tragédie humaine et une fin digne des meilleurs polars .
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C'EST LUI, LE CHEF...!

C'est l'histoire d'une petite île de Bretagne, lointain confetti de la France Républicaine, cette mère supposée bonne mais très oublieuse de ses enfants les plus excentrés lorsqu'il s'agit de leur apporter les bienfaits de la civilisation. L'histoire d'une île que vous rechercherez infructueusement, qui ressemble tour à tour à Sein, à Molène, à Batz, à d'autres encore, sans être exactement aucune d'elles...

C'est l'histoire de cette petite île du bout du bout de la fin de la terre - Finis Terrae - à l'écart du monde et du temps, un petit morceau d'humanité au large des côtes, un fragment de roc et de sable sur lequel vit une de ces petites communauté de femmes, d'hommes et d'enfants qui ont pris l'habitude de ne compter que sur eux-mêmes, face aux éléments souvent menaçants...

C'est l'histoire de cette petite île, vers les débuts apparemment tranquilles de ce siècle de fureur et de sang, avec son instituteur, débonnaire et pacifiste convaincu, homme de gauche à n'en point douter, devenu maire parce qu'on suppose qu'il en faut bien un et que c'est l'homme qui sait ; un curé, bon homme mais jaloux de conserver ses âmes au plus près du Seigneur Jésus Christ et dont on sent qu'il enrage de perdre celles-ci au profit de "la laïque" ; ces hommes tour à tour marins et paysans, ces femmes dures à la tâche et qui font bien plus que seulement seconder leurs époux, n'était que ce monde tourne encore autour du mâle...

C'est l'histoire de cette petite île qui connait, comme partout, son rejeté, son gentil benêt qu'on aime à charrier, qu'on caillasse sans même prendre conscience du mal, enfant, qu'on évite et qu'on moque, homme comme femme, parce qu'il est mal conformé, qu'il est différent, qu'il est mal fichu de nature. Et tant pis si ce jeune homme-là a un prénom de Chef*, de Maître*, puisqu'il s'appelle Maël puisqu'aux yeux de tous, il n'est encore rien...

C'est donc l'histoire d'une petite île sur laquelle, avouons-le, il ne se passe pas grand chose, jusqu'à ce que...

... Jusqu'à ce que cette République très lointaine se rappelle, et avec quelle force, avec quelle violence, à tous ses enfants, ne laissant derrière elle que femmes, enfants, vieillards et estropiés ! Il s'en est ainsi fallu qu'un couple princier meure à l'autre bout de l'Europe pour que cette dernière sombre dans l'horreur sans nom que l'histoire et les hommes garderont en mémoire bien après qu'elle se fut achevée, un jour de Novembre 1918. Il en est un cependant pour qui la guerre va tout changer, tout apporter et de la meilleure manière qui soit : c'est ce contrefait, ce boiteux, ce pied-bot simplet presque invisible de Maël ! du statut de quasi sous-homme moqué de tous - à l'exception notable du curé dont il repeint avec art l'église et les décors, et de l'instituteur, par humanisme généreux et sincère -, battu sans raison par un père violent, musculeux, alcoolique, il va passer à celui de facteur et, mieux que simple facteur en temps de paix, à celui de Facteur pour femmes, puisqu'il n'y a plus qu'elles, sur l'île, à recevoir de loin en loin les nouvelles de leurs fils, maris, fiancés qui crèvent à petit feu dans ce mouroir sans nom des tranchés quand ils ne crèvent pas tout à fait d'une balle ou d'un éclat qui ne leur était pas tellement plus destinés qu'à un autre, n'était le vilain sort.

Peu à peu, Maël le timide, Maël le mal-fichu, Maël le simplet se révèle, auprès de ces femmes seules, éplorées mais néanmoins dans la force de l'âge et de leurs sinueux désirs, un compagnon discret, attentif, bienveillant et, auprès d'un nombre de plus en plus important d'entre elles, franchement tendre et aimant ! Les mois passent et la guerre qui ne devait durer que quelques jours, quelques semaines tout au plus, n'en finit pas de n'en pas finir. Maël se prend, hélas, pour un peu plus que ce qu'il est réellement : un pis aller. Agréable, affectueux, reçu avec bienveillance, bien plus fin qu'on ne se l'était imaginé, mais il n'est pas celui qui manque, celui qui est parti voir l'enfer.
Maël se prendrait-il un peu trop pour le Prince* qu'il n'est pas ? Les mois passent, et s'il comprend que la guerre tend vers son achèvement, il refuse d'admettre que cette conclusion sera aussi le point final à cette étonnante aventure, mais comment faire pour revenir à ce point en arrière, une fois que les bonshommes encore vivant, même morcelés, seront de retour...?

