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3,2

sur 150 notes
Un petit village rural se retrouve coupé du reste du monde : plus d'arrivées, plus de départs, plus de communications. On est entre soi et passé les quelques jours de sidération, lorsque l'espoir d'un retour à la normale s'éloigne, la population n'a pas le choix : il faut s'adapter, s'organiser. le recyclage n'est plus une philosophie : c'est un incontournable et les savoir-faire désuets (couture, menuiserie…) sont réhabilités. Bien entendu la solidarité initiale est mise à mal par des trublions asociaux. Mais grosso modo, Châtillon finit par tourner à peu près rond, jusqu'à ce que la lassitude tue les bonnes volontés…

L'isolement d'une petite communauté humaine, pour des motifs divers et variés est un thème récurrent et pas uniquement dans l'univers de la science Fiction. Ici on n'a pas l'impression que l'auteur soit allé au bout de son raisonnement. C'est court (218 pages), et cela aurait mérité plus de développement. Robert Merle avait exploité le sujet avec brio dans L'ile et dans Malevil,, analysant avec précision les mécanismes individuels et collectifs de la promiscuité. de même, à part quelques personnages, l'écrivain, le maire, le dissident, l'ensemble de la population reste indifférencié, et pour aucun on ne perçoit une évolution de leur personnalité face à la durée des événements.

Globalement la lecture est plaisante, mais on reste quand même un peu sur sa faim.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Pourquoi ? Qui ? Comment ? Combien de temps ? Que faire ?
Toutes ces questions tournent en boucle dans l'esprit des habitants de Chatillon en Bierre depuis le 15 novembre 2012 où ils se sont retrouvés isolés dans leur village coupé du monde.
Les voitures calent sur la route, les communications avec l'extérieur (téléphone, mail, satellite) sont coupées et lorsque les gens tentent de sortir à pied du village, un phénomène inexpliqué les fait errer indéfiniment sur la même route qui ne mène nulle part, ne leur laissant comme possibilité que de revenir sur leurs pas pour rejoindre Châtillon.
Passé l'étonnement amusé des premiers jours, l'inquiétude commence à envahir les habitants. le maire prenant la situation en main se heurte à bien des obstacles face à ses administrés.
Dans ce roman grave et drôle à la fois, l'auteur pose le problème du « vivre ensemble », de la solidarité, de notre relation aux médias.
Une lecture agréable même si la fin m'a semblé un peu incertaine.





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Un beau matin d'automne, ils sont coupés du monde!
Plus personne ne sort, plus personne ne rentre...

Pour le canton rural de Chatillon-en-Bierre, la réalité ressemble à de la science fiction.
Les habitants se retrouvent coincés dans un huis clos campagnard, démunis de tout progrès technologique devenu indispensable, confrontés à des questions insolubles de ravitaillement, de carburant, de chauffage, et plus largement de salaires, de sécurité, de santé et de loisirs (plus de télévision, plus d'Internet).

Et pas question de dire: "Mais que fait l'Etat?"
En dehors d'un maire dépassé et de gendarmes inutiles, ils sont tous seuls, en autarcie pour gérer leur micro société, hors du monde civilisé qui n'existe peut-être plus. Il y a de quoi perdre les pédales!

En corollaire, l'indispensable survie fait resurgir des talents pratiques oubliés (Tiens! nos anciens servent à quelque chose!), les agriculteurs sont les rois du pétrole vert (Tiens! ils sont moins bouseux, d'un coup!) les jardins d'agrément deviennent potagers, les marcheurs ou deux roues redécouvrent leur campagne (Tiens! il y a une forêt près de chez nous!), les métiers manuels ont la cote ( à quoi ça sert un intellectuel?), et le curé fait salle comble à l'église (ca peut toujours servir de se mettre bien avec le Seigneur...)

Fatalement resurgissent des questions pratiques ou philosophiques de propriété, d'entraide, de justice, de partage des richesses sous concept de collectivisation, de hiérarchie politique, fût-elle dictatoriale. Encore plus largement se pose la survie de l'espèce dans un espace réduit.

