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4,06

sur 325 notes
On dit souvent qu'on ne change pas une recette qui marche. Cette formule est dans la majorité des cas utilisée de manière péjorative et/ou pour des écrivains peu originaux (ML, GM...). Mais pas quand elle s'applique aux ouvrages de Pierre Raufast. A l'instar de "La fractale des raviolis", "La variante chilienne" est composée de petits récits dans la grande histoire de la vie. A l'occasion de leur séjour dans un gîte reclus dans une nature sauvage, Margaux et Pascal font la connaissance de Florin. L'homme semble nourrir une étrange passion pour les cailloux. Et pour cause : suite à un coma quand il était enfant, Florin ne ressent plus aucune émotion et n'a donc pas de souvenirs, ceux-ci étant étroitement liés à celles-là. Alors, dès qu'il vit un événement digne de rester dans sa mémoire, il ramasse un caillou qui lui correspond et l'enferme dans un bocal, avec d'autres. Au hasard de ses discussions avec ses voisins, Florin rouvre ses bocaux et en sort des petits cailloux, autant de souvenirs d'une vie bien remplie... Et quelle délicate et sensible idée que ces petits cailloux. Quelle jolie métaphore de la vie, composée pour tout un chacun de pépites ou de vulgaires caillasses. Tel un Petit Poucet de la mémoire, Florin nous conte quelques épisodes savoureux de sa vie ou de celle d'autres, car ici aussi, des récits sont imbriqués dans d'autres. Contes drolatiques, mélancoliques, fantasques... Toute une palette d'émotions de la part d'un être qui n'en ressent pas. On dit souvent qu'il est difficile de réussir un second livre après avoir écrit un premier chef-d'oeuvre. Encore une fois, chez Pierre Raufast, le "on dit" ne fonctionne pas et c'est tant mieux !
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Les vacances d'un prof de philo qui a embarqué dans ses bagages une ado en rupture avec la vie: un prétexte pour Un livre d'histoires qui nous raconte la vie d'un autochtone sachant conter ses souvenirs empilés sur des étagères sous forme de cailloux en donnant de temps en temps la paroles aux autres protagonistes.
Lecture facile, belle imagination.
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Excellent, amusant, ce roman de Pierre Raufast se lit avec beaucoup de plaisir. Construit autour de différentes histoires plus rocambolesques et invraisemblables les unes que les autres, ce petit bijou est parfait pour celles et ceux qui cherchent une lecture légère, divertissante, rafraichissante, mais aussi très philosophique. Je conseille vivement.
Notez que toutes les références littéraires et historiques mentionnées par l'auteur sont exactes.
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Comme il est agréable de découvrir des auteurs qui nous transportent de façon si géniale dans leur univers !

Quand Pascal, la cinquantaine, décide d'emmener avec lui Margaux, la fille adolescente de son meilleur ami, en vacances dans un gîte perdu, il ne s'attendait pas à passer un tel été.

Le voisin du gîte, c'est Florin, fumeur et collectionneur de pipes. Un homme bien particulier : il a perdu la capacité à ressentir des émotions suite à un coma à l'âge de 13 ans. Et comme ce sont nos émotions qui construisent nos souvenirs, Florin n'a plus aucun souvenir spontané.

Pour pallier à ce manque, il choisit un caillou qui lui servira à se remémorer un moment remarquable de son existence. Chaque caillou est entreposé dans un bocal. Florin garde précieusement chez lui des dizaines de bocaux.

Pendant les soirées de cet été, Florin va piocher dans ses bocaux et raconter ses souvenirs à Pascal et Margaux. Des histoires de toutes sortes qui vont permettre à chacun des trois protagonistes de retrouver le goût de la Vie.

Gros coup de coeur !

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Pascal a emmené avec lui en vacances Margaux, une adolescente en fuite. L'ambiguïté du début sur leur relation est rapidement levée : c'est son élève, fille de l'un de ses amis. la jeune fille se cache ayant éborgné un homme tentant de la violer. la jeune Margaux porte aussi le poids de la disparition de sa mère dont elle se sent responsable. Pascal, prof de philo, lui offre donc un séjour au calme dans un gîte et il fait la connaissance d'un voisin, Florin qui va devenir pour eux un conteur d'histoires un peu loufoques dont il se souvient par l'intermédiaire de cailloux. Florin en effet n'a plus de mémoire.
Tout cela a a l'air un peu compliqué mais on s'y retrouve assez facilement.
Le récit démarre assez bien, un mystère plane, Florin, grand collectionneur de pipes, intrigue. Mais finalement, Florin raconte et fait se succéder des histoires, certes intéressantes, drôles ou surprenantes ( le potier qui veut faire parler les poteries, Borges qui s'oublie dans une maison de passe, une piscine condamnée) Mais il manque un peu de lien entre tout cela, ces récits ne mènent pas à grand chose même s'ils permettent à Margaux de sortir de son malaise.
J'ai bien aimé la citation de Giono qui revient dans le livre :"Vous croyez que c'est ce que vous gardez qui vous fait riche, on vous l'a dit. Mais je vous dis que c'est ce que vous donnez qui vous fait riche."
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Amitié, poésie, amnésie, rencontre humaine
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La variante chilienne ou la fractale des raviolis.... deux titres au choix pour un superbe moment de lecture. Un auteur que je ne connaissais pas et dont la lecture à la suite de ces 2 livres m'a procuré un vrai moment de récréation
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La variante chiliennePierre RAUFAST

