L'aîné des Martin précise :
- Il y a naturellement beaucoup de réparations à effectuer, mais j'avais averti la personne qui nous a téléphoné, et le prix a été calculé en conséquence.
On accède à la porte d'entrée par un petit perron étroit. La porte est encore potable. Martin aîné nous l'ouvre. Son frère suit sans mot dire. Il fait juste de la figuration.
Un couloir glacial sur lequel s'ouvrent quatre pièces et une cuisine. Le tout dans un état lamentable. Papiers peints arrachés, planchers défoncés.
- Au premier, il y a encore quatre chambres. Seulement, l'escalier est dangereux.
Ce n'est pas ce qui nous intéresse, et Escarlier a un geste d'indifférence.
Comment sont les caves ? demande-t-il.
- Je vous y conduis.
Nous le suivons en écoutant distraitement les volubiles explications que notre cicérone se croit obligé de nous donner.
Un vrai tandem, ces deux frères. L'un parle à peu près sans arrêt pendant que l'autre ouvre les portes, démasque les fenêtres lorsque c'est possible, indique les placards ou ouvre les soutes comme dans cette cave puante.
Il est fastidieux et agaçant.
Une enfilade de quatre soutes, cette cave. Le sol est en terre battue. De la pointe du pied, Escartier tâte. Mou et friable. Un sourire de satisfaction éclaire son visage. Il doit penser que la tombe sera facile à creuser.
Simone pénètre dans mon bureau. Sa jupe est si mini qu'on ne peut pas s'empêcher de regarder à l'endroit où elle devrait se trouver, car on a chaque fois l'impression qu'elle a oublié de la mettre...ou de la remettre.
Dans l'enveloppe, un dossier de papier bulle.
Simone est restée plantée devant mon bureau.
- Je n'ai plus besoin de vous, Simone.
- Dommage.
- J'ai du travail.
- C'est un mot d'homme marié, cela.
Elle n'a du reste pas renoncé à arriver à ses fins et continue de me provoquer.
Moins directement. Par des effets de décolleté ou des croisements de jambes terriblement suggestifs. Elle a des seins ronds qui paraissent durs et ce qu'Escartier nomme des jambes feuilleton, parce qu'on a envie de les suivre.