Un conte social décalé, amusant dans sa forme, accrocheur pour une réflexion sur notre société "tout" technologique, hyper communicante, tendant vers la mondialisation.
Un livre qui m'a laissée un peu sur ma faim par une approche impersonnelle des destins individuels et une dernière partie qui s'essouffle un peu.

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Grosse déception : après avoir lu récemment de Bernard QuirinyUne collection très particulière”, et qui m'avait ébloui, pour son surréalisme, sa poésie, son imagination, je m'attendais encore à une belle surprise avec un récit de science-fiction de cet auteur.
Un canton de la France profonde se retrouve isolé dans une bulle impalpable, totalement coupé du reste du monde. Il nous propose un mélange entre la tension de “Dôme” de Stephen King et la légèreté rurale et l'univers des petites gens ordinaires de Marcel Aymé. Mais la fusion ne prend pas, je n'ai trouvé ni les qualités de l'un ni les qualités de l'autre et encore moins ce qui m'avait tant plus dans “Une collection particulière”, l'humour léger et la fantaisie poétique. Je suis arrivé au bout sans avoir ressenti la moindre émotion, l'anticipation ne va jamais assez loin, les aspects politique et psychologique ne sont pas très originaux et peu approfondis, et la fin ouverte fait un effet flop.
Être passé d'un livre merveilleux à un livre aussi quelconque du même auteur, c'est le sentiment de déception qui prédomine. Cependant, je ne compte pas m'arrêter sur un échec avec lui, je reste persuadé qu'il doit y avoir d'autres perles dans son univers.
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Curieuse histoire, que ce village entre Auvergne et Morvan se réveillant un beau matin du 15 septembre 2012 emprisonné par des murailles invisibles.
En effet, plus personne n'arrive à en sortir ni à y entrer. C'est du point de vue des emprisonnés que nous nous trouvons, par l'intermédiaire d'un narrateur que l'on ne connaitra jamais, se voulant le chroniqueur de cette situation pour le moins extraordinaire, surnaturelle ou tout autre qualificatif que vous voudrez y accoler.

Tout, je dis bien tout ce qui vient de l'extérieur est bloqué dans un rayon de 5 km. Internet, les téléphones, la télévision…
Bernard Quiriny a choisi ici le point de vue du sociologue et à travers l'histoire des habitants en général, nous assistons aux diverses réactions, qu'elles soient politiques, pratiques, commerciales, religieuses, philosophiques…
Il fait le tour de la question, et ma foi, c'est vraiment bien pensé.

« Façon dont une communauté affronte une expérience limite : comment vivaient-ils la crise, ces habitants ? Quels étaient leurs espoirs, leurs craintes, leurs explications ? »
Ce roman m'a vraiment interpellée, et en même temps j'ai ressenti ce sentiment diffus éprouvé à la lecture du « Mur invisible » de Marlen Haushofer, le malaise.
Il faut dire que je suis claustrophobe, alors être enfermée, même dans un village…
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Les habitants d'un petit village de la France profonde se retrouvent soudain coupés du monde et réagissent de diverses manières au fur et à mesure que le temps passe.
Ils apprennent à vivre en autarcie mais recréent aussi une société dans laquelle les conflits ne sont pas absents et finissent par s'interroger sur le sens de leur existence ; la fin, d'ailleurs, est déconcertante.
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Un roman sur lequel souffle l'esprit de Stephen King et d'Albert Camus.
Diable ! Diable ! me suis-je dit en lisant cette accroche sur la 4ème de couverture.

A la fin de la lecture, si je comprends ce qu'a voulu signifier le journaliste du point (dont le nom n'est pas cité - il suffit de signer Le Point, bizarre, non ?), je suis loin de partager la filiation qu'il a voulu imposer à nos esprits de lecteurs en mal de sensations.