C'est un récit tour à tour tendre, poétique, violent, féminin, étrange, dur, drôle et au charme étrangement envoûtant que nous livrent ici Didier Quella-Guyot au scénario et Sébastien Morice au dessin et à la couleur. Derrière une certaine légèreté - celle apportée en même temps que ces courriers parfois totalement revisités par ses bons soins et pour les meilleures des raisons inventées, bien entendu - c'est toute l'âpreté de ces années incroyablement dures, douloureuses, impitoyables, traversées de plein fouet par les convulsions de l'Histoire, que nous content les deux artistes, l'un à la plume, l'autre au pinceau, par petites touches, sans même en avoir l'air.
S'il y a bien quelques petites incohérences ça et là (les femmes de ces marins-paysans totalement désemparées par l'absence soudaine des maris... Comme si leur situation géographique particulière n'avait pas fait d'elle, de tout temps, des sortes d'hommes-bis, prêtes à les remplacer au pied levé, mais sans la reconnaissance sociale. D'ailleurs, le scénariste corrigera de lui-même un peu plus tard cette supposée impossible situation. Plus loin, il y a cette femme de quarante-ans tout juste, celle dont on comprend qu'elle a reconstitué toute cette faramineuse histoire, bien après, mais qui en parait à peine vingt), c'est à une proposition graphique et romanesque de très bonne tenue, esthétiquement ravissante, que nous assistons dans cet album très réussit. Tandis que Didier Quella-Guyot parvient à alterner avec grâce et réalisme des dialogues sentant bon la simplicité populaire d'avec des lettres d'amoureux, forcément plus et mieux écrites, décrivant l'enfer du Grand Massacre Collectif, Sébastien Morice propose une Bretagne tour à tour desséchée par les vents, embruinée de mer, tordue par le soleil, empierrée de falaises, adoucie par ses femmes - pas toutes belles, non, mais toutes au charme indescriptible et profond -, un peu de cette Bretagne magique et reculée, mystérieuse et frontale que l'exotique Paul Gauguin saura si bien magnifier lors de son séjour à Pont-Aven ou qu'un Paul Sérusier, peintre méconnu mais d'une élégance humble et rare, aura transcendé tout au long de son existence, et dont il ne serait pas incroyable de penser que notre dessinateur, avec talent, s'est inspiré. On referme l'ouvrage doucement, tout doucement, de crainte de réveiller quelque démon ancien ou de céder à un long et nostalgique soupir, mais c'est tout de même avec un sourire ineffable que l'on se prend à songer à ce bizarre Facteur pour femmes et à son inattendu, son impossible harem qui ne se savait pas tel... quoique : il ne faut JAMAIS sous-estimer une bretonne !


*Maël viendrait du vieux breton signifiant Chef, Maître ou Prince.
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La première guerre mondiale éclate . Sur une petite île de Bretagne, le tocsin résonne, tous les hommes valides de 20 à 50 ans doivent partir pour défendre leur pays.
Maël Gréhat est réformé en raison d'une malformation du pied.
Il est chargé de porter le courrier sur sa bicyclette.
Son rôle lui plaît à merveille et il sait en tirer profit pour devenir un homme, pour s'approprier les secrets des familles.
C'est qu'on ne lui a pas appris à se tenir, ce garçon.
Sa mère est morte en le mettant au monde et son père le maltraite depuis sa naissance. Les autres de son âge l'insultaient en raison de son handicap en plus.
La fin de la guerre arrive , elle va être porteuse d'évènements pour Maël, pour les femmes qui voient revenir leurs hommes bien abîmés ou ne pas revenir du tout.
J'avais envie de découvrir la bande dessinée depuis sa parution en 2015 avec sa magnifique couverture, le thème qu'elle annonçait.
Les illustrations à l'intérieur de l'album témoignent d'un grand talent au point de vue du dessin aux lignes claires , réalistes avec des couleurs bien adaptées à chaque situation.
J'aurais préféré une autre voie plus sentimentale, plus honnête pour le jeune homme mais étant donné son passé, Didier Quella-Guyot a construit son personnage de façon très plausible.
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28 juin 1914.
Une île au large des côtes de Bretagne.

