Ce deuxième tome tente quelque peu de relever le niveau du premier avec cette débâcle et le parcours douloureux des soldats français prisonniers de l'armée allemande.
Le racisme de celle-ci est illustré avec réalisme par l'assassinat d'un tirailleur noir et la couardise des français par leur choix de se tenir à l'écart de ces malheureux soldats de couleur par crainte de subir le même sort. Ces soldats français sans honneur vont vraisemblablement être déportés en Allemagne, certains d'entre eux auraient toutefois le profil pour se trouver du côté de policiers français un certain 16 juillet 1942.
Pour le reste, c'est la débrouille, l'évasion de quelques-uns qui illustrent encore des attitudes racistes envers celui qu'ils appellent le moricaud. Et puis, l'hospitalité d'autres français envers ces évadés qui tournera pour l'un d'eux en une scène sexuelle heureusement sans dialogues.
Ma perception vraiment personnelle est que la déconfiture se poursuit avec ce tome 2 conforme aux comportements peu glorieux déjà vus dans le premier.
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« Ma vie, je la remplissais de petits riens (...). Avec ma petite femme on vivait dans un petit appartement. de temps en temps le samedi je me prenais une petite cuite. Et puis patatras... V'là tout ça qui me tombe sur la gueule, ma vie toute remplie d'un coup par un truc trop grand pour moi. »
Ainsi parle un soldat en plein craquage, comptable de quarante ans qui n'a « jamais quitté Loche », qui veut être « vivant à Loche, pas en Poméranie ».
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On retrouve Amédée et ses camarades, prisonniers de l'armée allemande. D'autres viennent grossir le rang, tous marchent vers des destinations inconnues...
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Les soldats sont nostalgiques du temps d'avant, quand ils étaient peinards, dans une ferme, ouvriers, profs... Face à l'adversité et la connerie brutale de certains militaires allemands, on se serre les coudes ... ou pas. Des 'coloniaux' sont présents, le racisme ordinaire s'exprime, des deux côtés.
Mais les personnages de Rabaté sont aussi capables du meilleur : chaleureux, solidaires, amis bienveillants, fidèles.
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Ce second tome pourrait avoir pour titre 'Les déconfitures', car les déconvenues sont nombreuses, certaines plutôt cocasses, d'autres tragiques. Rabaté possède cet art de la nuance, du contraste, toujours subtil, y compris (surtout ?) lorsque le retournement est brutal, inattendu.
Graphisme épuré et expressif quand le focus est fait sur les personnages ; certaines scènes nocturnes sont sublimes (p. 24-25).
La fin m'a un peu déçue, elle semble appeler une suite. L'auteur n'a pas l'air de l'envisager, dommage. A nous d'imaginer les possibles...
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Ce tome 2, comme le 1er, ne m'a pas emballée plus que ça. Des soldats sur les chemins lors de l'occupation allemande. le texte est ciblé, je pense, surtout sur les vieilles expressions drôles. le tout manque de consistance.
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Nous retrouvons Amédée Videgrain et des soldats français prisonniers avançant en colonne, vers une destination inconnue.
On suit le quotidien de ces prisonniers, qui cherchent à manger, à savoir et à s'évader.
Dans ce volume, il y a aussi la présence des coloniaux. On peut ainsi voir comment ces derniers étaient traités, que ce soit par les Allemands, les autres soldats ou la population civile.
Le dessin et le rythme des textes nous font ressentir la torpeur qui a frappée cette armée française qui se pensait invincible et et qui fut écrasée en quelques semaines, presque sans combattre.
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Le lecteur tombe dans une sorte de ritournelle assez commune, sans relief. Et c'est bien dommage, car il y avait peut-être moyen d'amener davantage de profondeur...
Lire la critique sur le site : Sceneario
[ quelques soldats couchés dans l'herbe, pas (encore) morts... autant de monologues ]
- Mon fils ira loin, il est dans le chemin de fer.
- Je dis mes godasses, ma gamelle mais je n'ai pas envie de dire mon colonel, il n'est pas à moi.
- La vie pour moi elle était dans les romans.
- Je ne sais même pas si ma gosse a eu son certificat d'études.
- J'ai appris mon métier à coups de pied au cul, ici ça continue, faut croire qu'il y a des informations qui passent plus par le derrière que par la tête.
- Avant le merdier tu pointais chez 'fous rien', mais moi à la ferme c'était levé à cinq heures couché à pas d'heure, du coup ici pour moi c'est des vacances.
- Le hareng pomme à l'huile entre le 5e et le 18e arrondissement c'est cinq fois le prix en étant la même camelote.
- Je ne sais pas lire, je ne connais pas plus 'A' que 'B' mais quand on me donne une pelle je sais que c'est pas pour faire une conférence.
- En ce moment l'horoscope est mauvais pour tout le monde.
- J'ai une envie de baiser...
- Il n'y a pas de métro à Vierzon et c'est pas plus mal.
- D'habitude je fais des rêves de cul, cette nuit j'ai rêvé de poulet.
(p. 3-4)
- Ce que vous faites est indigne !
- Que se passe-t-il ?
- Vos hommes maltraitent un prisonnier. Ça va à l'encontre de la convention de Genève.
- Ah oui ? Comment osez-vous donner des leçons dans votre position ? Je n'ai rien à faire de la convention de Genève, nous avons gagné, vous avez perdu. Nous commandons, vous obéissez...
// PAW [ il tire sur un soldat ] //
... Nous fournissons les morts. Vous, vous les enterrez.
(p. 69-71)
- Mais qu'est-ce que je fous là ? [ il pleure ]
- T'es vivant.
- Je veux être vivant à Loche, pas en Poméranie. [ il baisse la tête ] J'ai honte, je pleure devant les Allemands en plus.
- Vas-y pleure tu t'en fous, tu pleures dans une autre langue.
(p. 16)
Quatre jours qu’on est coincés ici à bouffer des péteux, on va virer montgolfière.
-- On est des soldats en fuite.
-- Allez-vous en! Vous allez nous attirer des problèmes!
Dans le 159e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Le souffle des choses, premier tome de la série La marche brume que l'on doit à Stéphane Fert et qui est édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l'album Shiki, 4 saisons au Japon que l'on doit à Rosalie Stroesser et aux éditions Virages graphiques
- La sortie de l'album La loi des probabilités, titre que l'on doit au scénario de Pascal Rabaté, au dessin de François Ravard et c'est édité chez Futuropolis
- La sortie de l'album Tous ensemble !, album que l'on doit au scénario de Kris, au dessin conjoint d'Arnaud Michalak et Juliette Laude ainsi qu'aux éditions Delcourt
- La sortie de l'album Au nom du fils, sous-titré Dans l'enfer de la prison de San Pedro que l'on doit au scénario conjoint de Jean-Blaise et sa fille Pauline Djian, au dessin de Sébastien Corbet et c'est édité chez Rue de Sèvres
- La sortie de l'album Le seul endroit que l'on doit au scénario de Séverine Vidal, au dessin Marion Cluzel et c'est édité chez Glénat
- La sortie d l'album collector pour les 77 ans du journal Tintin, album collector que signent de nombreuses plumes et des dessinateurs de renom et qu'éditent Le Lombard
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