Pour Stephen King, il a certainement voulu comparer le roman de l'Américain intitulé le dôme dont une série TV a été tirée.
A mon avis, il s'est complètement mis le doigt dans l'oeil :
La où King nous assène un dôme en matière transparente, tombé un beau jour du ciel pour emprisonner un village et dont on apprendra in fine qu'il est l'oeuvre d'extra terrestres voulant coloniser notre belle planète, Quiriny nous présente un isolement tout en finesse et subtilité dont on se demande s'il n'est pas quelque part la matérialisation fantasmée et sublimé d'une aspiration secrète des habitants du canton de Chatillon-sur-Bierre, des ruraux se nourrissant de représentations d'un monde et d'une réalité qui n'est pas la leur.

Là, effectivement on peut retrouver camus.

L'idée de Quiriny est dans cette subtilité. Un beau matin, le 15 septembre 2012 exactement, les habitants de Chatillon qui travaillent à Névry (le chef lieu du département) sont mystérieusement bloqués par une force invisible :

«Mais ce 15 septembre 2012, la voiture de Larimé tomba en panne au bout de cinq kilomètres, au lieu-dit de l'Huis-Merleau, longue ligne droite bordée de champs. La moteur s'arrêta brusquement ; les phares s'éteignirent, ainsi que les voyants du tableau de bord.»

«La même mésaventure arriva ce jour-là à tous ceux qui voulurent quitter Chatillon en voiture, par toutes les routes possibles.»

Ce qui frappe les voitures, frappe tous les moyens de communication, téléphone, internet. le village est isolé.

Autre différence avec King, les routes ne sont pas inaccessibles, mais les courageux qui décident, comme le facteur, de tenter l'aventure font une drôle de découverte :

« Luc Rambier, facteur, voulut en avoir le coeur net. Il partit sur son clou de service en direction de «Névry» (...) au bout de dix minutes il n'y avait toujours pas de maisons en vue. La ligne droite où il roulait semblait sans fin, comme si elle s'étirait à mesure qu'il avançait. C'était troublant ; la géographie de ces lieux qu'il connaissait bien lui parut changée, sans qu'il put dire en quoi.»

Passé le traumatisme de la découverte, les habitants s'unissent et font confiance au Maire Agnelet qui trouve les paroles de circonstances :

Chatillon est séquestré, mais Chatillon vit toujours.
Interloquée, l'assistance ne répondit pas. Agnelet soupira puis ajouta, bien qu'il fût incroyant :
Que Dieu nous vienne en aide.

La communauté s'organise, et au-delà des paroles lénifiantes du maire, viennent les questions pratiques, notamment celle de l'approvisionnement, qui déclenchent les égoïsmes :

«Tandis qu'ils travaillaient, des clients se massaient devant les grilles, attendant la réouverture. Duffy les aperçut derrière un vasistas.
Chef. Regardez.
Combien étaient-ils là-dehors : cinquante ? Cent ?
Tout ça va finir en émeute.

La force du roman de Quiriny, même si je considère qu'il n'a pas suffisamment exploré et épuisé son idée, est de nous proposer une fable démontrant que nos peurs et nos fantasmes, peur de l'autre, peur de l'avenir, peur de soi, recours aux croyances, qu'aujourd'hui nous alimentons à partir d'une vision médiatisée de la réalité, sont ancrées au plus profonds de nous.

La petite communauté de Chatillon, forte de trois mille habitants, qui aurait pu trouver un mode de fonctionnement équilibré, dans lequel chacun aurait eu sa part, va finir par se déchirer , créant elle-même ses étrangers, ses parias, ses forts et ses faibles, ses élus et ses exclus.

La religion qui apparaît un moment comme un refuge n'est pas à l'abri des tentations de schisme :
«Nous sommes déjà coupés du monde, eux veulent en plus se couper de nous.»

La parabole de Quiriny nous renvoie à nos propres errements. La micro société qu'il décrit ressemble à la notre.
Incapacité des élites à proposer des projets. Populisme. Démagogie. Indifférence de la majorité des habitants. Boulevards grands ouverts aux «entrepreneurs» aux «décideurs» quelque soit leurs motivations.