Ce roman ressemble à une grande commode, dont chaque chapitre est un tiroir que l'on ouvre. Y sont rangés des cailloux dans des bocaux devenus des souvenirs kinesthésiques, des portraits de personnages…
Il est question de destins qui se croisent et se décroisent, de non dits qui finissent par se dire. Il y a des vases qui parlent, des bougies à la cire particulière, des femmes « ravies au lit ». Il est aussi question de science, d'histoire, de littérature, de poésie, de village détrempé par la pluie, d'arbres aux feuilles bleues, de partage de choses simples, de pain, de fromage, de lapins aux olives, de vins pour Marguaux dans son château. On y parle de bêtise humaine, d'avidité, de trahison, d'amour et de désamour, de parties de cartes à la Pagnol version chilienne, de maison close qui sent le rhum vénézuelien, d'érudition, de cadavre enfoui sous une piscine potager, de vers luisants qui s'éteignent d'une drôle de façon, bref autant d'ingrédients nécessaires à la consommation d'un livre différent.
Il y a aussi des métaphores, du développement personnel à travers certains termes utilisés, l'image de poupées gigognes pour nous amener au plus enfoui, au plus profond, nous permettant de lâcher le superficiel pour l'essentiel. le fait d'être en chemin vaut finalement plus que d' arriver . Les cailloux de Florin sont comme autant de petits pas japonais qui nous font cheminer vers la connaissance de soi. Peut- être nous encourage t'il à puiser dans nos émotions, nos ressentis, là où notre mémoire sensorielle est gravée. Florin caresse ses cailloux comme des révélateurs de souvenirs ancrés comme d'autres feuillettent un album photo.
Comment a-t-il choisi le nom de ses personnages principaux : Pascal pour la philosophie, Margaux pour son vin ? Florin sonne comme un écu sonnant et trébuchant des pays du Nord, comme un jardin secret plus fleuri que d'autres. Il est comme un vieux sage qui a compris la musique du monde, Raufast parle de la beauté du Monde grâce à Giono. Il fourre ses raviolis comme il fourre sa pipe, choisit son tabac, son vin en fonction de l'instant présent.
Il est aussi question de dépouillement : finalement l'oubli permet de s'alléger de fardeaux trop lourds. le manque devient alors une permission, un vide fertile, laissant place à d'autres explorations.
Après sa fractale de raviolis dont le l'claque sous le palais comme quand on goûte un bon vin, Pierre RAUFAST nous tire par la manche et nous ramène en enfance. Pour ma part cela m'a ramenée à une émission TV, que petite, j'adorais : Fantine avec des gros ronds rouges sur les joues qui ouvrait un grand livre devant elle. Elle commençait à nous raconter une histoire. La caméra nous amenait au- dessus de son épaule pour plonger dans le livre et le décor. On entrait ainsi dans l'histoire.
Pierre RAUFAST de ce que j'ai lu a bcp raconté d'histoires à ses enfants. C'est un Conteur. Il nous fait voyager dans un joli fourre tout, dense, riche que l'on prend plaisir à déguster. Les titres de ses romans piquent notre curiosité et nous invite à entrer voir ce qui se cache derrière. On apprend des choses…
C'est un valet de coeur et de saveurs. Il innove dans la recette culino- littéraire. Il source de nouveaux ingrédients, les marie de façon humoristique et métaphorique. C'est un conteur qui s'amuse avec les mots sucrés ou épicés.
Je n'ai pas lu la Fractale des raviolis mais je vais me laisser tenter. L'auteur remercie, à la fin du livre, tous les blogs littéraires qui, grâce aux billets positifs qu'ils ont postés ont rendu ce texte célèbre, comme une bonne recette qu'on se passe et se repasse. Certains devenus accrocs ont déjà les papilles excitées à l'idée de goûter cette rentrée littéraire, alors… A TABLE !
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Superbe roman qui m'avait été conseillé par une de mes libraires il y a plus d'un an. Il trainait dans ma PAL et je l'ai enfin découvert. Et bien m'en à pris car ce roman est superbe. D'un style fluide, il se développe en douceur, sans aucune longueur. On y suit l'histoire à la fois douce, tendre, rocambolesque et un peu fantastique d'un trio improbable composé d'un professeur,d 'un vieux retraité et d'une jeune fille qui se croit en fuite suite à une situation de légitime défense. Peu à peu, le conte rejoint le roman. J'ai adoré, aucun temps morts, et quelques cailloux de souvenirs que je garderai précieusement et très longtemps suite à cette douce et belle lecture (ceux qui liront où on lu le roman ,comprendront ;-) ). A mon tour, !je vous le conseille vivement
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Pascal, professeur de littérature, et Margaux, son étudiante, se réfugient le temps des vacances d'été dans un gîte isolé. Ils se lient alors d'amitié avec Florin qui occupe la maisonnette voisine. Suite à un accident survenu dans son enfance, Florin a perdu la capacité de s'émouvoir. Or ce sont les émotions qui nous permettent de fixer nos souvenirs. Afin de conserver sa mémoire, Florin attache chaque souvenir qu'il souhaite garder à un cailloux qu'il range alors précieusement dans d'innombrable bocaux étiquetés par année.

Chaque soir Florin divertis ses hôtes en piochant dans ses bocaux et en racontant l'anecdote qui se rapporte au cailloux pioché.

(...)
Lien : http://biblinua.blogspot.com..
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