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sur 325 notes
Un vieux sage et une adolescente tourmentée rencontre un homme solitaire sans expression qui s'accroche à ses lourds souvenirs, lourds comme des cailloux.
La lumière des vers luisants et des étoiles leur dévoileront les plaisirs de la vie, le partage, l'échange, l'entraide, le vin, la pipe...
Ce fut un plaisir de partager le temps d'un été la compagnie de Pascal, Florin et Margaux.
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Après les raviolis (empoisonnés, on peut le dire, maintenant), Pierre Raufast nous sert du bon vin et des histoires. Comment Florin, qui ne peut plus emmagasiner des souvenirs dans sa tête, y parviendra en remplissant de cailloux des bocaux. Un souvenir, un caillou. Avec la possibilité pratique de ne pas garder les trop mauvais souvenirs. A ses nouveaux amis Margaux et son professeur de français, il va partager une partie de sa collection, par exemple l'histoire du village où il a plu pendant des années sans discontinuer, celle de son épouse infidèle, celle des fossoyeurs, même Borges apparaît, et ses amis ne seront pas de reste pour raconter leur vie (sans cailloux). Mais l'histoire d'Emma? Elle manque. Ainsi que toute la lumière sur ce rubis promeneur, n'est-ce pas?

Cela se confirme : Pierre Raufast est un chouette conteur d'histoires, on en redemande. Je n'ai pas pu lâcher ce roman avant de l'avoir terminé. Et c'est vrai, nos souvenirs sont associés à des émotions fortes, pour pouvoir s'imprimer.

"Vous croyez que c'est ce que vous gardez qui vous fait riche. On vous l'a dit. Moi je vous dis que c'est ce que vous donnez qui vous fait riche." Giono (Que ma joie demeure) Il faut partager les histoires, et les livres!

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Pascal est professeur de philo.
Ce sont les grandes vacances et il a décidé de partir au calme, loin de toute agitation et à l'abri des regards puisqu'il a embarqué avec lui Margaux, 17 ans, l'une de ses élèves qui se cache, craignant d'être recherchée par la police.

A Saint-Just-sur-Hamac, ils feront la connaissance de Florin, un homme de 59 ans, vieux solitaire qui aime fumer sa pipe et être seul.
Pascal, Florin et Margaux vont se lier d'amitié.
Florin n'est pas banal : à la suite d'un accident survenu à l'adolescence, il ne ressent aucune émotion. Ni joie, ni tristesse, ni peur, ni dégoût, ni colère. E ne garde aucune mémoire à long terme. Pour garder ses souvenirs intacts, il a attribué un souvenir à un caillou qu'il a consciencieusement choisi et il nous en conte quelques-uns.

Tantôt dans la peau de Pascal, tantôt dans celle de Margaux qui nous livre ses pensées à travers ses écrits dans un carnet, j'ai aimé me retrouver dans ces deux personnages authentiques ainsi que dans les récits de Florin.

L'auteur, que je découvre, a une plume agréable. J'ai d'ailleurs tellement aimé ce livre qu'en 5h de trajet en voiture il était commencé et terminé ! L'histoire de cet homme qui range ses souvenirs dans des bocaux n'est pas banale et on se prend rapidement d'affection pour ces 3 personnages.

