Un air de paradis

Que m'a apporté en mon fond intérieur "Un air de paradis" ? Rien mais absolument rien. Cette bd ressemble à ces longues descriptions pénibles des romans d'antan. Il ne se passe rien mais on décrit dans une centaine de pages les descriptions quitte à faire les présentations à la fin ce qui m'a laissé totalement pantois. L'exercice de style en noir et blanc est plutôt réussi au demeurant bien que je n'aurais pas dit non à un peu de couleur.

On aura droit au souvenir d'enfance de l'auteur sur un endroit de campagne qu'il décrit paradisiaque. Tout est beau et merveilleux. C'est le bonheur absolu. Je veux bien mais personnellement, au lieu d'étaler le bonheur à la face du monde, je préfère les histoires tristes où des gens luttent pour leur survie, où des gens souffrent et se battent pour s'en sortir. Tant mieux qu'il ait vécu une enfance heureuse avec des gens merveilleux tout autour : ce n'est point de la jalousie de ma part. Ce genre de récit ne m'apporte pas grand chose car c'est à sens unique dans l'intimité d'un auteur. Je me passerai bien de ce genre de partage.

♫ « Ce petit chemin… qui sent la noisette
Ce petit chemin… n'a ni queue ni tête » ♫
Mireille (1931)

En fait, ce petit chemin est porteur de sens pour Arnaud Quéré qui nous emmène avec lui dans une campagne bucolique à la poursuite de ses souvenirs, entre galerie de portraits, jeux d'enfant et nostalgie d'un temps révolu.

En lisant que c'était l'époque des frigos en bois et des routes non goudronnées, j'ai souri, persuadée de lire le récit de mes grands-parents nés dans les années trente. Quel étonnement quand j'ai vu que l'auteur était né en 1971 ! Cela mis à part, ce roman graphique intimiste est un bel objet, les dessins au crayon de l'auteur sont magnifiques.

Un bémol néanmoins : les trop nombreuses coquilles. Jusqu'à deux dans une même phrase : « la ballon atterrissait dans la mare du champs voisin ». Sachant que j'ai lu la version colorisée de 2018, je trouve bizarre que la réédition n'ait pas été mise à profit pour corriger les fautes d'orthographe. Vraiment dommage.

Merci à la Culturethèque pour la mise à disposition de cet album. Je suis curieuse de découvrir d'autres titres de l'auteur.

Un roman graphique qui retrace l'enfance de Arnaud Quéré. le mot "roman" est compliqué à utiliser ici car, comme certains l'ont justement précisé, il ne se passe pas grand chose. Ces pages retracent les occupations de jeunesse de l'auteur et ses frères, plantent un cadre. Malgré l'absence d'intrigue et de péripéties réelles, j'ai apprécié ce livre qui porte avec lui une sorte de paix. J'ai aimé découvrir les jeux d'antan et me répéter "C'était mieux avant"... Oui, car à l'époque, les enfants semblaient s'amuser d'un rien, faisaient appel à leur imagination pour créer leur évasion. Ils jouaient ENSEMBLE, et non pas chacun de leur côté, à pester parce qu'ils n'ont pas réussi le dernier pallier de leur jeu vidéo, ou à s'écarquiller les yeux chacun sur leur smartphone... Ce livre m'a donné un petit air de Pagnol dans les monts d'Aubagne...

Concernant les images, la plupart sont assez douces et jolies, rappelant le trait impressionniste. Un bémol pour les portraits de personnages, qui font malheureusement un peu peur, et qui ne vont pas du tout avec le discours du petit air de paradis...

Enfin, j'ai trouvé intelligent de glisser quelques photos (pas assez nombreuses à mon goût) à la fin, accompagnées d'un autre point de vue tout aussi positif sur cette vie passée (celui du frère par exemple, et d'autres que je n'ai pas toujours réussi à identifier).

L'auteur nous fait partager ses souvenirs d'enfance et de vacances, son petit coin de paradis : le petit troquet des grands parents à la campagne,de beaux portraits de la famille et des habitués, les multiples jeux, les découvertes et les bêtises...
Un bd toute en finesse et en sensibilité dans son illustration comme dans ses propos nostalgiques sur le temps des vacances et de l'enfance.

Un air de paradis, voici un roman qui porte bien son nom. Un roman graphique qui a l'odeur de l'enfance, des souvenirs de vacances à la campagne chez les grands parents. La douceur de n'avoir aucune responsabilité à par l'amusement et le jeu.

On ne se rendait pas compte de la chance qu'on avait et pour le temps de lecture di roman, on replonge dans cette période, on oublie de s'inquiéter du présent pour replonger dans un passé serein et protégé.