Oreste aime Hermione, Hermione aime Pyrrhus, Pyrrhus aime
Andromaque et
Andromaque aime Hector, son défunt mari, ainsi que leur fils, Astyanax.
Ces liens entre les quatre personnages principaux sont bien entendu à l'origine de la tragédie, sachant que les quatre autres personnages de la pièce sont les confidentes, ami et gouverneur, dont le rôle est d'éclairer les états d'âme des quatre protagonistes.
Cette troisième tragédie de Racine, qui date de 1667, m'a intéressée principalement pour son rapport aux femmes.
Dans l'épître dédicatoire, Racine s'adresse à Henriette d'Angleterre, belle-soeur de
Louis XIV, pour se protéger de ses adversaires, car attaquer le dramaturge aurait pu être considéré comme une attaque contre « Madame ». le pouvoir d'une femme est ainsi reconnu, même au 17e siècle.
J'ai souri ensuite lorsque Hermione, en apprenant la mort de Pyrrhus causée par Oreste, lui reproche de ne pas avoir compris son inconstance et ce qu'elle ressentait réellement. Quand les mots et les pensées divergent… Celui qui perd à nouveau la face est Oreste, homme assez peu charismatique, sans que la complexité des sentiments d'Hermione ne soit remise en question.
Et que dire d'
Andromaque : une femme qui a su tirer son épingle du jeu en louvoyant intelligemment : avec de grandes hésitations affichées (mariage, suicide, sacrifice de son fils), elle remporte finalement la victoire : le trône, un enfant sain et sauf, et la mort de l'époux dont elle ne voulait pas.
Mon interprétation est sans doute trop personnelle, mais si elle peut vous motiver à découvrir cette tragédie classique, ce sera déjà une réussite...