Second roman de
Ron Rash que je lis. Second roman d'un Monsieur qui est en train de changer ma vision de ceux que d'autres appellent les « nature-writers »… Encore une appellation d'origine contrôlée qui me prend la tête. « Nature writing ».
Sans déconner, à force de vouloir classer les livres pour les mettre dans des cases, on finit par perdre de vue que l'idée générale de la littérature, c'est de nous raconter des histoires…
Mais bon, tu me connais, le matin, je suis de mauvaise humeur. Et puis j'ai parcouru les chroniques de l'ouaibe après avoir écrit celle-ci. Comme une impression, de plus en plus récurrente, de « J'ai rien à dire, je sais pas quoi écrire, alors je vais raconter l'histoire, ça me fera du volume… »
L'histoire.
Un môme, dix-sept ans, qui est persuadé que le monde est à lui, et qu'il va le remettre « à l'endroit », le remettre dans le droit chemin. « The world made straight » qu'il a dit
Ron Rash. Les traductions diffèrent et je ne suis justement pas traducteur. Quand j'ai vu la couverture, la première fois, j'ai imaginé un monde à cet endroit, au bord d'un lac, à l'endroit où vit Travis Shelton. Travis, c'est le personnage principal du roman. Travis, il va croiser des pères. le vrai, le biologique, comme ils disent, et des faux mais qui auraient pu être.
Toomey, celui par qui l'histoire commence, et Léonard, celui sans qui Travis n'aurait sans doute pas grandi de la même manière. T'as pas besoin d'en apprendre plus sur l'histoire.
La nature, le personnage principal, avec ses méchancetés, ses bonheurs, présente à chacune des pages que tu vas tourner.
L'histoire de l'Histoire, celle qui laisse des traces, celle qui nous empêche, parfois, d'aimer le mec d'à côté. L'histoire du massacre de Shelton Laurel. Si tu cherches sur le gogol, tu vas trouver. Une histoire vraie, sur laquelle
Ron Rash a eu envie de partager ce qu'il en a appris. Relier le passé au présent, relier l'histoire à l'Histoire, et les hommes à la mort et à la vie. Sans doute que d'aucuns vont y voir, encore, une histoire de rédemption, genre le savoir qui amène au pardon de soi puisque que l'on retrouve, grâce aux livres, ses propres origines, puisque l'on grandit et que l'on peut faire face à son destin.
Ouais, sans doute.
Mais putain que cette écriture est belle. Que ces mots sonnent justes. Que les arbres sont grands dans les Appalaches. Que les hommes sont durs dans cette Amérique.
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