Pour moi, la fin est décevante. Je ne vous la livrerai pas.

Laissons la conclusion à Claude Galmont, 53 ans, juriste :

«Le conformisme est comme un gaz ; plus le bocal est petit, plus la pression s'accentue.»
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Les habitants d'un petit village du centre de la France, Châtillon-en-Bierre, sont victimes d'un phénomène étrange. Un matin, ils se rendent compte qu'il leur est impossible de quitter le village, et que toute communication est rompue avec le reste du monde. Ils se retrouvent dans une situation qui perdure, à vivre en autarcie dans un espace de la taille d'un canton. « le canton de Châtillon-en-Bierre ressemblait désormais une planète close d'environ quinze kilomètres carrés, en forme de losange, avec plusieurs excroissances aux allures de presqu'îles.» Les premières réactions des habitants ne manquent pas de bon sens, et sans hystérie, ni catastrophisme, ils tentent de trouver une explication à cette situation, de s'organiser aussi... mais les choses vont, au fil du temps, devenir plus compliquées, surtout lorsque la politique s'en mêle.
Ce conte fantastique, humoristique et cependant critique à l'égard de notre société, est réjouissant à bien des titres.

Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Difficile de choisir son point de vue dans cette drôle d'histoire :
Soit on chausse, du côté de l'auteur, ses lunettes d'entomologiste et on observe l'évolution psychologique et politique des habitants de Chatillon-en-Bierre, une fois qu'ils ont collectivement admis qu'il n'était plus possible de sortir de leur village.
Soit on se place à leurs côtés, avec d'autant plus de facilité que ce village, avec son église, sa supérette, son avenue du Docteur Leblanc et sa salle polyvalente, avec sa sociologie si représentative, ce village donc représente un espace auquel chacun peut facilement s'identifier et qui renvoie à un lieu connu, vécu du dedans. En l'occurrence, le mien se trouve dans le Sud Ouest.
Un peu gênée au début par l'aspect clinique, non engagé du récit qui semble manquer d'un peu de chair (ainsi on ne rentre pas dans la psyché des personnages ni dans la complexité de leurs interactions) ou d'angle (fantastique, humour ou autre), j'ai finalement beaucoup apprécié le caractère distancié du propos qui évolue de l'observation socio-politique vers, à la fin, des considérations plus philosophiques quant aux choix de l'individu et son rapport au monde : Difficile de savoir si l'on veut être dedans ou dehors…
Une petite fable qui se lit d'une traite et se révèle plus instructive qu'il n'y parait sur notre place de citoyen dans une société consumériste mondialisée.
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En mars de l'année dernière est sorti sur les écrans un film autrichien remarquable, malheureusement fort mal distribué et peu vu : le mur invisible. Son sujet : une femme se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s'être pétrifiée durant la nuit. Dans le village évanoui, Bernard Quiriny reprend cette idée en l'étendant à un village entier, désormais coupé du monde extérieur, sans possibilité de savoir s'ils sont les derniers survivants sur la terre ou simplement exclus de l'humanité pour une raison mystérieuse. C'est peu de dire que l'auteur belge fait son miel d'un tel thème lui donnant des allures de fable aux multiples aspects. Sous forme de prescience de notre avenir quand les ressources naturelles seront taries ? Oui ! de critique de la mondialisation et de notre addiction à toutes les technologies ? Aussi ! Que d'interprétations possibles dans ce livre relativement court (218 pages) mais dense et touffu. Les rebondissements ne manquent pas dans ce roman qui va jusqu'au bout de sa logique. La survie est problématique quand les denrées s'épuisent, la démocratie bat de l'aile, la sécession menace, l'église fait le plein, des sectes apparaissent ... Au bout d'un certain temps, on peut craindre un enlisement de l'intrigue vu que celle-ci se déroule en vase clos. C'est mal connaître Quiriny qui trouve une porte de sortie astucieuse tout en laissant planer le mystère. Avouons-le, le style n'est pas renversant mais quel conteur !
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