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sur 325 notes
Après avoir découvert avec ravissement « La Fractale des raviolis » il me tardait de lire un nouvel opus de Pierre Raufast. Et je n'ai pas été déçue !
Dans ce roman, on suit Pascal, prof de littérature, qui a emmené avec lui en vacances son élève Margaux, pour une raison qu'on découvre au fil de l'histoire. Ils logent dans une maison perdue, loin de la ville. Leur seul voisin proche est un vieil homme qui sort peu, Florin. Pascal va lier connaissance avec lui et découvrir son étrange histoire : depuis un accident survenu dans sa jeunesse, Florin a la mémoire troublée. Il n'a pas de souvenirs. Pour conserver des traces de son passé, il utilise des cailloux, où chacun est associé à un événement. Ensuite, il stocke ses pierres dans des bocaux, classés par année.
Au fil des pages, les trois personnages s'amadouent et passent du temps ensemble. Florin va leur raconter ce que renferment ses cailloux…
Le lecteur peut se laisser aller à rêver qu'il est un autre personnage, au même titre que Pascal et Margaux, puisqu'il découvre aussi l'histoire de Florin et ses anecdotes truculentes. L'auteur possède un évident talent de conteur, on se laisse embarquer dans ses historiettes farfelues, qui, pour la majorité, partent d'un fait réel ! (dixit l'auteur, que j'ai eu l'occasion de rencontrer dans ma librairie habituelle).
Si on creuse un peu plus, on voit que l'auteur pose la question de la mémoire et des souvenirs - sans trancher, ce qui permet au lecteur de se faire sa propre opinion. En effet, si Florin doit sélectionner ses souvenirs (s'il ne touche pas de caillou pour le relier à un événement, ce dernier s'évaporera de sa mémoire quelques temps après) et donc peut se permettre de ne pas ramasser de pierre s'il lui arrive quelque chose de triste ; Margaux quant à elle, est traumatisée par un événement de son enfance et aimerait pouvoir l'ôter de sa mémoire, chose impossible. Lequel de ces deux personnages est le mieux loti ? ...

Un roman qui se lit rapidement, qui fait du bien, qui permet de s'évader et de penser à des choses plus originales que le train-train quotidien ou les problèmes récurrents. Outre le fil rouge de l'histoire que constituent l'évolution des trois personnages, la lecture des petites anecdotes est savoureuse en soi.
Il n'y a pas que les enfants qui aiment qu'on leur raconte des histoires !
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Encore un livre de la sélection du centre culturel pour la rentrée littéraire. Bonne pioche ! Pour l'instant, j'ai lu peu de "navets", je ne me suis quasi jamais ennuyée, de belles découvertes. Lu en deux, trois jours. Août 2015. Je précise que je ne connaissais pas Raufast, même si j'avais lu des critiques et quelques passages sympathiques de La fractale des raviolis.

Allez savoir pourquoi, cet ouvrage me fait penser à Sepulvedà. Sans doute, le titre, le style, les historiettes insérées dans l'intrigue, me rappellent ce "poète" (oui, à mon goût il s'agit d'un poète). Du coup, je suis séduite d'emblée. La quatrième de couverture m'aurait sans doute attirée dans une librairie.

Pour les thèmes, disons que j'adore l'idée de collectionner les souvenirs dans des bocaux. L'histoire est surprenante, on ne devine pas au début des phrases, à l'incipit des chapitres, où Raufast va nous mener. Par exemple, le couple étrange formé par le vieux professeur et la jeune fille poète n'est pas du tout ce qu'il semble être au départ. Se laisser guider par la plume de l'auteur sur des chemins tortueux et étonnants me parait une raison plus que suffisante d'aimer ce livre.

Parfois, certaines anecdotes relèvent presque du fantastique. Sans doute ce détail m'a-t-il un peu dérangée par moments. Certaines destinées sont purement invraisemblables, mais on se surprend à éprouver l'envie de les croire. On sait qu'il s'agit d'une fiction, incontestablement l'ancrage dans la réalité relève de l'impossible, mais la métaphore est quelquefois sublime, alors on se laisse emmener.

Bel exercice de style, (malgré quelques fautes d'orthographe), bon moment, rêve ou réalité tronquée, ce petit roman restera une jolie lecture de vacances avant la rentrée.
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"La variante chilienne" , second roman de Pierre RAUFAST (Ed.: Alma, 2015) est une perle! Avec une imagination débordante, et pourtant parfaitement cadrée dans l'avancée du récit, l'auteur nous entraîne dans une folle suite d'histoires, les plus réalistes et invraisemblables qui soient, en tendresse et absurdité. Pascal, le prof de philosophie, nous raconte sa fuite avec Margaux, l'adolescente empreinte de poésie mais déjà très mature pour son âge et sa rencontre avec Florin, fumeur de pipe, collectionneur de cailloux et dépourvu d'émotion. Chacun, tour à tour, raconte un peu de son histoire.