Une belle leçon d'humanité.
J'ai particulièrement apprécié le personnage de Florin. S'il est privé de toute émotion, il est tout de même bienveillant et a une richesse d'âme extraordinaire, surement dûe à son passé tumultueux. On irait bien s'asseoir à ses côtés pour l'écouter nous conter ses histoires :-)
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Pierre Raufast est né à Marseille en 1973. Ingénieur diplômé de l'Ecole des Mines de Nancy, il vit et travaille à Clermont-Ferrand. Son roman La Variante chilienne date de 2015.
Pascal, professeur de littérature et fou de lecture (« Marié, je n'aurais jamais pu lire autant ! ») s'est retiré dans un gîte isolé pour les deux mois de vacances d'été, il est accompagné de Margaux, une adolescente passionnée d'écriture, mal dans sa peau depuis le décès tragique de sa mère et la dépression de son père. Quand ils vont faire connaissance avec leur seul voisin, Florin, solitaire et discret, un monde d'histoires extraordinaires va les sortir de leurs vies banales…
Beaucoup de romans sont bons pour de nombreuses raisons mais il y en a peu qui me comblent de bonheur comme celui-ci. Facile à lire, souriant (mais pas que), d'une inventivité folle, tout en étant plein de trucs instructifs.
Florin est un personnage plus qu'étrange, suite à un accident il a perdu tout ressenti d'émotions et la mémoire, alors il a trouvé un moyen original pour retrouver ses souvenirs, il conserve dans des bocaux rangés par années, des cailloux qui correspondent chacun à un souvenir et toucher ces pierres les fait revivre.
Le soir, après un repas autour de plusieurs bonnes bouteilles de vin, les deux hommes allument leur pipe et Florin raconte des épisodes de sa vie. Des épisodes savoureux de drôlerie ou d'émotion, d'une originalité pas banale et tout cela s'enchaine avec une logique déroutante, comme dans ces très vieux contes où un narrateur enfile des récits disparates avant de retomber sur ses pieds à la fin. le lecteur émerveillé et toujours surpris suit Florin faire ses parties de cartes (la variante chilienne) avec l'Avocat (trop marrant !), le Colonel et l'Erudit ; ou bien il apprend qu'il s'en passe de belles avec le personnel des cimetières et crématoriums ; à moins qu'il ne s'agisse d'un potier qui recherche la voix de Clovis dans un vase (!) etc. Il faudrait tout citer.
Le bouquin est bourré de références littéraires (livres et écrivains) et même Jorge Luis Borges s'invite comme personnage dans un souvenir de Florin. On apprend aussi beaucoup de trucs dans tous les genres (Ken Uston, par exemple, et je vous laisse chercher qui c'est).
Un roman désopilant le plus souvent, avec de beaux moments d'émotion et une très belle fin. Excellent, lecture indispensable !
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Après le Cerbère Blanc, dernier roman de Pierre Raufast, je devais revenir en vallée de Chantebrie pour découvrir davantage les personnages qui hantent cette contrée sortie de l'imagination fertile d'un auteur inspiré. Et quelle inspiration !
La Variante Chilienne est un roman dont on déguste les chapitres comme des petits bonbons sortis d'un paquet de friandises littéraires. Je me sens comme le roi de Perse, envie de meurtre en moins, dont la Shéhérazade aurait pris la voix, la plume de Pierre Raufast pour me délivrer une kyrielle de petits contes afin d'étouffer les annonces d'une actualité morose.
Pascal, le narrateur principal, prof de littérature, vient d'arriver dans un gîte de la vallée de Chantebrie. Il va y rester deux mois en compagnie de Margaux, une lycéenne éprise de poésie dont le journal intime constitue la matière de plusieurs chapitres du roman. La jeune fille l'a accompagné pour échapper à un quotidien rendu pesant par un drame depuis lequel son père et elle peinent à cohabiter sereinement. Pascal et Margaux vont faire la connaissance de Florin, donc, le seul voisin du gîte, qui a la particularité de n'avoir plus de mémoire : un accident de jeunesse l'a privé de ses émotions et, partant du principe que les souvenirs se fabriquent à partir de ces dernières, sa mémoire est hors-service depuis plus de 40 ans. Pour palier à ce désagrément, à chaque fois qu'il lui semble vivre un évènement marquant ou une rencontre importante, Florin y associe la forme et le grain d'un caillou qu'il ramasse pour l'occasion. Ainsi Florin amasse-t-il ses souvenirs dans des bocaux étiquetés de l'année en cours et entreposés chez lui dans une pièce qui leur est réservée. Florin va donc piocher quelques cailloux pour raconter à Pascal et Margaux son histoire, mais aussi celle de son village et de quelques-uns de ses habitants, et ce sera l'occasion aussi pour les deux narrateurs de revenir à leur tour sur leur passé.
Ici, les récits se relient, les langues se délient et l'on lit avec délice les aventures peu ordinaires de Florin. Une fois harponné, on se laisse emporter dans le tourbillon des souvenirs que transcrit une écriture dynamique, poétique, humoristique et riche en symboles et mythes. Si les émotions ont déserté la mémoire de Florin, la nature et ses éléments semblent en revanche s'être ligués pour chambouler le cours de son existence et de celle du village : que ce soit le feu de l'incendie qui change à jamais la vie de Florin ; les eaux du déluge qui perturbe la vie de la petite bourgade, ou des funestes piscines qu'on finit par combler du terreau d'un potager cachottier ; la terre, justement, des pots antiques que le Potier voudrait rapporteurs d'Histoire ; ou encore l'air que déplace l'hélico pour secouer les noyers.
Les noyers… faut-il y voir un lien avec l'eau des piscines ? Pierre Raufast serait-il à ce point joueur ? A-t-il d'ailleurs déjà joué au Capateros, le jeu de cartes qui a une place centrale dans la vie et le récit de Florin, un jeu aux règles assez hallucinantes et dont la variante chilienne, propice aux paris, va elle aussi bouleverser bien des vies !
Bref, on l'aura sûrement compris, Pierre Raufast s'est fait le brillant architecte d'une marelle mémorielle dont chaque case dévoile, grâce au caillou qui la révèle, le souvenir d'une vie aussi riche que l'imagination d'un enfant nourri aux Grimm et au Perrault. Je n'ai peut-être qu'un regret en refermant le roman : que cette variante chilienne n'ait pas duré mille et une nuits.
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La variante chilienne, qu'est ce que c'est ? Un jeu de cartes, pardi ! Ici ses règles sont éludées, c'est surtout un prétexte pour raconter des histoires toutes plus farfelues les unes que les autres. Il est dit que les souvenirs se nourrissent de nos émotions et que sans émotion, il n'y a pas de souvenir. Voilà pourquoi Florin, suite à une opération, a perdu ses souvenirs et conserve des cailloux dans des bocaux étiquetés par année pour les lui rappeler. Il est riche de ses cailloux et de ses histoires et les dévoile un à un à ses 2 voisins et à nous autres lecteurs.
Laissez libre cours à votre imagination, ouvrez votre esprit : un village où il pleut pendant douze ans, un homme qui parle couramment 15 langues et souhaite retrouver la voix de Clovis dans un vase, une femme coulée dans le béton d'une piscine transformée en potager, ne sont que quelques-unes des histoires rocambolesques à souhait que vous relate Florin. Il forme un tendre trio avec Pascal le prof philosophe et Margaux, l'élève rêveuse de 18 ans, traumatisée et d'une grande maturité pour son âge. Et nous offre une belle réflexion sur la mémoire et un moment de lecture jubilatoire. « Nous étions comme des personnages de Giono. de ceux qui discutent fraternellement sur un plateau de haute Provence, avec la complicité d'Orion-fleur de carotte et la beauté poétique d'un champ de narcisses. ». Soit dit en passant au final, on ignore comment se joue une partie de variante chilienne mais est-ce bien le plus important ?
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Spécial, original, mais plein de belles phrases, un peu de poésie....se lit assez facilement.
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Je ne connaissais pas du tout cet auteur, je n'avais pas entendu parler de ce roman. c'est chez mon libraire, sur la table des livres de poche, que mon oeil a été attiré par la petite étiquette "coup de coeur ". La 4eme de couverture m'a convaincue. J'adore cette idée de cailloux comme témoins, complices de la mémoire, Vecteurs de la sensibilité. j'ai beaucoup aimé cette histoire qui m'a touchée. Un bon moment de lecture.
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Ce roman recouvre diverses amitiés toutes aussi les unes que les autres.. 3 personnes misent sur un même chemin à des ages différents de leurs vies.. Et le papy est si attachant avec ses cailloux...
J'ai adoré ce 2è opus de Mr Raufast, toujours aussi bien écrit.. Un vrai plaisir de lecture.
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Pourquoi ranger ses souvenirs dans des bocaux? Et bien, pour les conserver bien sûr! Florin, vieil homme collectionneur de pipes et de cailloux, suite à des lésions cérébrales, ne ressent aucune émotion. Et comme les souvenirs vont de pair avec les émotions, il ne se souvient de rien...à moins de lier sa mémoire à une multitude de petits cailloux...