Un archiduc autrichien assassiné par un jeune étudiant serbe. En Bretagne, et sur une île de surcroît, personne n'en a rien à « kicker » ! Sarajevo ? Connais pas !

Les marins ont du thon à pêcher et les paysans voient que la moisson ne va pas tarder. Seul Félicien, l'instituteur, en lisant le journal, trouve qu'il y a là une sérieuse raison de se préoccuper. Plus vite qu'il ne s'y attendait, les gendarmes débarquent : mobilisation générale ! On sonne le tocsin. Tout le monde est rassemblé. Ordre à tous les hommes de 20 à 50 ans de rejoindre les dépôts pour être équipés et envoyés au front. Pour une fois, la France n'a pas oublié ses « finis terrae », ses terres du bout du monde. Certains hommes y voient une belle occasion de quitter l'île. Personne ne semble envier ce pauvre Maël. Il ne partira pas, lui ! A cause de son pied-bot, il est réformé. Encore un plaisir que le jeune homme ne connaîtra pas ! Il va continuer à vivre avec son veuf de père, brutal et alcoolique.

Très vite, un problème se pose : le facteur aussi a été appelé sous les drapeaux ! Impensable de vivre sans facteur, surtout que les nouvelles des soldats seront attendues avec impatience et qu'ils espéreront recevoir des lettres et des cartes de leurs proches. le vieux maire a bien une idée : pourquoi ne pas confier la tâche au fils Gréhat ? Maël a un vélo et il sait lire et écrire ! A l'annonce de la nouvelle, le vieux malmène son fils car il prétend qu'il a besoin de lui pour les moissons. Il n'a pas le choix.

Maël est ravi de se voir confier cette tâche et attend tous les jours avec impatience le bateau venu du continent avec son courrier.

Les femmes se sentent bien seules depuis que tous les hommes sont partis. Beaucoup ne savent pas lire. Heureusement, le facteur est là pour leur faire la lecture et, au besoin, pour rédiger une lettre ou une carte. Peu à peu, il entre dans l'intimité de toutes ces femmes… D'autant plus qu'il n'hésite pas à ouvrir le courrier et à prendre connaissance des nouvelles… Il découvre comment se rendre indispensable…

Critique :

Sans les recommandations de mon libraire, je ne me serais pas attardé sur ce magnifique album. Un facteur pour femmes… Sur une île bretonne, en plus ! Non, mais…

Séduit par les dessins de Sébastien Morice et la finesse de son trait plein de douceur, j'ai craqué ! A défaut d'un bon scénario, je pourrais toujours me consoler avec les (très) jolies images de Morice. Et là… Grosse baffe ! le scénario est admirablement construit… Il vire même au polar ! On s'attache à ce Maël qui, pour arriver à ses fins, coucher avec la plupart des femmes esseulées de l'île, ne va pas hésiter à se comporter comme une fripouille !

Une histoire très humaine… Où les personnages ne manqueront donc pas de défauts… Mais pas que !

Si vous avez la possibilité d'acheter le coffret comprenant les deux intégrales (4 tomes), n'hésitez pas : il est splendide et l'histoire en vaut la peine.
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critiques presse (7)
BDZoom
02 mars 2021
Prenant la relève graphique de Sébastien Morice, Manu Cassier nous emporte entre marées et brisants au sein de cette deuxième saison concoctée par notre complice (et fin lettré…) Didier Quella-Guyot.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Telerama
18 novembre 2015
L'homme aime la Bretagne des falaises, des landes et des ­récifs, et ça se voit. Une jolie surprise.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
09 novembre 2015
Cet album à la réalisation particulièrement soignée sert avec efficacité une chronique attrayante au point de vue original.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
21 septembre 2015
Le dessin de Sébastien Morice, d’une grande simplicité, sied parfaitement aux paysages bretons.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
21 septembre 2015
Un album qui se lit d'une traite, en regrettant presque parfois qu'il n'y ait pas eu quelques pages de plus, tellement on a du mal à quitter tous ces personnages attachants. Indispensable !
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
10 septembre 2015
Une profonde réflexion sur le destin des êtres en temps de conflit.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Sceneario
07 septembre 2015
Une bien belle histoire, à la fois légère et dramatique, servie par un duo d’artistes complémentaires au faîte de leur talent. Un coup de cœur assuré !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
«Tantôt la mort murmure à l'oreille des soldats, tantôt elle vocifère. Jamais elle ne s'absente !
Je revois l'Ankou et son suaire et sa faux, c'est presque beau. Ici la faucheuse est couverte de boue et d'excréments. Jamais elle ne s'absente ! Elle roule au loin comme la mer et vient brutalement tout submerger, tout anéantir. Je la guette, je l'épie, mais elle nous ronge, même quand on dort. Mais dort-on ?