Le talent de portraitiste et de conteur de RAUFAST éclate une nouvelle fois! On croise Jeanne d'Arc, un potier qui veut entendre la voix de Clovis, le grand Jorge Luis Borges au coeur d'un bordel Marseillais... Et puis, on découvre un village qui n'a connu que la pluie durant des années, le dedans et le sale, une piscine dévolue à la culture des tomates, une cueillette de noix à coup de pales d'hélicoptère et une partie de cartes à qui la variante chilienne permet les paris les plus fous!

Mais où RAUFAST va-t-il chercher tout cela et comment compte-t-il nous faire avaler ces histoires surréalistes? À coup de lapin aux olives, de vins, de camembert au 18 bougies, de cailles brûlées et de petits cailloux qui sont le tout et le rien à la fois!

Ce second roman est jubilatoire pour tout qui accepte une histoire qui semble quelque peu décousue ... et qui, cependant ne l'est pas!

La Variante Chilienne est, tout simplement, un bon moment de lecture, une détente salvatrice dans un monde où se prendre la tête semble nécessaire si on veut être pris au sérieux.

Du sérieux, il y en a dans ce roman non dépourvu d'une sagesse qui permet à Margaux d'apprendre et d'appréhender la vie. Mais le but premier est de conter, de créer du lien entre celui qui raconte, celui qui écoute; celui qui partage sa vie et celui qui relit la sienne à travers celle d'autrui... le tout, dans le plaisir, le clin d'oeil, l'humour même si le regard sur les gens semble parfois féroce.

Je n'ai eu que du plaisir à m'immerger dans cette suite d'histoires ... à la RAUFAST!
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Ahhh, encore une belle lecture. Après les histoires en escaliers de la fractale des raviolis, voici un enchainement à la façon des cailloux du Petit poucet.
Margaux, adolescente qui vient de passer le bac, se cache sur le siège arrière de la voiture de son prof de philo. Ils s'installent dans une location, dans un village perdu.
Que fuient-ils ?
Les histoirs rebondissent, se répondent et nous font voyager dans le temps au rythme des petits cailloux de Florin, leur voisin. Des chapitres comme des pans de vie qui se dessinent sous nos yeux. Tout s'emboite, tout s'explique, rien de graveleux, ce n'est que jubilation.
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résumé: Pascal part s'isoler à la campagne avec sa jeune élève Margaux. Cet isolement n'a rien de sulfureux et ni de scandaleux à l'instar du célèbre roman de Nabokov. Margaux tente ainsi d'échapper à un douloureux moment récemment vécu, à se recentrer sur elle-même, par la littérature et la philosophie. Dans leur gîte campagnard, ils rencontrent alors Florin, dont le nom floral concorde bien avec le bouquet qu'est sa vie. L'histoire, les histoires, les amitiés et les sentiments s'ancrent à mesure que ce dernier caresse, palpe et se remémore sa vie à l'aide de cailloux, précieusement rangés.

le mot de la fin: Un ouvrage empreint d'humour, de poésie et d'une grande sensibilité. J'étais assise avec eux à écouter et vivre les moments de vie de Florin. Les références culturelles de Pascal sont autant de bonbons pour parfaire cette séance contée dont on se délecte. Un grand merci et un grand bravo à l'imagination, au formidable cerveau de cet auteur. Une chose est sûre, je m'en souviendrai.
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La Variante chilienne a pour elle les qualités qui ont fait de la Fractale LA pépite inattendue de l'an dernier : des intrigues mêlant suspens, humour, noirceur, fantaisie et réalisme, des personnages variés, un univers construit et tenu de bout en bout dans lequel on se plonge avec délice. L'auteur n'a rien perdu de son talent de conteur, bien au contraire, on sent qu'il a travaillé et affiné son style et sa gestion des personnages et du récit. Là où le premier roman rebondissait d'une histoire à l'autre, ici tout s'imbrique comme un puzzle sans jamais se détacher tout à fait des trois personnages principaux que l'on suit tout au long du roman. La Variante porte bien son nom : elle varie les angles et les moments saisis pour composer des portraits riches et vivants, ceux de trois personnages hors du commun. Aussi à l'aise pour évoquer de grands textes littéraires, des bas-fonds sordides, des termes techniques de métiers divers que pour composer des poèmes dignes d'une adolescente plus vraie que nature, Pierre Raufast sait se glisser dans toutes les peaux avec un bonheur qui rejaillit sur son lecteur. On sent qu'il aime ses personnages et qu'il se délecte de leur inventer un passé composite et bariolé.

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Si vous cherchez une lecture légère et divertissante qui sort des sentiers battus, alors ce roman est parfait pour vous. Grâce à son imagination fertile, Pierre Raufast nous invite à découvrir dans ce livre tout un patchwork d'histoires de vies tour à tour drôles, touchantes, surprenantes ou absurdes.

Des histoires succulentes racontées par un collectionneur de pipes autour d'un verre de vin et d'un lapin aux olives. Des moments de partages, de confidences pour évoquer les souvenirs de toute une existence.

Ainsi, un vieil homme dépourvu d'émotions égrène les cailloux de ses bocaux afin de se replonger dans le passé. Il y a également des fossoyeurs sans scrupules, une piscine transformée en potager qui cache un sombre secret ou encore un prix Nobel manqué de peu par Borges.