A Pascal, le professeur de philosophie et Margaux, l'adolescente solitaire, Tel un petit Poucet, de caillou en caillou, Florin égrènera quelques uns de ses souvenirs. il nous contera ainsi l'histoire d'une partie de cartes, celle d'une étrange piscine devenue potager, celle d'un village ignoré du soleil...Les histoires, un brin farfelues, s'imbriquent les unes dans les autres, regorgeant de surprenantes anecdotes et de références culturelles. Au fil des pages et des souvenirs, les trois personnages principaux se découvrent et s'apprivoisent.

L'un court après ses souvenirs, une autre voudrait fuir les siens. Deux sont épris de lecture et de scrabble, l'un a vécu nombre d'étranges aventures. Ces trois là étaient faits pour se rencontrer et tisseront entre eux des liens indestructibles. On ne peut que s'attacher à ces trois protagonistes, à être émus devant leurs faiblesses mais aussi devant leur immense force de caractère.

L'imagination de l'auteur semble vagabonder au fil des pages. Cet excellent conteur nous fait partager une écriture, un brin désuète, est à la fois simple et poétique, teintée d'humour et de tendresse.

Cette lecture m'a fait penser à un bonbon dont on se délecterait calmement, sans se presser , attentif au moindre mot. Des mots roulant tout au long des pages, de la même manière que peuvent rouler des petits cailloux entre nos doigts...

Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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