Elle imprègne nos vêtements : tout est putride et purulent. Jamais elle ne s'absente !
Je rêve de nos genets et de nos landes, de l'odeur de nos vaches, de la sueur de mon chien.
Je rêve du parfum de ta peau, de tes cheveux...»

[Lettre d'un poilu lu par le facteur à l'épouse du premier]
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« Ma chère Soazig,
Chez nous, sur notre île, c'est vrai qu'on est seuls, mais c'est rien comparé à cette armée de combattants qui doit assassiner pour survivre. Le premier qu'on tue, c'est l'humain qu'on a dans le coeur. C'est pas possible autrement : sinon on se fait sauter avec une grenade pour ne plus voir les copains démembrés, les cadavres mis en pièces... »
(p. 62)
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T'auras droit à deux pantalons, deux képis, une paire de chaussures... Mais évidemment pour toi, une suffira... Enfin tu t'arrangeras ! Tu as aussi une blouse pour l'été et un manteau pour l'hiver... Mais comme la guerre va être courte, tu t'en serviras point ! Et une sacoche, évidemment, tu verras, quand elle est chargée, le sale temps ou les sentiers boueux, tu vas les bénir ! Et comme tu récupères le courrier à envoyer, elle est jamais vide ! Ton prédécesseur faisait ses 10 à 15 kilomètres à pied, mais avec ta bicyclette, tu gagneras du temps !
Ah ! Encore une chose, mon gars ! Il serait bon que tu te laisses pousser la moustache. Une moustache fine et soignée, ça fait le facteur ! Et tu verras, ça plaira à nos bretonnes ! Mais attention, être au service des postes, c'est sérieux ! L'uniforme, on le respecte !
(p. 25)
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28 Juin 1914

L'archiduc Francois-Ferdinand, héritier de l'empire Austro-Hongrois, et son épouse, sont assassinés à Sarajevo par un jeune terroriste serbe.

Un archiduc autrichien, un terroriste serbe, voilà qui n'inspire au large des côtes bretonnes, qu'une profonde indifférence....

Seuls, ici, comptent les tâches journalières, la moisson qui ne va pas tarder, les thoniers en pleine campagnes..... On a du travail et aucune raison de s'alarmer de ce qui se passe dans ce Monténégro que personne ne connaît, ni ne situe...

... Sauf, probablement, Félicien, le seul à trouver qu'au-delà de ces sonorités dépaysantes, qui flattent son goût pour la poésie, il y a quelque chose de préoccupant....

Le «Mont Noir» : voilà qui n'annonce rien de bon.....

Là, sur cet îlot rocailleux abandonné aux frasques du fougueux Atlantique, la possibilité d'un conflit n’effleure même pas les esprits.

Pourtant, la sale guerre va bientôt frapper à la porte d'un coup de crosse de fusil et va la dégonder pour plusieurs années !
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Printemps 1915.
[...] il découvre le plaisir de la chair et celui de l'os, le goût de la peau, de la caresse à la morsure, les coups de rein, les frôlements et les frottements, ce qui fait courir les mâles, ce qui les fait se battre, oubliant qu'à des lieues de son île perdue, d'autres hommes s'écharpent pour des égéries autrement plus sanguinaires, les nations.
(p. 57)
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Vidéo de Sébastien Morice
Après une première oeuvre commune, mémorielle et « exotique » sur les Esclaves de l'île de Pâques, Didier Quella-Guyot et Manu Cassier ont réitéré une collaboration sur le tome 2 de Facteur pour femmes (le tome 1 avait été dessiné par Sébastien Morice). Mais ça, c'était... après ( ! ) cette interview, que nous avons filmée durant le festival d'Angoulême 2019. Une interview qui permet surtout au duo de revenir sur le contexte d'Esclave de l'île de Pâques, mais aussi d'esquisser l'envie d'une troisième oeuvre mémorielle commune, autour de la terrible colonisation de la Namibie par les allemands...
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