Autour de trois protagonistes cabossés par la vie qui constituent le fil conducteur de ce récit, cette succession d'histoires savoureuses forme un tout parfaitement maîtrisé par Pierre Raufast qui est incontestablement un conteur hors pair. J'ai tout simplement dévoré ce roman absolument jouissif qui m'a embarquée dès les premières pages.

Une lecture fabuleuse, captivante, pleine de fantaisie et de tendresse. Un vrai régal.
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Dans les premières pages, la référence à Lolita de Nabokov et le lien qu'en fait le protagoniste avec sa propre fuite, une adolescente cachée sous une couverture, m'a tout de suite refroidi.
Pascal, professeur de 57 ans et Margaux 17 ans tout juste bachelière, un gîte en pleine campagne, si un mal de dos ne m'avait pas contraint de rester au lit je serais passé à côté d'un bon livre. En continuant, je vous spoil un peu, le roman ne tourne pas autour de la relation entre eux.

L'un des premiers chapitres est le journal intime de Margaux, elle me paraît naïve, sans être idiote non plus, mais surtout ne manque d'amour car elle n'y mentionne aucun ami et son père semble distant avec elle. Je crains pour la suite. Florin, une autre personne âgée, sans rapport avec les deux autres, intervient rapidement dans l'histoire. Je n'ai pas accroché non plus, du moins au début car j'avais toujours en tête Lolita et il faut dire que sa première intervention ne lui rend pas hommage, des pages entières à parler de pipes et finir avec Pascal bourrées en train de pisser sur des vers luisants. On m'avait recommandé ce roman il y a quelques années pour sa profondeur et sa philosophie.

L'ennui ayant du bon, je continue. Bonne décision car enfin j'accroche avec ce petit vieux et ses cailloux, dans le chapitre dans lequel il raconte son adolescence et son manque de sentiments à la suite d'un accident m'a touché. Je le voyais comme un vieux pervers jusqu'à cette phrase « Là, dans cette bibliothèque, il apprit donc le monde des adultes. A la manière des livres. » Enfin ce passage fût un matelas émotionnel inversé pour moi, car à la page suivante je désenchante en lisant « Il découvrit avec elle le processus de reproduction sexuée et ses variantes récréatives ». Elle est la bibliothécaire plus âgée que lui à une semaine du bac. Ce n'est pas l'acte en soi qui me pose un problème mais plutôt la relation entre une personne d'autorité et ayant plus de maturité jouant avec l'innocence d'autrui. Mes craintes ressurgissent.

Je vous passe le détail du chapitre par chapitre, ce que je viens d'écrire représente un peu moins du premier tier, je n'aime pas gâcher les intrigues, et pour faire court ce sont vraiment les seuls passages qui m'ont dérangé mais je tenais à écrire mon ressenti sur le coup. Je ne suis resté indifférent devant aucunes des histoires du roman, et mes craintes du début se sont changées en peur d'une fin tragique après la lecture du Colonel et de l'érudit.

En touchant ses cailloux, Florin raconte plusieurs destins, tous mêlés au sien, les chapitres courts et finissent souvent par un léger suspens, mais quand même suffisamment pour me donner envie de continuer et me retrouver avec les yeux rouges le lendemain et le coeur plein d'émotions. La dynamique est bonne entre les ces récits, le retour au la narration de Pascal et les quelques bouts du petit carnet de Margaux, tout évolue à un bon rythme.

Le roman comporte un grand nombre de références littéraire, sans en devenir un étalage inutile, elles sont bien amenées et donne un point de réflexion intéressantes si vous les avez mais ne sont pas frustrantes si ce n'est pas le cas. Je relirais probablement ce livre dans quelques années, après avoir comblé quelques lacunes en classique. Au pire, je pourrais accusez Pierre Raufast si ma Pile à Lire dépasse le sommet des Alpes.

Les dernières lignes lues, j'en garde un bon souvenir, l'exercice de style de l'auteur a plus que comblé mes attentes, j'en ai même oublié les réticences que j'avais dans les premières pages, maintenant je n'ai qu'une envie, le partager.
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Heureuse découverte de cet écrivain que je ne connaissait pas. J'ai passé un très bon moment de lecture. Trois êtres se côtoient, se lient d'amitié, au gré de nombreuses soirées, marquées par des histoires toutes aussi folles et rocambolesques. On se laisse prendre au jeu de tous ces petits cailloux, qui posés bout à bout nous transporte vers un monde complètement fou et pleins d'humour.
Très bon moment de détente.
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Si j'avais été moyennement convaincue par son premier roman « La fractale des raviolis », je dois dire que j'ai été agréablement surprise par ce second opus.

Ici, l'auteur choisi comme fil conducteur de ses histoires les petits cailloux de Florin.

De très agréables histoires à lire et à découvrir, avec pour toile de fond des réflexions sur la mémoire.

L'image que je retiendrai :

Celle des petits cailloux tous mélangés, quel dommage !

Une citation :

« J'ai l'impression que les malheurs passés hypothèquent les bonheurs futurs. Florin, lui, peut jeter les cailloux indésirables. » (p.208)
Lien : http://alexmotamots.wordpres..
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